Melitina Staniouta : « La gymnastique rythmique, un cocktail de sport et d’art»

La gymnaste rythmique biélorusse Melitina Staniouta se prépare activement à défendre ses chances à Rio, où elle a remporté la compétition pré-olympique organisée en avril. Elle évoque pour nous ce qui fait la magie de son sport.

Melitina Staniouta : « La gymnastique rythmique, un cocktail de sport et d’art»
(2015 Getty Images)

« La gymnastique rythmique, c’est un cocktail de sport et d’art », dit Melitina Staniouta, qui nous invite à nous entraîner en sa compagnie. Tout d’abord, dans ce sport qui comporte deux épreuves aux Jeux, un concours général individuel et un autre en ensemble, il y a les indispensables éléments matériels. « Nous avons quatre appareils : le cerceau, le ballon, les massues, et le ruban. Certaines personnes disent que notre sport ne consiste qu’à danser avec le cerceau ou le ruban. Certes, nous dansons mais c’est la danse la plus difficile qui ait jamais existé. Il faut être une actrice, je dois assurer des éléments, comme lancer et attraper, des pirouettes, des sauts, il y a beaucoup à faire durant le passage de 90 secondes, pour raconter une histoire sans les mots… et pour gagner une médaille ». Melitina explique qu’elle s’entraîne neuf heures par jour, cinq jours par semaine, avec un séance supplémentaire le samedi, bref, qu’elle répète inlassablement ses gammes.

Que fait-on avec ces « appareils » ? « Avec le cerceau, Il y a beaucoup de mouvements difficiles, principalement le fait de l’attraper, et je pense que c’est mon passage préféré par le public, je fais des choses difficiles, je l’attrape avec mes jambes, avec mon cou. Le ballon, c’est très élégant, très féminin. Pour les massues, j’ai changé récemment mon programme musical, je fais un passage différent, ça me rend nerveuse car je ne sais pas comment le public et les juges vont réagir, j’espère qu’ils vont aimer. Je pense enfin que le ruban est l’élément le plus ardu. C’est le seul qui dépend de la salle. Les conditions y sont changeantes. Le ruban est très léger. Vous avez besoin de beaucoup de coordination et d’adresse pour le récupérer, et il faut l’attraper ! »

La gymnastique rythmique, discipline exclusivement féminine, est apparue au programme olympique à Los Angeles en 1984, avec la victoire historique de la Canadienne Lori Fung dans la compétition individuelle. L’épreuve par équipes est venue s’ajouter à Atlanta en 1996, avec là aussi un succès historique pour l’ensemble espagnol. Depuis lors, la Russie a très largement dominé les débats, remportant les quatre compétitions par équipes suivantes, tandis que le concours général individuel est revenu à Yulia Barsukova (2000), Alina Kabaeva (2004) et Yevgeniya Kanayeva (2008 et 2012).

« Nous concourrons pour les fans ! »

Melitina Staniouta  est née à Minsk le 15 novembre 1993. Championne polyglotte, elle démarre la gymnastique à l’âge de 5 ans, avant de se tourner vers la discipline rythmique et de rejoindre l’équipe nationale du Belarus en 2005 chez les jeunes, puis de monter sur de nombreux podiums internationaux juniors. « J’ai toujours dit que c’est la gymnastique rythmique qui m’a choisie » expliquera-t-elle. Au niveau supérieur, elle remporte cinq médailles d’argent consécutives dans la compétition des ensembles (2009, 2010, 2011, 2014, 2015) lors des championnats du monde de la FIG. Elle dispute les Jeux Olympiques de Londres en 2012 à 18 ans, mais n’atteint pas la finale en terminant 12e des qualifications, et ne fait pas partie de la formation biélorusse qui enlève le bronze derrière la Russie et l’Italie.

Melitina Staniouta a beaucoup progressé depuis cette première expérience sur la scène olympique, en multipliant les podiums individuels par appareils, au concours général individuel et par équipes dans les championnats du monde 2013, 2014 et 2015 pour un total de 14 médailles (5 en argent, 9 en bronze). Elle s’est imposée au ballon et aux massues lors des Jeux Mondiaux de Cali en 2013, a pris la médaille d’argent au cerceau des Jeux Européens de Bakou 2015, et l’or du ruban aux Universiades d’été de Gwangju la même année. Elle totalise également 10 médailles aux championnats d’Europe depuis 2011 (5 en argent, 5 en bronze).

Melitina est en forme optimale à l’approche des Jeux ! En avril, elle remporte la compétition pré-olympique et dernière épreuve qualificative disputée dans l’Arène Olympique de Rio. Ravie, elle dit alors : « Le public enthousiaste m’a rendue plus forte, c’est génial. Au bout du compte, nous ne nous produisons pas pour les juges, nous le faisons pour les fans ! ». En mai, elle s’impose dans le Grand Prix de Bucharest, puis brille avec tous les appareils dans la Coupe du monde de Minsk, avec une 3e place au concours général. « En premier lieu, je dois me battre moi-même, je dois battre mes nerfs et puis les Russes, les Ukrainiennes, les Coréennes, et ce que je dois faire, c’est donner mon meilleur, et même un peu plus, et là, je serai heureuse », dit-elle.  Que nous réserve-t-elle à son meilleur niveau dans deux mois à Rio ?

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