Le « nouvel Uchimura » sort de l’ombre

Peu d’athlètes aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires 2018 sont autant attendus que le jeune gymnaste japonais Takeru Kitazono, âgé de 15 ans. Dans son pays, on le compare en effet au grand Kohei Uchimura.

Le « nouvel Uchimura » sort de l’ombre
(IOC/OIS)

L’engouement est tel autour de lui que les médias japonais suivent ses moindres déplacements dans la capitale argentine. L’adolescent a d’ailleurs été surnommé ″Kohei numéro 2″ en référence à son mythique compatriote, triple champion olympique et six fois champion du monde du concours général, considéré par beaucoup comme l’un des plus grands gymnastes de tous les temps.

Pour plus d’un champion en herbe, le fait de suivre des traces aussi prestigieuses serait générateur d’une pression écrasante. Mais malgré son jeune âge, Takeru Kitazono s’efforce de rester serein.

« Je suis vraiment content que les gens parlent de moi en ces termes et m’appellent le second Kohei », dit l’étoile montante de la gymnastique. « Je ne ressens aucune pression supplémentaire, mais je sais bien sûr que les gens s’attendent à ce que je réalise une belle performance. »

Et d’ajouter : « Kohei est assurément un modèle pour moi. Je l’admire. J’aimerais réaliser un jour ce qu’il a fait, mais pour y parvenir, la route est encore longue. »

Vice-champion d’Asie junior de gymnastique artistique en 2017, Takeru Kitazono est entré en lice à Buenos Aires 2018 dimanche 7 octobre, en terminant premier des qualifications du cheval d’arçons.

Impressionné par le cadre du pavillon Amérique dans le parc olympique de la jeunesse, le jeune Japonais a déclaré : « Je n’ai jamais concouru dans un gymnase aussi grand. Quand nous sommes arrivés, j’étais un peu nerveux, mais je me suis détendu dès que je suis entré en piste. »

« Si on est nerveux lors d’une compétition, cela signifie qu’on ne s’est pas assez entraîné. Le meilleur moyen d’éviter ce stress mental, c’est simplement de continuer à s’entraîner tous les jours. J’espère simplement que mon travail acharné va payer, car je veux vraiment éprouver un sentiment de satisfaction. »

Takeru a commencé à fouler les praticables à l’âge de 3 ans, lorsqu’il a découvert un club de gymnastique près de son domicile. « Je l’ai vu et j’ai tout de suite voulu y aller », se souvient-il. « Ma mère m’a inscrit à des cours de gymnastique et depuis, je rêve de participer aux grands événements. La gymnastique, c’est toute ma vie et ça me plaît vraiment. En vérité, si on m’enlève la gymnastique artistique, je ne suis plus rien. »

Rien que le fait de pouvoir concourir à Buenos Aires est en soi la concrétisation d’un rêve pour l’adolescent japonais, qui a dû se débattre avec une blessure lors des qualifications pour les JOJ.

« Je me suis fracturé la cheville après une mauvaise réception à l’entraînement l’année dernière, explique Takeru Kitazono. Cette blessure m’a encore gêné lors des sélections nationales pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse, mais ça va mieux maintenant. C’est super d’être ici et j’espère que je quitterai Buenos Aires au plus haut. »

Si je suis capable de gagner à Buenos Aires 2018, je peux gagner à Tokyo  Takeru Kitazono Japan -Takeru Kitazono Japan

« Naturellement, mon principal objectif, c’est Tokyo 2020, poursuit le jeune prodige. Mais je vois cette étape argentine comme une énorme opportunité, un premier pas de géant vers l’objectif ultime, gagner la médaille d’or à Tokyo. Si je suis capable de gagner à Buenos Aires 2018, je peux gagner à Tokyo. »

Si Takeru Kitazono peut confirmer ce genre de propos en décrochant des médailles d’or, alors les comparaisons élogieuses avec le grand Uchimura s’avéreront totalement justifiées.

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