Charline Picon : de la planche à voile RS:X au 49er FX

« Une performeuse à l’état pur ». C’est dans ces termes que Cédric Leroy, ancien entraîneur de l'équipe de France féminine de RS:X, définissait Charline Picon quand elle préparait les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 en 2021 en planche à voile RS:X.

Toujours assoiffée de sensations et encline à réaliser de belles performances, la Française se prépare pour une potentielle quatrième participation aux Jeux mais cette fois-ci dans une nouvelle série, en 49er FX. Elle participe à la Semaine olympique française de Voile (22-29 avril à Hyères), avec sa partenaire Sarah Steyaert.

Un nouveau challenge de taille pour l’athlète de 38 ans, mais toujours selon les mots de celui qui a accompagné sa carrière en planche à voile, « plus elle est en difficulté plus elle réalise des choses extraordinaires », comme il l'expliquait à RMC Sport.

Charline Picon, c’est la véliplanchiste qui a coché toutes les cases en termes de compétitions. Elle a été cinq fois championne d’Europe, une fois championne du monde ainsi que championne olympique. Mais son tempérament ne lui permettait pas s'arrêter là.

« Avant Rio, je m’étais dit que si je décrochais l’or olympique, je mettrais fin à ma carrière sportive. J’aurais ainsi obtenu les trois titres majeurs (olympique, mondial et européen). Ça, c’était la version sans risque et sûre de terminer en apothéose. Alors pourquoi se ré-embarquer dans quatre ans de préparation olympique et risquer de finir sur une moins bonne note ? Tout simplement car j’aime le défi, la compétition m’anime toujours autant et mon sport me passionne encore », déclarait-elle sur son site personnel quand elle préparait les JO de Tokyo 2020, où elle a cette fois-ci remporté la médaille d'argent.

À Paris 2024, le nouveau format de planche à voile sera l'iQFoil, et Picon en a profité pour se lancer ce nouveau défi encore plus fou.

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Le goût du challenge

Ce n’est pas la première fois que la Charentaise se challenge personnellement. Après s’être lancée dans l’aventure de la maternité après avoir décroché l’or à Rio, et être revenue en forme pour défendre son titre à Tokyo, le nouvel objectif de Charline Picon sera dans une discipline où elle n'est pas seule.

« Je ne me suis jamais cachée que j’avais envie de découvrir un nouveau truc en équipage, d’être dans le partage », confiait-elle à Ouest-France en 2021.

De la planche à voile, elle passe au 49er FX. D’un sport individuel elle passe à un sport d’équipe. Une transition qui ne va pas sans son lot d’ajustements.

Pour cela, elle est accompagnée par une partenaire de choix : Sarah Steyaert. Championne du monde de laser radial avec deux participations olympiques dans cette discipline (Beijing 2008 et Londres 2012), elle a ensuite fait le passage en 49er FX, avec une septième place à Rio 2016. Mais Steyaert est également professeure des écoles. Une aubaine pour Charline Picon qui a dû tout apprendre depuis les fondamentaux.

Un tout nouveau sport, avec son propre lexique et qui requiert des compétences différentes. Quand elle a commencé à se former aux côtés de sa coéquipière, elle reconnaissait que pour elle, le 49er FX, c’était « du chinois ». Sur ses réseaux sociaux elle ne manque pas de se tourner en dérision, les manœuvres sont au début compliquées, maladroites : elle tombe énormément mais toujours dans la bonne humeur et surtout, elle tire des leçons de ses erreurs et ne doute pas de sa capacité à s’illustrer sur cette nouvelle discipline. « Il faut répéter pour que ça s’automatise », répète-t-elle à France TV Sport.

Au-delà de se familiariser avec une nouvelle discipline, Charline Picon a également dû effectuer également d’autres changements pour performer. Musculation, séances de cryothérapie, kinésithérapie, alimentation…Dans sa préparation, rien n’est laissé au hasard. Quand elle pratiquait la planche à voile, elle se devait de faire attention à ne pas prendre trop de poids mais désormais, elle doit essayer de gagner en masse pour accroître ses performances.

Charline Picon : objectif Paris 2024

La paire constituée par Charline Picon et Sarah Steyaert a pour objectif de mettre le cap sur Paris 2024. « Parce que c’est Paris », explique Picon à France TV Sport. Sans la perspective de performer à domicile, elle ne serait peut-être pas lancée dans cette nouvelle entreprise.

Mais avant d’espérer voguer depuis la Marina de Marseille, où auront lieu les épreuves de voile des prochains JO, les deux athlètes vont devoir se qualifier. Les Championnats du monde à La Haye, aux Pays-Bas (10-20 août 2023), constituent une bonne opportunité de remporter son billet olympique, où 107 quotas seront attribués, toutes séries confondues.

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