Hero background

Les collectivités hôtes

En 2024 Paris ne sera pas la seule ville à être hôte des Jeux. Avec elle, 73 collectivités recevront athlètes, encadrements, spectateurs, journalistes… pour leur faire vivre l’expérience unique des Jeux Olympiques et Paralympiques. Hôtes d’une épreuve sportive, d’un tournoi ou encore du village des athlètes, les collectivités hôtes travaillent main dans la main avec Paris 2024. En Ile-de-France, du nord au sud de l’Hexagone et même dans les DOM-TOM avec Tahiti pour les épreuves de surf, elles font toute la richesse des Jeux de Paris 2024.

Versailles : où culture et sport s’entremêlent 

Versailles verra les épreuves d’équitation olympiques et paralympiques et de pentathlon moderne se dérouler dans l’enceinte du Château de Versailles, dans un cadre époustouflant.  François de Mazières, Maire de Versailles répond à nos questions.

Que représente l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques pour une ville comme Versailles ?

C’est une opportunité exceptionnelle pour la ville de Versailles. Versailles est connu dans le monde pour son Château, c’est une ville emplie d’histoire et c’est un beau symbole finalement que le sport vienne dans cette ville d’histoire. Le cadre est très beau visuellement, les épreuves d’équitation qui seront face au Château de Versailles, ce sont des images qui vont faire le tour du monde ! Pour notre ville c’est un atout important pour valoriser le sport, pour permettre à toutes nos associations sportives de participer à l’événement, et de renforcer encore la pratique du sport. Versailles est une ville qui se caractérise pour la pratique du sport par la présence de nombreuses associations et une grande diversité de la pratique sportive, et nous sommes heureux de mettre cela en avant à l’occasion de ces Jeux de 2024.

Comment se passe la relation avec Paris 2024, vous êtes en lien régulièrement avec le Comité d’organisation ? 

Nous sommes très souvent en lien avec Paris 2024. Cette collaboration va même au-delà des épreuves situées sur le site du Château puisque Versailles a proposé qu’à l’occasion de la Biennale de l’Architecture et du Paysage, prévue en 2022 puis en 2024, on puisse faire venir en avant-première tous les projets d’architecture portés par les Jeux Olympiques et Paralympiques. Pour nous c’est une occasion de commencer à célébrer les Jeux dès 2022, et de s’inscrire dans un processus qui unit et mélange le sport et la culture, et qui ressemble à Versailles. La Ville de Versailles a donc à cœur de valoriser cette dimension à travers cette biennale qui est très axée sur le développement durable, ce qui est aussi un aspect essentiel du projet de Paris 2024.

Les aménagements demandés pour l’accueil de plusieurs épreuves des Jeux à Versailles laisseront-ils un héritage après 2024 ? 

Il y a un bénéfice très important dans ces aménagements ; compte-tenu de l’accélérateur de projet que représentent les Jeux Olympiques et Paralympiques, on a pu procéder à une rénovation patrimoniale très importante, qui paradoxalement consiste en la destruction d’un bâtiment de taille importante, qui se trouvait à la sortie du parc du Château de Versailles et qui était une anomalie historique construite dans les années 30 et qui dénotait vraiment au sein du parc. Celle-ci va être détruite à l’occasion de la préparation des Jeux, et ça c’est un héritage essentiel ! Les Jeux sont un moyen d’accélérer les travaux que nous menons sur le site depuis bientôt plusieurs années, et nous sommes très heureux de cette opportunité. C’est vraiment un moyen pour nous d’accélérer la grande transformation que l’on fait autour du Château de Versailles.

L’Ile-Saint-Denis : L’île Monde va accueillir le monde 

La ville de L’Ile-Saint-Denis accueille une partie du Village olympique et paralympique (réparti sur les trois communes de St Ouen, Saint-Denis et l’Ile-Saint-Denis). Mohamed Gnabaly, Maire de L’Ile-Saint-Denis répond à nos questions.

