Simone Biles la nouvelle merveille de la gymnastique américaine

Simone Biles la nouvelle merveille de la gymnastique américaine
(Getty Images)

Simone Biles disputera à 19 ans ses premiers Jeux Olympiques à Rio. Elle n’est arrivée sur la grande scène internationale qu’en 2013, mais s’est déjà constitué un palmarès historique, première gymnaste à remporter trois fois de suite le titre mondial du concours général individuel et à totaliser dix titres en trois apparitions dans les Championnats du monde !

Ce 31 juillet 2012, Simone Biles, 15 ans, est avec ses coéquipières, dans le centre d’entraînement pour jeunes champions "Bannon’s Gymnastix" à Houston (Texas). Son entraîneur a fait installer un écran géant, devant lequel elle peut assister au triomphe du « cinq » américain (Gabby Douglas, McKayla Maroney, Aly Raisman, Kyla Ross et Jordyn Wieber) dans le concours général par équipes des Jeux Olympiques de Londres 2012. "Je n’ai jamais grandi en rêvant de disputer les Jeux Olympiques" racontera-t-elle, mais ce jour-là, alors qu’elle s’entraîne pour parvenir au plus haut niveau international, une pensée lui traverse l’esprit. "Waouh ! J’ai participé à un camp d’entraînement avec Kyla et Jordyn ! Peut-être qu’un jour, je pourrai être là moi aussi ! "

Née à Columbus dans l’Ohio le 14 mars 1997, Simone part à l’âge de six ans en voyage scolaire au Texas dans le centre d’entraînement de Bannon. Elle s’y amuse beaucoup, regardant les autres jeunes gymnastes et tentant de copier leurs mouvements. Un des entraîneurs présents décèle immédiatement son potentiel, alerte ses collègues, et une lettre est envoyée aux parents de Simone pour qu’elle prenne le chemin du sport-études. Tout va dès lors s’enchaîner comme dans un rêve. Ou, comme on le dit en anglais, "the rest is history".

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Simone progresse au niveau junior avec une préférence pour trois agrès : le sol, la poutre et le saut de cheval. Elle excelle également dans le concours général. Après avoir fait ses armes au niveau national, puis international, elle dispute ses premiers Championnats du monde à Anvers (Belgique) en 2013. Le monde entier la découvre alors. La jeune et bondissante Américaine remporte d’entrée quatre médailles : or au sol et au concours général individuel, argent au saut de cheval, bronze à la poutre. Elle termine également 4e aux barres asymétriques.

Trois participations aux Mondiaux pour écrire une page de l’histoire

Alors qu’elle domine au niveau national, enchaînant les victoires au concours général individuel et sur ses agrès de prédilection, Simone doit soigner une blessure à l’épaule en début de saison 2014. Mais elle revient encore plus forte, et aux Championnats du monde de Nanning (Chine) en septembre, elle décroche quatre médailles d’or : concours général individuel et par équipes avec les États-Unis, sol et poutre. Ajoutant l’argent au saut de cheval.

En 2015 à Glasgow, Simone Biles devient la première gymnaste à remporter trois fois de suite le titre mondial du concours général individuel. Mieux que la légendaire russe Svetlana Korkhina, également trois fois championne du monde dans cette épreuve mais pas en continu (1997, 2001, 2003). Simone aide à nouveau les États-Unis à s’imposer par équipes, conserve son titre au sol et à la poutre et monte sur la 3e marche du podium au saut de cheval. Elle devient la plus médaillée des gymnastes américaines (14 podiums) et la première à remporter dix titres dans l’histoire des Championnats du monde. En trois participations !

