Présentation du meilleur joueur de hockey du monde : Arthur Van Doren
Le Belge Arthur Van Doren domine actuellement le monde du hockey. Ces deux dernières saisons, le défenseur de 23 ans a non seulement permis à son équipe de décrocher l’argent aux Jeux Olympiques de Rio 2016 et aux Championnats européens 2017 à Amsterdam, mais il a aussi été désigné joueur masculin de l’année 2017 par la Fédération internationale de hockey (FIH). Il nous parle ici de superstition concernant les crosses de hockey, nous dit pourquoi il a choisi ce sport plutôt que le tennis et se souvient des heures matinales qu’il a passées avec son frère à suivre les Jeux de Beijing 2008.
En général, ce sont les buteurs qui décrochent la gloire en sport, mais les défenseurs sont tout aussi importants, n’est-ce pas ?
J’aime un bon tacle autant qu’un beau but. Pour moi, la simplicité est souvent aussi belle que le dribble le plus remarquable. Mais je ne me concentre pas que sur la défense. J’aime bien voir la situation dans son ensemble, le jeu complet. J’aime beaucoup revoir nos matches après. Je veux avoir une vue d’ensemble. Je veux voir si j’ai raté quelque chose ou encore les lignes qu’ont suivies les attaquants.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le hockey ?
Une des choses que j’aime le plus dans le hockey, c’est la dynamique des équipes. Quand j’étais plus jeune, j’ai aussi pratiqué des sports individuels, notamment le tennis, mais j’optais toujours pour un sport d’équipe plutôt qu’un sport individuel quand j’avais le choix. J’adore l’ambiance d’équipe, la façon dont on travaille ensemble pour atteindre un but commun; et si vous atteignez ce but, il n’y a pas de plus grande émotion.
Est-ce que vous avez dû faire un choix entre le tennis et le hockey ?
J’ai joué au tennis jusqu’à 13-14 ans, puis le hockey commençait à devenir trop important. À 15 ans, j’ai commencé à jouer dans la première équipe à (KHC) Dragons (le club de Van Doren en Belgique) puis, deux ans plus tard, j’étais dans l’équipe nationale, et là c’est devenu vraiment trop important.
Je jouais au tennis à un niveau raisonnable, mais j’avais un très bon niveau en hockey dès le début, donc ça a facilité un peu le choix. Le tennis est un sport difficile si on veut arriver au top, et je ne sais pas si j’en avais vraiment la capacité. Mais on ne sait jamais.
Dans quels autres sports à crosse excellez-vous ?
J’adore le golf. Je suis vraiment un grand fan. Je vais aux tournois du Tour européen. Je connais Thomas Pieters (joueur belge de la Ryder Cup).
Beaucoup de hockeyeurs sont aussi des golfeurs. Nous essayons de jouer quand nous sommes à l’étranger, comme en Afrique du Sud ou en Nouvelle-Zélande par exemple. On adore. J’ai un index de 8 en ce moment.
Êtes-vous le meilleur golfeur de l’équipe belge de hockey ?
Bonne question. Il faudrait que j’organise un tournoi pour le savoir. Beaucoup de gars diront qu’ils peuvent le remporter.
Vous êtes considéré actuellement comme le meilleur hockeyeur du monde, mais en quoi d’autre pourriez-vous être le meilleur du monde ?
Aucune idée !
Dans un sport d’équipe, quand on remporte un prix individuel, c’est en grande partie grâce à l’équipe. On ne peut rien faire tout seul. J’essaie juste de m’entraîner dur chaque jour et de continuer à m’améliorer en tant que joueur et en tant que personne. Je ne me lève pas le matin en me disant "Je dois être le meilleur maintenant". J’essaie juste de progresser chaque semaine et à chaque séance d’entraînement.
Parlez-nous des crosses de hockey : Est-ce que les joueurs d’élite ont leurs crosses favorites ?
Chaque joueur est différent. Certains sont vraiment superstitieux : lorsqu’ils jouent bien, ils veulent garder les mêmes crosses pendant toute la saison. Alors si elles ne cassent pas, ils continueront juste de jouer avec.
D’autres adorent les nouveaux équipements, les nouvelles couleurs. Si les sponsors ont de nouveaux modèles, ils les utiliseront.
Pour ma part, je joue avec une crosse qui est fabriquée spécialement pour moi. J’en reçois quatre par an.
Quel rôle les Jeux Olympiques ont-ils joué dans votre vie jusqu’ici ?
J’ai toujours visé les Jeux Olympiques. Je me souviens lorsque nous étions assis devant la télévision mon frère et moi à regarder tous les différents sports pendant des heures et des heures. Nous avions mis nos réveils pour les Jeux Olympiques de Beijing 2008. Nous étions collés à l’écran et savions que nous voulions participer un jour aux Jeux.
Quand je repense à Rio, c’était vraiment un voyage incroyable. Ça me met toujours un grand sourire aux lèvres.
Et comment vous sentez-vous lorsque vous pensez à Tokyo 2020 ?
Nous passons beaucoup de temps à développer notre jeu et notre équipe, donc nous serons encore meilleurs qu’à Rio. Ça marche plutôt bien. Nous sommes satisfaits de notre préparation. Nous avons quelques gros tournois avant et ces objectifs à court terme sont importants pour viser l’objectif à long terme que sont les Jeux Olympiques.
L’équipe masculine a obtenu récemment de très bons résultats dans des tournois majeurs, sans toutefois terminer première. Comment transformer ces médailles d’argent en médailles d’or ?
Si je connaissais la réponse, j’aurais plus de médailles d’or dans ma poche ! En y repensant, peut-être que nous avons trop bien fait avec cette équipe au début, et les attentes et ambitions n’ont cessé de croître.
Nous avons bien progressé et maintenant il ne nous reste plus qu’à faire le dernier pas. Ces gros matchs se décident souvent sur des détails. Il faut donc qu’on travaille ces détails et qu’on fasse les bons choix en subissant beaucoup de pression et de fatigue. Quand tout ça sera au point, nous pourrons gagner une grosse compétition.
Mais ce qu’il est positif dans le hockey aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas vraiment une équipe qui surpasse toutes les autres. Il y a une poignée d’équipes qui sont très proches, et la question est de savoir laquelle jouera le mieux le jour J. C’est très excitant pour les fans.