Saint-Valentin : Kevin Mayer, Althéa Laurin, Josh Kerr, Idalys Ortyz et d'autres olympiens expliquent ce qu'ils aiment le plus dans leur sport

À l'occasion de la Saint-Valentin, découvrez comment et pourquoi certains des meilleurs athlètes du monde sont tombés amoureux de leurs disciplines olympiques.

8 minPar Nicolas Kohlhuber et Sean McAlister
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(2023 Getty Images)

La Saint-Valentin est une excellente occasion de célébrer l’amour que les athlètes portent à leur discipline.

Qu’il s’agisse d’un coup de foudre ou d’une passion développée au fil des ans, des olympiens ont expliqué à Olympics.com ce qu’ils aiment le plus dans leur sport.

En ce 14 février 2024 et à moins de six mois des Jeux Olympiques de Paris 2024, prenons le temps de célébrer les raisons pour lesquelles les plus grands champions aiment leur sport.

Dans le sport comme en amour, une histoire incroyable peut naître d’une rencontre inattendue. C'est ce qui est arrivé à la Française Althéa Laurin. Elle a remporté une médaille de bronze aux JO de Tokyo 2020 et est devenue championne du monde en 2023, mais elle aurait pu ne jamais commencer le taekwondo. Sa mère voulait qu'elle fasse du karaté avant qu'une erreur en attendant au club de sa ville la mène à un cours de taekwondo. Le reste appartient à l'histoire.

« Le premier jour, on nous a demandé de faire des exercices d'assouplissement et j'avais l'air d'avoir des facilités à ce niveau-là. Puis on s'est mis à faire quelques jeux et j'avais assez d'agilité. C'est en m'amusant beaucoup là bas que j'ai vraiment aimé ce sport. J'étais bien là et je n'ai pas changé. »

Jusqu'à aujourd'hui, le plaisir est toujours le même pour elle, les médailles internationales en plus.

« J'ai un certain plaisir à pratiquer le taekwondo. Je trouve que c'est très ludique. On utilise les jambes d'une manière qui est complètement inhabituelle en fin de compte. Quand on fait des échauffements, on fait des combats souples, avec des frappes très légères, et en faisant ça, on s'amuse, on rigole. Ça devient un jeu. »

L’initiation à la lutte a été un peu différente pour Koumba Larroque. Elle a découvert ce sport en suivant ses frères, mais elle en est tombée amoureuse pour les mêmes raisons que sa compatriote.

« Ce qui m'a plu, c'est l'opposition. Et puis le fait que ça soit ludique. On faisait plein de petits jeu et c'est ça qui m'a plu. Après, j'ai découvert quand même tout le côté technique qui a confirmé que c'est ce que j'aime », a déclaré la quadruple médaillée mondiale à Olympics.com.

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En sport comme en amour, il vaut mieux faire des efforts et ne pas tomber dans la monotonie

La relation de Gianmarco Pozzecco avec le basketball a commencé comme un amour de vacances. Un séjour à l'étranger a eu des airs de révélations pour le médaillé d'argent à Athènes 2004 et l'actuel entraîneur de l'équipe italienne.

« J'avais l'habitude d'aller en camping en Croatie et tout le monde jouait comme Drazen Petrovic, se passant le ballon entre les jambes et la langue tirée. Je ne suis pas devenu Petrovic, mais j'ai été conditionné par lui. »

On dirait une lune de miel avec la grosse balle orange, non ?

Certains disent que la routine est un ennemi du couple. Ça peut également s'appliquer dans le sport.

Anthony Jeanjean, médaillé de bronze aux Championnats du monde de BMX Freestyle 2022, s'est lancé parce qu'il a adoré le côté aventureux du BMX Freestyle.

« Je pense que j'ai aimé l'ensemble de la discipline, le fait que ce soit un sport spectaculaire, à risque et où c'est impressionnant. Moi qui était un peu casse-cou quand j'étais jeune, c'est vraiment quelque chose qui me représentait. »

Pour Kevin Mayer, le décathlon a été le meilleur moyen d'utiliser son potentiel sans s'ennuyer à l'entraînement. Il a essayé de nombreux sports mais a toujours arrêté parce que le plaisir s'estompait. Les entraînements devenaient trop répétitifs jusqu'à ce qu'il découvre les épreuves combinées en athlétisme.

