Michaël Guigou, une légende des Jeux Olympiques prend sa retraite

Quand le championnat de France de handball s'est terminé ce mercredi 8 juin, c'est la retraite qui a commencé pour Michaël Guigou. Le joueur de 40 ans, triple champion olympique, a vécu ses derniers instants de joueur après plus de deux décennies au plus haut niveau. Retour sur ses cinq participations aux Jeux Olympiques qui lui ont permis de se bâtir un des palmarès les plus impressionnants de l'histoire du sport français.

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(Photo de Dean Mouhtaropoulos/Getty Images)

Une légende du handball a pris sa retraite ce mercredi 8 juin. Michaël Guigou a vécu ses derniers instants en tant que joueur au moment où la saison 2021-2022 du Championnat de France s'est terminée. L'ailier qui évoluait à Nîmes depuis 2019 a gagné tout ce que son sport avait à lui offrir au cours d'une carrière longue de plus de 20 ans.

Dix fois champion de France, onze fois vainqueur de la Coupe de France, dix fois vainqueur de la Coupe de la Ligue et deux fois vainqueur de la Ligue des Champions avec Montpellier, le palmarès en club du joueur de 40 ans n'a d'égal que la liste de ses exploits en équipe de France : quatre médailles aux Jeux Olympiques dont trois en or, quatre titres mondiaux et trois titres européens.

L'été dernier, Michaël Guigou avait conclu sa carrière internationale avec un sacre aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, en 2021.

« Personnellement, je finis comme ça. Être capitaine, c’est se poser beaucoup de questions pour le groupe. Sur le terrain, j’ai essayé d’accompagner au maximum l’équipe. Sortir sur une médaille d’or olympique, c’est une belle sortie aussi », avait déclaré à France TV le joueur aux 307 sélections après avoir mené les Bleus sur la plus haute marche du podium.

Quart de finaliste aux Jeux d'Athènes 2004, titré à Beijing 2008, Londres 2012 et Tokyo 2020, mais aussi finaliste déchu à Rio 2016 : le joueur de 40 ans a tout connu aux JO. Retour sur les expériences olympiques d'un des plus grands palmarès du sport français.

Tokyo 2020 : le clap de fin parfait

Promu capitaine de l’équipe de France en novembre 2020, Guigou n’a pas failli dans sa mission de faire retrouver les sommets à sa sélection. Au Japon, il est notamment devenu le troisième meilleur buteur de l’histoire des Bleus, derrière Nikola Karabatic et Jérôme Fernandez.

Il a inscrit 16 buts (sur 21 tirs) lors du tournoi au Japon et a été laissé au repos contre la Norvège, mais a participé à toutes les autres rencontres. S’il n’a pas fini meilleur buteur français comme à Rio, il a assuré le passage de témoin à des garçons comme Melvyn Richardson, Nedim Remili et Dika Mem.

Il peut donc quitter l’équipe de France l’esprit tranquille avec le sentiment du travail bien fait. Et avec une troisième médaille d’or autour du cou.

Rio 2016 : meilleur buteur français d'une équipe de France médaillée d'argent

À Rio 2016, Michaël Guigou était en pleine forme. Et il l'a prouvé. Le joueur de Montpellier a été un des joueurs les plus en vue pendant le tournoi olympique masculin. Avec 39 buts, il a été le meilleur buteur de l'équipe de France et le septième meilleur buteur de la compétition.

Malheureusement pour lui, cet apport n'a pas été suffisant pour permettre à la France d'être couronnée une troisième fois d'affilée.

Pendant la phase de poules, l'ailier gauche s'est affirmé comme le leader offensif de son équipe. Lors de la défaite, sans conséquence, face à la Croatie, il a notamment marqué dix buts (29-28).

En quarts de finale, Michaël Guigou a enchaîné avec huit réalisations pour battre le Brésil (34-27). Plus discret face à l'Allemagne en demi-finales avec trois buts (29-28), le joueur de 34 ans a tout tenté en finale face au Danemark (26-28). Mais ses six buts n'ont pas été suffisants. Il avait pourtant bien commencé pour permettre aux Bleus d'être en tête jusqu'à la 27e minute. En vain. Si cette performance individuelle a prouvé que Michaël Guigou était un des meilleurs à son poste, elle n'aura pas été synonyme de troisième titre olympique pour les Experts.