Votre ville va accueillir les plus grands athlètes de la planète, quel est le sentiment des habitants à cette perspective ? 

C’est un sentiment de fierté pour les habitants et les élus. Avant, quand on parlait de L’Ile-Saint-Denis on pensait à “Marques Avenue”, maintenant quand on parle de nous c’est pour les Jeux !

Quelles-sont les particularités de L’Ile-Saint-Denis ?  

Nous sommes un village atypique de 8000 habitants, entouré de grosses villes, au milieu d’une métropole. Nous sommes une île toute en longueur de 177 hectares dont 30 hectares de parc départemental et 40 de parc naturel. La construction du village des athlètes est accompagnée de la construction d’un nouveau pont qui traversera la Seine pour nous relier à Saint Denis, nous permettant ainsi d’étoffer le réseau de bus. Nous travaillons aussi à l’aménagement de nos berges, au développement du transport fluvial, à l’enfouissement des lignes haute tension, à la rénovation des logements sociaux… D’ici 2030, la ville sera complètement transformée, en cela les Jeux de Paris 2024 sont pour nous un accélérateur et bonificateur.

La construction se veut durable, avec de hautes exigences environnementales, c’était une conviction qui vous tenait à cœur ? 

C’est un engagement de longue date oui, mais les Jeux nous permettent d’être plus ambitieux et innovants que ce que nous avions pensé à la base. Paris 2024 nous a challengé à un niveau élevé, nous allons davantage vers l’expérimentation, sans ça, on aurait été plus frileux.

330 logements pour particuliers seront laissés en héritage, c’était un besoin pour la ville ?

Nous avions déjà ce projet avant les Jeux, pour réhabiliter un quartier inoccupé depuis 20 ans, autrefois occupé par des entrepôts logistiques. Lorsque nous avons appris qu’on pouvait être hôte du village des athlètes, nous avons lancé une consultation auprès des habitants et associations pour connaitre leur envie de faire partie de ce projet. En parallèle nous avons stabilisé notre cahier des charges, notre principale exigence était que la population soit partie prenante et bénéficiaire de ce projet. L’Ile-Saint-Denis compte 85 nationalités, nous trouvions la symbolique plutôt belle : l’île monde qui accueille le monde. Depuis, le projet de l’écoquartier fluvial est né, c’est une formidable dynamique plus globale pour aller chercher des financements, rénover nos structures et mobiliser nos habitants.

Colombes (Hauts-de-Seine), capitale du hockey sur gazon 

Le Conseil Départemental des Hauts-de-Seine accueillera les compétitions olympiques de hockey sur gazon au sein du stade Yves-du-Manoir, propriété du département. Ce stade historique était la principale enceinte des Jeux Olympiques de 1924, accueillant notamment la cérémonie d’ouverture et les épreuves d’athlétisme.

Georges Siffredi, président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, répond à nos questions.

Que représente le stade départemental Yves-du-Manoir pour le Département des Hauts-de-Seine ?

Georges Siffredi : Haut lieu du sport mondial, le stade est un site mythique du sport français. Il a reçu plus de 200 grands événements sportifs et notamment du football, du rugby et de l'athlétisme. Propriété du Département depuis 2002, nous avons souhaité reconstruire cette enceinte sportive afin qu’elle puisse accueillir, cent ans après les Jeux Olympiques de Paris 1924, les épreuves de hockey sur gazon en 2024. Les travaux engagés, qui représentent un investissement de près de 90 millions d’euros pour notre collectivité, permettent d’offrir un lieu d’excellence pour la pratique sportive, de conserver la tribune historique tout en répondant aux nouvelles exigences environnementales. Le stade départemental Yves-du-Manoir matérialise ainsi toute l’ambition de notre Département pour favoriser l’accès au sport et le développement du hockey-sur-gazon.

Quels aménagements apportés au stade départemental Yves-du-Manoir seront laissés en héritage après 2024 ?

