Jusqu’ici, tout va bien. Septième du classement général à 1 min 9 s du maillot jaune Marianne Vos, Juliette Labous est dans une position qui lui permet d’aborder les trois ultimes étapes du Tour de France Femmes avec confiance. Car si la coureuse de l’équipe néerlandaise DSM ne vise pas la victoire finale, ses ambitions sont très hautes. « Le jaune, c'est irréaliste pour cette année. Mais le podium, pourquoi pas… », déclarait-elle à France Info.
Pour le moment, elle est à 49 s de la Polonaise Katarzyna Niewiadoma et de l’Italienne Silvia Persico, respectivement troisième et deuxième, toutes deux à égalité de temps. Et les dernières étapes pourraient bien bouleverser l’ordre établi.
Dès aujourd’hui, la route s’élève doucement avec des cols de troisième et quatrième catégories et une arrivée à Rosheim, puis ce week-end, les cols de première catégorie apparaissent. Le Tour se jouera peut-être même lors de la dernière arrivée, dimanche, à la Super Planche des Belles Filles (1140 m d’altitude), à une centaine de kilomètres de Besançon, où Juliette Labous réside.
Deux dernières étapes idéales pour rattraper les secondes manquantes et monter sur le podium du premier Tour de France Femmes dans sa nouvelle formule.
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Une saison de haut standing pour Juliette Labous
Cette saison, la Française a impressionné plusieurs fois. La dernière en date, c’était au début du mois lors de l’étape reine du Giro Donne (Tour d’Italie), qui se terminait au sommet du Passo del Maniva. Elle avait pris la bonne échappée en début d’étape avant d’accélérer à 9 km de l’arrivée puis de déposer la Néo-zélandaise Georgia Williams, la seule qui avait suivi, pour s’imposer devant la Néerlandaise Annemiek van Vleuten, vainqueur du général. Labous terminait 9e du premier Grand Tour de l’année.
Plus tôt, en mai, elle dérochait sa première course à étapes avec le Tour de Burgos, une nouvelle fois grâce à une grande performance lors de la quatrième et dernière étape, remportée par une autre Néerlandaise Demi Vollering, qui terminait troisième au général.
Neuvième aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, Labous sait qu’elle peut compter sur une fraîcheur alors que les jambes sont déjà bien sollicitées.
Au programme de samedi, trois cols vosgiens de première catégorie avec le Petit Ballon (9,3 km à 8,1 %), le Col du Platzerwasel (7,1 km à 8,3 %) et le Grand Ballon (13,5 km à 6,7 %). Dimanche, elle attaquera la journée avec le col d’Esmoulières (2,km à 8,5 %), avant de se frotter au Ballon d’Alsace (8,7 km à 6,9 %) puis de terminer à la Super Planche des Belles Filles (7 km à 8,7 %) et son arrivée à 9,5 %.
Un petit mur qui pourrait faire les affaires de la Française au passé de coureuse cycliste polyvalente.
Inspirée par Marianne Vos et Pauline Ferrand-Prévot
Avant de grimper des longues et épuisantes côtes, Labous sautait des bosses sur les pistes de BMX avec son grand frère. Elle goutait ensuite aux sensations du VTT puis à la dureté des efforts du cyclo-cross. Une panoplie très complète qui a forgé la coureuse qu’elle est aujourd’hui.
« Le BMX m'a appris l'esprit de compétition depuis toute petite, et à ne pas avoir peur de frotter dans le peloton, et à bien sprinter », confie la grimpeuse, qui partage sa vie avec le coureur de la formation AG2R Citroën Clément Berthet. « Puis le VTT m'a apporté la rigueur, la dextérité, la prise d'informations. Et le cyclo-cross fait que j'ai une bonne endurance, et que je passe bien les bosses. »
Elle passait ensuite sur la route, dans les années 2010, à une époque où le cyclisme féminin n’était pas encore très médiatisé et qu’une certaine Marianne Vos, double championne olympique à Beijing 2008 (piste) et Londres 2012 (route), était déjà sur le toit du monde. Une inspiration, comme deux autres grandes athlètes françaises.
« [Vos] gagnait tout ! », se rappelle-t-elle sur le site officiel du Tour. « Le peu de courses qu’on voyait, c’était elle ou Pauline Ferrand-Prévot. Julie Bresset m’a aussi inspirée, avec son titre olympique à Londres (en VTT). »
Dans deux ans lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, elle aura à cœur de briller aux JO comme ses ainées. Mais pour le moment, place aux routes du Tour, où elle pourra compter sur le soutien de toute sa famille qui l’encouragera lors des ascensions décisives.