Lutter contre le déséquilibre hommes-femmes chez les entraîneurs en athlétisme : la mission que s'est fixée Martin Johansen, jeune leader du CIO et allié masculin
Alors qu'il était entraîneur dans un club d'athlétisme au Danemark, l'ancien athlète Martin Johansen s'est rendu compte que le déséquilibre entre hommes et femmes au sein du personnel d'encadrement nuisait aux progrès de certaines athlètes. Après avoir pris sa retraite sportive et obtenu un master en sport d'élite, Martin Johansen a rejoint le programme des jeunes leaders du CIO pour s'attaquer à cette problématique à travers son nouveau projet, CoachEquity, lequel a pour ambition de créer de solides groupes de mentors dont la mission est de recruter un nombre plus important de femmes entraîneures pour l'athlétisme de haut niveau.
Ancien athlète devenu entraîneur, le Danois Martin Johansen a un avis tranché sur le déséquilibre entre hommes et femmes constaté dans le secteur de l'entraînement sportif. Avec le soutien du programme des jeunes leaders du CIO, et en tant qu'entrepreneur social, Martin Johansen a eu l'idée de lancer CoachEquity. Ce projet entend aborder cette problématique en créant, dans les pays nordiques, un réseau d'entraîneures à même de collaborer, de tisser des liens et d'ouvrir de nouvelles perspectives au niveau international dans le domaine de l'athlétisme.
Mon engagement en faveur de l'égalité des genres m'est apparu pour la première fois lorsque j'ai posé ma candidature pour le programme des jeunes leaders du CIO. Je voulais faire bouger les choses dans le monde du sport et, en réfléchissant à la manière d'y parvenir, il m'a semblé naturel d'associer cette démarche à ma passion pour l'entraînement.
Et de poursuivre : "Les Jeux de Paris 2024 seront les premiers [Jeux Olympiques] à respecter la parité femmes-hommes chez les athlètes, mais la situation est bien différente chez les entraîneurs." Pour rappel, aux Jeux de Tokyo 2020, seuls 13 % des entraîneurs étaient des femmes.
La clé du succès : une approche axée sur les données
Au cours de sa première année en tant que jeune leader du CIO, Martin Johansen a cherché à mieux comprendre pourquoi il y avait si peu de femmes entraîneures en athlétisme. En 2023, il a élaboré un questionnaire qui allait lui permettre de brosser un tableau plus complet de la situation des femmes en Norvège et au Danemark.
"L'année dernière, j'ai préparé un questionnaire détaillé et je l'ai envoyé au plus grand nombre possible de femmes entraîneures en Norvège et au Danemark", a indiqué Martin Johansen. "Je me suis rendu compte que j'avais très peu de données à ma disposition. Je voulais me renseigner sur le nombre de femmes entraîneures que nous avions, sur ce qu'elles faisaient dans leurs communautés, sur le type de soutien dont elles avaient besoin et sur les difficultés auxquelles elles étaient confrontées."
"L'un des enseignements les plus précieux a été qu'en réponse à de nombreuses questions, bon nombre des femmes interrogées ont déclaré que par manque de temps et en raison de leurs obligations familiales, l'entraînement n'était pas un choix de carrière viable pour elles. Il s'agissait là du principal facteur les empêchant de progresser. Le métier d'entraîneur étant chronophage et le travail devant souvent s'effectuer le soir et les week-ends, c'est un obstacle des plus importants à surmonter."
Adopter une approche personnalisée
L'idée première de Martin Johansen était d'organiser tous les six mois, dans un pays, des rencontres plus importantes avec le réseau CoachEquity, mais les résultats de ses recherches l'ont incité à repenser sa stratégie.
Il s'attache désormais à adopter une approche plus personnelle et espère constituer un premier réseau de 20 à 30 entraîneures, qui seront ensuite réparties en petits groupes en fonction de leurs besoins et de leurs souhaits. Chaque groupe sera dirigé par des mentors, et il est prévu de lancer un projet pilote à Oslo, en Norvège, dans le courant de l'année, projet qui permettra aux participantes de nouer des contacts et de prendre part à diverses activités.