G. S. : Toutes les infrastructures modernes, innovantes et performantes de notre nouveau stade seront mises à disposition des Altoséquanais, dans notre logique de promouvoir la pratique du sport pour tous. Ce site reconstruit à l’occasion des JOP nous permettra de répondre aux besoins des clubs et des associations, de faciliter la pratique des publics scolaires et des personnes en situation de handicap, et de mettre en place des opérations d’animation, notamment pour les jeunes. Un avant-goût sera d’ailleurs donné lors de la semaine inaugurale, du 17 au 23 mars 2024, avec différentes animations de découvertes du site, ouvertes à tous.

Ces nouvelles installations permettront également le développement du hockey sur gazon dans les Hauts-de-Seine et dans l’ensemble du pays, puisqu’elles hébergeront la Fédération française de Hockey et son Centre National d’Entraînement. Plusieurs sections du Racing Club de France, club emblématique de l’histoire sportive française, qui détient d’ailleurs le plus grand palmarès, évolueront également dans ce temple du sport français.

Au-delà d’Yves-du-Manoir, comment le Département se prépare-t-il à accueillir les Jeux ?

G. S. : A quelques mois désormais des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, la mobilisation des Hauts-de-Seine pour cet évènement historique est à l’image de la politique sportive que nous impulsons au quotidien : un moment de partage et un temps structurant pour démocratiser la pratique sportive dans notre Département.

L’exemple le plus emblématique de cette ambition est notre dispositif NOHa, « Natation, Olympisme et Handicap ». 4 000 élèves de classes de 6e sont engagés dans un programme éducatif structuré autour de l’apprentissage de la natation et la sensibilisation au para-sport, avant d’assister aux épreuves de natation paralympique en septembre 2024 à Paris La Défense Arena. Plus largement, notre collectivité proposera 16 000 places aux jeunes qui participeront à nos dispositifs sportifs ces prochains mois, alors que de nombreux événements seront organisés dans les collèges, dont nous avons la compétence.

Tout au long de l’année 2024 sur notre Terre de Jeux des Hauts-de-Seine et jusqu’au passage de la flamme olympique et le début des épreuves, nous allons faire de cet événement mondial un moment rassembleur et une opportunité pour chaque Altoséquanais de découvrir de nouveaux horizons et de s’approprier les valeurs de l’olympisme : l’excellence, le respect et la cohésion.

La ville de Colombes est collectivité hôte pour les épreuves de hockey sur gazon qui se dérouleront au sein du stade départemental Yves-du-Manoir.

Patrick Chaimovitch, Maire de Colombes, Vice-président de la Métropole du Grand Paris et Fatoumata Sow, première adjointe en charge des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques, des Affaires générales, Affaires métropolitaines, Egalité femmes/hommes et lutte contre les discriminations répondent à nos questions.

Que représente le Stade Yves-du-Manoir pour la ville de Colombes ?

Fatoumata Sow :I l y a un fort attachement de la population colombienne à ce stade, il a vécu les années et a su s’adapter aux changements du temps. A l’époque, en 1924 c’était LE grand stade de Paris, on est fiers d’avoir maintenu ce lieu mythique du sport français et Colombien.

Patrick Chaimovitch :Nous sommes très chauvins à Colombes, notre ville est identifiée au Stade Yves-du-Manoir et inversement. Pour nous il était important qu’il ait été retenu pour 2024.

Comment la ville se prépare à accueillir les Jeux ?

F. S. : Il y a un enjeu d’adhésion de la population au hockey sur gazon et aux Jeux Olympiques tout court. Nous avons introduit le hockey sur gazon au centre de loisirs sportif qui propose des activités aux enfants de l’école élémentaire le mercredi après-midi. La ville compte également un club de hockey sur gazon et la Fédération Française de hockey sur gazon est installée à Colombes. Colombes a vocation à devenir la capitale française du hockey sur gazon ! Dans toutes les manifestations sportives que nous portons nous avons la volonté de démocratiser ce sport. Il s’installe progressivement dans la tête des petits Colombiens et Colombiennes et ils le diffusent auprès de leurs familles.

