Une maman réfugiée de guerre aide l'Autriche à grimper tout en haut du mur

Le jour où sa coéquipière Sandra Lettner décroche l’or de l’épreuve combinée en escalade, mardi 9 octobre à Buenos Aires 2018, l’Autrichienne Laura Lammer se réjouIt de pouvoir partager sa médaille de bronze avec sa mère, qui a fui l’horreur de la guerre du Vietnam il y a près de 50 ans.

Une maman réfugiée de guerre aide l'Autriche à grimper tout en haut du mur
(IOC/OIS)

Médaillée de bronze du combiné en escalade, l’Autrichienne Laura Lammer n’a jamais eu à chercher bien loin son inspiration. La jeune fille de 17 ans sait en effet que sa présence ici n’est due qu’à l’immense courage de sa mère qui a fui le Vietnam en 1974 avec ses trois jeunes sœurs dans un bateau de pêche bondé.

« Nous étions du sud et mes parents étaient retenus par les communistes », se souvient Lien Lammer après avoir vu sa fille se hisser sur le podium de l’épreuve combinée d’escalade au parc urbain. « Ils voulaient que nous partions nous mettre en sécurité en Europe et que nous ayons une meilleure vie. »

« Quand nous sommes arrivées en Indonésie sur le bateau, nous avons vu des corps dériver vers la côte, ceux qui n’avaient pas réussi à s’en sortir. Nous sommes allées dans un camp de migrants, puis nous sommes parties vers l’Autriche.

Les quatre jeunes sœurs ont été récupérées par des nonnes de la ville de Graz, où elles sont restées pendant deux ans, jusqu’à ce que leurs parents arrivent enfin.

Si toute la famille se considère aujourd’hui avec bonheur comme autrichienne – Lien s’est mariée avec Gunter Lammer, un natif de Graz, il y a plus de 30 ans – personne n’a oublié d’où ils venaient.

« Ce qu’elle a fait est très inspirant », indique la médaillée de bronze en parlant de sa mère. « Elle m’a toujours encouragée à foncer et à faire simplement ce que je voulais faire. »

L’adolescente a juste suivi ses conseils sous le chaud soleil de Buenos Aires. L’Autrichienne qui détient le record de vitesse en escalade a dominé la compétition d’entrée en remportant l’épreuve de vitesse avant de terminer quatrième du bloc et cinquième de la difficulté.

Il n’en fallait pas plus pour combler sa mère : « Nous lui avons appris à être vraiment forte et nous sommes très fiers d’elle. Je suis tout simplement très heureuse. »

Sa compatriote Sandra Lettner, championne du monde cadette en 2017, a parachevé une journée mémorable pour les Autrichiens. Une montée assurée lui a permis de se classer deuxième de l’ultime phase de difficulté et lui a offert ainsi la toute première médaille d’or de la discipline aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, en avant-première des Jeux de Tokyo 2020.

« Nous avons toujours rêvé d’être ensemble sur le podium », dit Sandra Lettner, qui a 17 ans. « Dans un premier temps, j’ai pensé qu’elle (Laura) était quatrième, mais quand j’ai compris qu’elle était sur le podium, je ne peux pas décrire ce que j’ai ressenti. »

La Slovène Vita Lukan s’est intercalée au classement entre le duo. La championne du monde cadette 2018 a fait étalage de sa classe en se reprenant après une dernière place catastrophique dans l’épreuve de vitesse inaugurale pour remporter le bloc et terminer troisième de la difficulté.

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