Journée internationale de la francophonie : Pourquoi le français est-il la langue officielle des Jeux Olympiques ? 

Bien que l’anglais soit la langue de référence dans de nombreuses organisations, l’Olympisme est régi par la langue de Molière. À l'occasion de la Journée internationale de la francophonie célébrée le 20 mars, Olympics.com revient sur les origines de la langue française dans le Mouvement olympique.

4 minPar Awalice Fall-Mabon
Baron Pierre de Coubertin
(Comité International Olympique (CIO))

Après 1900 et 1924, la France accueillera une nouvelle édition des Jeux Olympiques d’été, du 26 juillet au 11 août 2024.

À cette occasion, les regards seront tournés vers le pays de Teddy Riner, Laura Flessel ou encore Laure Manaudou. Mais avant d’être une terre de champions et d’accueil pour le pinacle des compétitions sportives, connaissez-vous le rôle joué par la France dans l’histoire de l'Olympisme, faisant ainsi du français la langue officielle des Jeux ?

Pour célébrer la Journée internationale de la francophonie, Olympics.com se penche sur la langue de Molière et sur sa place au cœur du Mouvement olympique.

L’héritage français dans l'Olympisme

Si les Jeux Olympiques ont été créés en Grèce antique, la France a joué un grand rôle dans le rétablissement de cette tradition sportive.

Avant même les premiers Jeux de l'ère moderne à Athènes en 1896, la France était déjà à l'initiative d'une compétition sportive appelée l’Olympiade de la République à la fin du XVIIIe siècle. D’autres pays ont été inspirés, faisant de même avec les Jeux Scandinaves, les Jeux Olympiques Britanniques ou encore les Jeux Olympiques de Záppas (Grèce).

Mais quelques dizaines d'années plus tard, c’est de nouveau un Français qui développait cet idéal sportif international nommé Mouvement olympique : le Baron Pierre de Coubertin.

S'il est à l’initiative du Comité International Olympique (CIO), qu'il a prèsidé pendant 29 ans à partir de 1896, et des Jeux Olympiques de l'ère moderne, il n’est pas le seul Français ou francophone à s’être investi dans cette organisation fédérale. C’est notamment ce qui justifie encore aujourd'hui la place prépondérante du français au cœur des Jeux.

Parmi les autres grands acteurs à s’être investis dans le développement du CIO, figurent également Jules Rimet, Louis Magnus, Frantz Reichel ou encore Albert Feyerik, tous francophones. C’est la raison pour laquelle la langue officielle du CIO est le français, et celle qui justifie sa position préférentielle encore aujourd’hui dans la sphère sportive.

(Comité International Olympique (CIO))

Le français est inscrit dans la Charte olympique

Le français a su conserver sa place de langue officielle du CIO, même après le décès du Baron de Coubertin (1937) et la Seconde Guerre mondiale. Si l’anglais a rejoint le français comme langue officielle en 1972, le français garde une position prépondérante, selon l'article 23 de la Charte olympique intitulé Langues :

  1. Les langues officielles du CIO sont le français et l’anglais.
  2. À toutes les Sessions, une interprétation simultanée doit être fournie en français, anglais, allemand, espagnol, russe et arabe.
  3. En cas de divergence entre le texte français et le texte anglais de la Charte olympique et de tout autre document du CIO, le texte français fera foi sauf disposition expresse écrite contraire.

L’importance de la langue française se retrouve également dans le lexique de certaines disciplines historiquement françaises, comme l’escrime. Avant chaque point disputé, l'arbitre prononce « en garde, prêts, allez » en français pour signifier aux tireurs qu'ils peuvent s'élancer.

Par ailleurs, à chaque édition des Jeux Olympiques depuis Athènes 2004, l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, qui se trouve à Paris) s’attache à développer un glossaire avec les terminologies sportives des différentes disciplines en anglais et en français, qui est également traduit dans la langue du pays d’accueil.

La prochaine édition des Jeux Olympiques se déroulera en France du 26 juillet au 11 août 2024. Il s’agira non seulement d’une nouvelle opportunité de soutenir les athlètes tricolores, mais également de mettre en avant la langue de Molière auprès d'un public international.