Pour la saison olympique, Simone Biles fait sa rentrée le 10 avril 2016 dans les « Pacific Rim Championships » à Everett (État de Washington). Elle ne s’aligne que dans le concours général et propose un exercice au sol sur la musique du film d’animation "Rio", qui inclut des pas de samba ! Les Jeux approchent ! "Si le public réagit bien, je vais conserver ce programme." C’est le cas, Simone obtient le meilleur score, comme sur tous les autres agrès (à l’exception des barres asymétriques) et remporte largement l’épreuve. "La réaction du public joue un rôle très important. Le public nous procure de l’adrénaline, particulièrement quand il commence à crier et à taper dans ses mains en rythme avec la musique. Il nous aide clairement à continuer."

Au lendemain de la cérémonie d’ouverture des Jeux de la XXXIe Olympiade, dès le 6 août dans l’Arène olympique de Rio, le public brésilien va découvrir la fantastique Simone Biles. Nul doute qu’il lui procurera cette énergie lui permettant de briller lors de la gymnastique artistique féminine.

Nous passons la parole à Simone Biles :

La préparation

“Notre préparation mentale est très exigeante. Avant tout, on travaille la régularité, la précision et la confiance en soi. Je crois qu’on accomplit sa meilleure performance quand on fait totalement confiance à l’ensemble de ses compétences et de ses enchaînements. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de se préparer mentalement, mais on fait des exercices de simulation sous la pression pour pouvoir mieux la gérer en compétition.”

Le voyage à Rio

“C’est fantastique d’imaginer que je pourrais représenter les États-Unis aux Jeux Olympiques de Rio 2016. Ce que les Américaines ont réussi à Londres [gagner la médaille d’or] a été une immense source d’inspiration, car j’ambitionne de suivre le même parcours qu’elles. Je suis très impatiente à l’idée de cette aventure à venir.”

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Avant une compétition

“Avant une grande manifestation, j’ai l’habitude d’aller à l’église et d’allumer un cierge à Saint Sébastien, patron des athlètes. J’ai aussi une collection de petites figurines représentant des tortues que j’emporte avec moi en compétition. Quand je voyage, je tâche toujours d’en rapporter une nouvelle. Je ne sais pas d’où ça vient, bien que ma mère m’appelle sa petite tortue! L’une d’elles porte une coccinelle sur le dos, un porte-bonheur.”

Sa carrière sportive

“Je me suis mise à la gymnastique quand j’avais 6 ans. J’étais à la garderie et on nous a fait visiter «Bannon’s Gymnastix», un club de gymnastique de Houston. C’est comme ça que tout a commencé. J’étais douée alors j’ai très vite progressé. Je n’ai eu qu’à contrôler ce talent naturel. Mais cela ne fait que trois ans que j’ai compris que je pouvais réussir au plus haut niveau car, jusque-là, j’étais toujours la plus petite. Tout le monde venait me voir et me disait que je pouvais viser le top, mais je n’y croyais pas vraiment.”

Son équipe

“Les coéquipières représentent l’un de vos soutiens les plus solides. Quel que soit l’endroit où la compétition a lieu, elles vous aident à renforcer votre confiance en vous. Nous avons toutes un objectif unique et nous y consacrons 100% de nos efforts. Je crois que c’est un aspect absolument fabuleux.”

Son sport

“En gymnastique, pour réussir, il faut avoir confiance en soi, de la discipline et énormément de détermination. Mais c’est vraiment un sport unique. Les gymnastes peuvent avoir différentes morphologies et certaines conviennent mieux à des disciplines qu’à d’autres, c’est différent pour chacun. Moi je suis meilleure aux exercices au sol, au saut et à la poutre, donc je dois travailler davantage les balancés aux barres.”

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La récupération

“Quand j’étais plus jeune, j’avais du mal à récupérer après certaines séances d’entraînement particulièrement difficiles ou après des compétitions. Maintenant, j’y suis habituée. Je sais exactement ce qui convient à mon corps et comment il va réagir après une compétition. La plupart du temps, ce n’est pas tant le physique que le mental qui a besoin de récupérer. J’ai juste besoin de reposer mon esprit.”

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