Londres 2012 : un récital en finale

Comme quatre ans auparavant, Michaël Guigou a été gêné par les blessures avant de participer aux Jeux Olympiques de Londres. Ménagé pour le début de l'épreuve, l'ailier français a mis son expérience au service du collectif français pour monter en puissance.

Il a notamment été laissé au repos pour le match d'ouverture face à la Grande-Bretagne (44-15) et n'a jamais dépassé la barre des trois buts lors des matchs de la phase de poules. Pendant les matchs à élimination directe, le scénario est presque le même. Michaël Guigou n'a pas joué plus de 30 minutes face à l'Espagne (23-22) et la Croatie (25-22), plafonnant à deux buts par match. Mais toute cette frustration a été effacée par sa performance en finale.

L'ailier a joué les 60 minutes, terminant meilleur buteur de l'équipe de France dans le match qui lui a permis de conserver son titre olympique. Le joueur de Montpellier a fait trembler les filets suédois à cinq reprises (22-21).

Quatre de ses réalisations ont été inscrites en première période pour permettre aux Bleus de faire le break avec trois buts d'avance avant la pause. Cet écart a tenu jusqu'au bout pour le plus grand bonheur des hommes de Claude Onesta et surtout de Michaël Guigou.

Pékin 2008 : une blessure et un titre olympique

À Pékin 2008, Michaël Guigou est un cadre de l'équipe de France. Il a déjà passé le cap des 100 sélections. Mais avant les Jeux Olympiques de Pékin, l'ailier gauche n'a pas eu l'occasion de s'exprimer correctement. À cause d'une blessure à la cheville gauche, il n'a que très peu participé au triplé national de Montpellier. Sa place aux JO est même longtemps mise en doute.

Grâce à sa capacité à faire la différence, le droitier est quand même retenu par Claude Onesta. Et il n'a pas fait le voyage pour rien. En 2008, l'équipe de France de handball a remporté le premier titre olympique de son histoire.

Dans cette quête de médaille d'or, la contribution de Michaël Guigou n'a pas été à la hauteur de son talent. Ménagé, son temps de jeu n'a jamais dépassé les 30 minutes sauf face à l'Espagne au premier tour (28-21).

Victime d'une rechute, l'ailier n'a pas marqué face à la Russie en quart de finale(27-24). Il a quand même réussi à s'illustrer pour faire la différence en demi-finales. Contre la Croatie (25-23), le Vauclusien a marqué les deux buts qui ont définitivement donné l'avantage aux Bleus.

En finale, il a participé à la fête avec trois buts face à l'Islande (28-23) pour mener l'équipe de France sur la plus haute marche du podium olympique.

Athènes 2004 : le premier quart d'heure de gloire internationale de Michaël Guigou

Jeune ailier prometteur de Montpellier, Michaël Guigou est sélectionné pour participer aux Jeux Olympiques d'Athènes 2004 par Claude Onesta, qui a entamé trois ans plus tôt son mandat à la tête des Bleus, qu'il terminera en 2016. Deux ans après sa première apparition en sélection nationale, c'est aux JO que le joueur de 22 ans participe à sa première grande compétition internationale. Au sein du groupe tricolore, il est le petit jeune avec ses 16 petites sélections.

Malgré ce manque d'expérience, il a joué un rôle important lors d'une phase de poules terminée avec cinq victoires en autant de matchs. Le natif d'Apt a connu son premier quart d'heure de gloire en équipe de France face à la Hongrie (26-23). En début de seconde période, il a marqué six buts qui ont permis aux Bleus de réaliser une série de 11-5 pour renverser le match.

Malheureusement pour lui et ses compatriotes, ce sans-faute au premier tour n'a pas été synonyme de médaille. Les coéquipiers de Nikola Karabatic ont été éliminés par la Russie au stade des quarts de finale (24-26).

Comme face à l’Égypte au premier tour (22-21), Michaël Guigou n'a pas participé aux matchs de classement. Son temps de jeu, qui lui avait permis d'être le deuxième français le plus efficace au tir (16/22), était pourtant croissant.

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