P. C. :Sous nos cieux, le hockey sur gazon n’est pas un sport aussi connu que le football, il n’empêche que ce sport, pratiqué aussi bien par les filles que les garçons, est suivi par des millions de gens dans d’autres hémisphères. C’est un moyen de faire des passerelles universelles qui correspond bien aux enjeux des Jeux Olympiques et Paralympiques : faire se rencontrer des peuples différents, des sportifs différents, sur des sports différents.

Les Jeux de Paris 2024 se veulent plus responsables, comment intégrez-vous cette notion à Colombes ? 

P. C. : Nous avons une politique très ancrée sur la transition écologique que nous mettons en œuvre depuis un an. Les orientations olympiques nous conviennent donc parfaitement. Nous sommes bien dotés en transports en commun mais nous continuons sans cesse à travailler sur leur usage afin d’éviter au maximum celui de la voiture. Par ailleurs nous passons en “Ville 30”, nous créons des pistes cyclables et travaillons sur l’accessibilité pour tous.

F. S. : Nous avons été extrêmement attentifs aux critères environnementaux dans la rénovation de notre centre nautique. Au-delà des ouvrages olympiques nous avons tout un plan de réhabilitation de nos équipements sportifs et l’aspect environnemental sera pris en compte.

Quels aménagements seront apportés au stade Yves-du-Manoir et laissés en héritage après 2024 ? 

P. C. : Il y a un enjeu de modernisation du stade par le conseil départemental du 92. Les anciennes tribunes sont démontées, il y a la création de nouveaux terrains qui serviront ensuite au rugby et au football, de nouveaux vestiaires, le développement d’un espace athlétisme, le tout dans un projets paysager. Par ailleurs la ville de Colombes accueillera le site d’entrainement de la natation artistique dans un centre nautique qui va être rénové et adapté à la compétition et aux loisirs familiaux.

A Nice, la force de l’habitude 

Pendant les Jeux de Paris 2024, Nice aura la tâche d’accueillir plusieurs rencontres des tournois olympiques de football.José Cobos, Délégué aux Sports de la ville de Nice répond à nos questions.

Pour une ville comme Nice qui a l’habitude d’accueillir de grands événements comme l’Euro 2016, que représente une opportunité comme celle d’accueillir les Jeux ?  

En effet depuis 2008, la ville de Nice accueille des événements sportifs de renom chaque année. Qu’il s’agisse de triathlon, de marathon, de cyclisme avec Paris-Nice ou le départ du Tour de France, des championnats du monde de patinage artistique, de football avec l’Euro masculin en 2016 et la Coupe du monde féminine en 2019, bientôt la Coupe du monde de rugby en 2023 et enfin le tournoi de football des Jeux en 2024. C’est une joie immense pour nous, qui vient couronner un travail de plusieurs années. Aujourd’hui, on est très fiers de faire partie de l’équipe Paris 2024, même si on en aurait fait partie de toute manière en tant que passionnés de sport !

Comment allez-vous gérer la question des transports publics ?

Avec le tram, le stade est facilement accessible. C’est un atout aussi, et c’est peut-être pour cela qu’on a été choisis pour tous ces événements. Aujourd’hui la ville de Nice met à disposition des trams, des bus électriques… généralement les animations qu’on organise sont en plein cœur de Nice et ça permet à tout le monde d’en profiter et de participer, et c’est pour ça que l’esprit des Jeux rayonnera aussi à Nice pour ce tournoi !

Comment se passe la collaboration avec Paris 2024 pour un tel événement ?

Nous sommes souvent en contact avec Paris 2024 puisqu’ils font partie de ceux qui organisent de grands événements en France, donc le rapprochement se fait naturellement entre un acteur comme celui-ci et une ville comme Nice qui vit le sport tout au long de l’année. Aujourd’hui on souhaite travailler main dans la main pour la réussite de cet événement, 100 ans après les derniers Jeux en France, c’est aussi une récompense pour la France qui a accueilli de grands événements, et nous sommes fiers que la ville de Nice fasse partie de cette grande aventure !