« Quand je suis arrivé dans le décathlon, j'avais juste été champion départemental de cross UNSS et je me suis dit : « tiens, je vais essayer l'athlétisme. » Et là, je suis arrivé, on m'a fait courir, et puis on m'a fait lancer, et puis on m'a fait sauter. Le lendemain, on m'a fait courir, lancer et sauter. Absolument pas la même chose. Et puis, ainsi de suite, et ainsi de suite... À chaque fois que j'allais en compèt', je faisais cinq, six épreuves alors que les autres n'en avaient que deux. À un moment donné, on m'a dit de faire des épreuves combinées et à partir de là, ce n'était même pas une révélation, c'était une ligne tracée d’avance. »

Le dévouement est l’une des clés pour faire fonctionner une histoire d’amour.

Et c'est encore plus vrai lorsqu'il s'agit de sport de haut niveau. Pour performer ou être épanouï dans sa vie de couple, il faut faire des efforts au quotidien. Si Josh Kerr aime tant l'athlétisme, c'est à cause de toutes ces petites choses qu'il doit faire pour performer. Il semble avoir compris tous les a-côtés requis puisqu’il a remporté une médaille de bronze à Tokyo 2020 et est devenu champion du monde 2023 sur 1 500 m.

« J'aime l'honnêteté du travail. Il n’y a pas de véritable compétence dans notre sport, ce qui signifie qu’il n’y a pas vraiment de chance. [...] N'importe qui peut sortir et courir tous les jours. Mais c'est ce que vous faites ces 20 autres heures par jour qui comptent pour faire de vous un athlète professionnel et un coureur professionnel. »

Pour Ludovic Fabregas, champion olympique en titre de handball, l'implication a fait naître la passion et les deux n'ont cessé de grandir au fil des années et des titres gagnés.

« C'est vrai que j'ai eu cette passion qui s'est développée quand je suis arrivé à Montpellier, quand j'ai eu la chance de rentrer au pôle espoirs. Donc pour moi, c'est une histoire déjà qui dure depuis... on va dire 2011, d'un point de vue un peu plus professionnel, du moins en termes de formation, donc ça dure et l'amour est toujours là ! [Rires] »

Il faut parfois du temps pour construire sa relation avec le sport

Passer des années à être concentré sur quelqu'un ou quelque chose peut faire évoluer votre perception d'elle et la manière de l'aimer. C'est vrai pour Rigoberto Uran. Le Colombien a commencé le cyclisme sur route parce que son père appréciait cette discipline. Quand ce dernier est décédé, prendre le vélo était un moyen de lui rendre hommage avant d'être une solution pour apporter de l'argent à sa famille qui était dans le besoin.

« Quand tu commences à progresser, mais aussi à améliorer ton image, ta vie et obtenir des choses meilleures, c'est là que tu commences à aimer ton sport. »

Mais quand l'amour est venal, il ne peut durer. Et étant donné que le cycliste de 37 ans entame sa 19e et dernière saison professionnel, il est facile de comprendre que l'argent n'est pas sa seule motivation à rouler des milliers de kilomètres par saison.

Le médaillé d'argent de course en ligne aux JO de Londres 2012, qui a aussi terminé sur le podium du Tour de France et du Tour d'Espagne, a commencé à aimer son sport pour une autre raison quand les résultats se sont améliorés : l'image qu'il renvoyait aux autres.

« Au bout du compte, vous êtes une personne qui inspire des gens normaux, ceux qui travaillent tous les jours, parce qu'ils voient quelque chose en vous. C'est quelque chose de cool et qui vous fait aimer votre sport parce que vous avez une responsabilité : vous êtes un ambassadeur qui porte un message », explique-t-il à Olympics.com.

Au final, si les athlètes aiment tant leur sport, c'est surtout pour les émotions imprévisibles qu'il va leur procurer. Joie ou tristesse, rires ou larmes, fierté ou déception, des sentiments pourtant contraires peuvent se mêler en fonction d'un seul et unique résultat.

« J'aime l'intimité du un contre un en combat. Qu'importe ce qui se passe dans ta vie, tu peux le canaliser. Que tu sois en colère ou autre, peu importe, tu mets le masque et tu te retrouves face à toi-même. J'aime ça. Tout le monde te regarde et cela fait ressortir des choses, des émotions, c'est exceptionnel. Tu ne peux pas savoir comment tu en sortiras, en morceaux, heureux ou triste », détaille Miles Chamley-Watson, médaillé en fleuret par équipes avec la Grande-Bretagne aux JO de Rio 2016.

Et que serait le sport sans ce lien invisible qui se crée entre les athlètes et leurs supporters du monde entier ? Rien ! C'est quelque chose qu'Idalys Ortiz, quadruple médaillée olympique, veut rappeler quand elle explique les raisons qui font qu'elle aime tant le judo.

« Je considère le judo comme un sport pour tous, parce que c'est un sport qui vous apprend des choses et fait de vous une bonne personne, une personne humble... En judo, ce n'est pas une question de nom, c'est une question d'âme. »

Et c'est pareil pour l'amour

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