"CoachEquity a l'ambition de créer en Scandinavie un réseau d'entraîneures sportives capables d'aller au-delà des frontières nationales. Dans ce domaine, il est essentiel de connaître les bonnes personnes, et vice versa", a rappelé Martin Johansen.
"J'espère pouvoir construire un réseau qui favorise l'apprentissage, facilite les contacts et ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine de l'entraînement international pour tous."
Trouver de nouvelles solutions
Alors qu'il réfléchissait à des idées pour son projet, Martin Johansen s'est souvenu d'une expérience qu'il avait vécue en tant qu'entraîneur et qui mettait en avant la nécessité de diversifier le personnel d'encadrement afin de permettre aux athlètes féminines d'exploiter pleinement leur potentiel.
Lorsque j'étais entraîneur dans mon ancien club d'athlétisme à Aarhus, au Danemark, nous étions un groupe de quatre entraîneurs masculins pour 15 adolescents et adolescentes. Le recrutement d'une femme entraîneure, également étudiante en psychologie, m'a ouvert les yeux sur l'importance que revêtent et la diversité au sein du personnel d'encadrement, et l'environnement dans lequel les athlètes s'entraînent.
Martin Johansen espère que le précédent créé par les Jeux Olympiques de Paris 2024 en matière d'égalité des genres sur l'aire de compétition alimentera le débat en dehors également.
"J'ai baptisé mon projet CoachEquity parce que je crois sincèrement que nous devons passer de l'égalité à l'équité en identifiant certains groupes, comme les filles et les femmes, et en tenant compte de leurs besoins et de leurs spécificités pour l'élaboration de solutions", a confié le jeune leader du CIO.
"En mettant en lumière l'équité entre les genres dans l'entraînement lors des Jeux de Paris 2024 et d'autres grands événements sportifs internationaux, nous avons la possibilité non seulement d'encourager davantage de femmes à devenir entraîneures, mais aussi de donner naissance à une communauté sportive plus diversifiée et plus inclusive pour les générations à venir."
Le programme des jeunes leaders du CIO contribue à l'Olympisme, et ce 365 jours par an
Lancé en 2016, le programme des jeunes leaders du CIO donne aux jeunes l'occasion de tirer parti du pouvoir du sport pour faire une différence au sein de leurs communautés. Le programme contribue à Olympisme365, l'approche du CIO qui consiste à utiliser le sport comme partenaire important des objectifs de développement durable des Nations Unies, et plus particulièrement au portefeuille d'Olympisme365 axé sur l'innovation, lequel entend identifier, soutenir et augmenter le nombre d'initiatives novatrices fondées sur le sport qui ont un impact concret sur les communautés ciblées.
À ce jour, grâce au soutien du CIO, ces jeunes talents ont mené à bien plus de 160 projets dans le monde, utilisant le sport pour promouvoir l'éducation, les moyens de subsistance, l'égalité et l'inclusion, la santé, la paix et la durabilité. Ces projets ont déjà bénéficié directement à plus de 37 000 personnes.
En savoir plus sur le programme des jeunes leaders du CIO et la stratégie Olympisme365.
Soutien renouvelé du partenaire olympique mondial Panasonic
Le programme des jeunes leaders du CIO est soutenu par le partenaire olympique et paralympique mondial Panasonic depuis 2017. Ce soutien se prolongera jusqu'en 2024. Panasonic, en tant que partenaire fondateur du programme, s'engage à aider les jeunes leaders du CIO par le biais de différentes initiatives, en mettant par exemple sa créativité et son expertise technologique, ainsi que son réseau d'influenceurs et d'ambassadeurs, au service des jeunes leaders afin de les inspirer et de leur donner les compétences et les outils dont ils ont besoin pour peaufiner leurs projets.
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