Le règne d'Usain Bolt ayant pris fin avec son départ à la retraite l'année dernière, une nouvelle génération de sprinteurs s'affronte pour sa couronne. Le dernier en date à avoir inscrit son nom sur la liste : l'Américain Noah Lyles qui avait remporté le 200 m aux JOJ de Nanjing 2014.
Aujourd'hui âgé de 20 ans, Noah a commencé la saison 2018 d'athlétisme sur les chapeaux de roue, en remportant l'épreuve de la Diamond League à Doha (Qatar) en 19,83 secondes – soit le record du meeting et son meilleur temps personnel – avant d'améliorer encore ses résultats en s'imposant à Eugene (États-Unis d'Amérique) en 19,69 secondes – le meilleur chrono mondial à égalité cette année. Noah, sacré champion du monde junior sur 100 m en 2016, n'était passé sous la barre des 20 secondes qu'une seule fois jusqu'ici : en 2017 lorsqu'il avait remporté en 19,90 secondes le meeting de la Diamond League à Shanghai. La bonne forme qu'il affiche en ce début de saison lui permet de prétendre au trône de Bolt.
Il raconte à olympic.org son parcours depuis Nanjing…
Félicitations pour ce début de saison éblouissant. Es-tu satisfait de tes performances jusqu'ici ?
Merci. Oui, je suis extrêmement satisfait. Ce sont les temps que j'espérais faire, mais honnêtement, je ne pensais pas y arriver aussi tôt. Je pensais approcher ces chronos en juillet, donc je suis vraiment très content. J'espère être le plus rapide sur toute la saison.
Tu as établi deux records personnels déjà – à quoi attribues-tu ces progrès ?
À ma forme physique. Je fais en sorte que mon corps soit suffisamment robuste pour ne pas me blesser. L'année dernière, je me suis blessé parce que je courais vite mais que mon corps n'était pas capable de gérer cette cadence. Mes muscles ont commencé à lâcher. Après m'être rétabli, j'ai essayé de travailler sur mes points faibles. Aujourd'hui, je pense que mon corps peut tenir le rythme.
L'année dernière, ta saison a été interrompue pour cause de blessure. Cela a-t-il été difficile ?
En 2017, je me suis déchiré le tendon sur deux centimètres après l'une de mes courses les plus rapides. J'ai eu du mal à encaisser parce que je pensais être de retour pour les qualifications américaines [pour les Championnats du monde 2017 de l'IAAF], mais mon corps n'était tout simplement pas prêt. J'ai passé l'été à regarder tous les autres courir. C'était dur, mais finalement, cela m'a encore plus donné la rage de vaincre.
Quels sont tes objectifs pour le reste de l'année ?
En termes de temps, je n'ai pas d'objectif précis. Je ne serais pas surpris si je courais en 19,4 ou 19,3 secondes cette saison. J'aimerais juste être l'homme fort de l'athlétisme cette année. Je voudrais que l'on dise chaque fois que je mettrai un pied sur la piste : "C'est lui qui va gagner".
Parlons de l'avenir. Tu as probablement les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 en ligne de mire.
Oui, bien sûr. Les Jeux Olympiques sont toujours l'objectif ultime. Tout le monde veut être un olympien et remporter une médaille olympique. C'est sur ma liste de choses à faire, tout à fait.
Tu as déjà concouru sur une scène olympique, aux JOJ de Nanjing 2014 – comment as-tu vécu cette expérience ?
Tout était parfaitement organisé pour les jeunes. Nous avons rencontré des athlètes d'autres pays, fait des visites et participé à d'autres activités du même genre. Je me suis fait énormément d'amis. Je cours encore contre bon nombre d'entre eux. Je me souviens aussi de ces petits trucs sympas [Yoggers] que l'on avait reçus et que l'on pouvait connecter entre eux pour s'échanger nos adresses lorsque l'on rencontrait quelqu'un. Cela facilitait les contacts. On collectionnait aussi les pins. C'était génial, j'en avais plein !
Est-ce que le fait de voir les anneaux olympiques pendant tes compétitions t'a inspiré ?
Absolument. Au point de vouloir participer aux Jeux Olympiques un jour. J'avais déjà pris part à des championnats du monde juniors avant 2014, donc je savais que l'ambiance allait me plaire, mais cela m'a aussi donné envie d'aller plus loin. Je veux être champion olympique, pas seulement médaillé d'or des Jeux Olympiques de la Jeunesse. Cela ne fait que renforcer ma motivation.