Les secrets du softball avec la Canadienne Victoria Hayward
Les joueuses de softball, à l'image de Victoria Hayward, ont attendu plus d'une décennie pour que leur sport revienne sur la scène olympique. La Canadienne est convaincue que le monde entier en tombera amoureux lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, que les matchs créeront l'une des meilleures ambiances de ces Jeux et que cette nouvelle visibilité pourra aider davantage de joueuses à un niveau professionnel.
Victoria Hayward ne doute pas que le softball va marquer des points lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Selon elle, il s'agit d'une discipline addictive pour un public qui va la découvrir pour la première fois en action. "Le softball est un sport incroyablement rapide, aux déplacements incessants," a-t-elle déclaré. "Au niveau international, le jeu est rythmé par un temps limité pour les lancers, il y a donc un lancer toutes les 20 secondes maximum. Un grand nombre de règles ont été mises en place afin que le jeu reste très énergique. Ce sport allie l'enthousiasme de l'équipe et les performances individuelles des stars. Il offre un véritable rythme, du "flux" et de l'attaque. À mes yeux, c'est un parfait équilibre entre compétences fondamentales et puissance humaine à l'état brut. Certaines des choses que ces athlètes peuvent faire sont incroyables."
"Vous obtenez un excellent jeu d'attaque, mais aussi de brillantes actions défensives. À mesure que ce sport se démocratise et que les spectateurs le regardent à la télévision, ils se disent : "Wouah, je n'avais pas imaginé pouvoir aimer le softball." Ils sont attirés, et quand il s'agit de rencontres internationales, il existe des rivalités historiques et une grande fierté, ce qui augmente encore les enjeux."
Le softball, une variante du baseball, se joue avec une balle plus grande (qui est dure de nos jours, par rapport à la version initiale "molle"), sur un terrain avec une distance entre les bases d'un peu plus de 18 m et une surface en terre (plutôt que sur de la pelouse). Les lanceurs de softball lancent "par-dessous", mais plutôt rapidement, et le jeu se dispute en sept manches au lieu de neuf. L'équipe qui réalise le plus grand nombre de runs remporte le match.
Selon Victoria Hayward, il n'existe pas de joueuse de softball type, elle-même étant une excellente batteuse et joueuse de champ extérieur. "Ce sport convient à une grande variété de morphologies, ce que vous ne voyez pas dans tous les sports. Vous avez de grandes joueuses, puissantes, et d'autres qui sont petites et rapides. Certaines se spécialisent à des postes spécifiques, comme celui de receveur, et d'autres apportent de la valeur ajoutée grâce à leurs frappes. J'aime attraper la balle une fois qu'elle a été frappée par le batteur ou la frapper, ce sont mes deux postes favoris."
La résilience est la clé de la réussite. "La clé pour devenir une bonne joueuse de softball est d'accepter d'échouer, et de le faire en s'amusant," a-t-elle déclaré. "Notre sport est tellement difficile. Si vous êtes un 'frappeur 300' [une joueuse avec une moyenne de frappe de 300], alors vous échouez sept fois sur dix, et vous êtes la meilleure du monde.
"Vous devez donc accepter les échecs et vous améliorer. C'est un sport étrange car, à certains moments, vous êtes seule et vous devez être performante, vous ne pouvez pas vous cacher. Lorsque vous vous apprêtez à frapper la balle, lorsqu'elle arrive sur vous, la balle ne ment pas. C'est difficile parce qu'il y a tellement de choses en jeu et que la pression n'a jamais été aussi forte."
La Canadienne, âgée de 27 ans, est très enthousiaste à l'idée de disputer les Jeux Olympiques au Japon. Elle joue en équipe nationale depuis 11 ans.
C'est un parfait équilibre entre compétences fondamentales et puissance humaine à l'état brut. Certaines des choses que ces athlètes peuvent faire sont incroyables Victoria Hayward Canada - Victoria Hayward Canada
"Lorsque nous l'avons appris (à propos du retour du softball à Tokyo), il y a eu des larmes. Que cela arrive au Japon est particulier, car ce pays est un véritable amateur de ce sport. Nous avons passé beaucoup de temps à jouer au Japon et les Japonais sont très investis. Ils jouent avec une grande précision et les supporteurs sont incroyables. Tokyo fera les choses correctement, notre sport sera mis à l'honneur."
Victoria Hayward est d'ores et déjà une grande fan du Japon. "J'aime ce pays", a-t-elle indiqué. "Notre entraîneur, Mark Smith, a fait un excellent travail afin de nous préparer pour Tokyo. Nous sommes allées au Japon cinq fois en quatre ans. C'est un pays très différent des autres endroits où j'ai voyagé, un pays magnifique, déterminé, organisé. Nous nous sentons à l'aise là-bas parce que nous savons utiliser les transports, nous aimons la nourriture. À chaque fois, nous pensons, "Super, nous retournons à Tokyo." Et je suis très enthousiaste quant au village olympique. Ce sera fantastique de rencontrer des personnes qui comprennent ce que vous vivez et qui ont le même niveau de motivation."
L'autre sport qu'elle souhaite regarder lorsqu'elle sera là-bas ? "Toute notre équipe pense que nous sommes des joueuses de volleyball de plage," a indiqué Victoria Hayward en riant. "Nous trouvons toujours un terrain et nous commençons à jouer pendant notre temps libre. J'aimerais donc assister à des matchs où l'on joue vraiment bien."
Victoria Hayward, qui a déménagé de Toronto en Californie à l'âge de huit ans, et s'est inscrite au softball pour se faire des amis, travaille pour l'University of Central Florida au poste de directrice des opérations pour le softball. La plupart des joueuses, dit-elle, doivent avoir un autre emploi, parallèlement à leurs engagements sportifs, en raison des possibilités limitées de jouer en tant que professionnelles.
"À l'université, j'ai joué pour les Washington Huskies et j'ai obtenu un master en gestion commerciale. J'ai occupé plusieurs postes d'entraîneur adjoint" a-t-elle indiqué. "Mais je m'éloigne actuellement de l'activité d'entraîneur, qui est très exigeante, afin de pouvoir me concentrer davantage sur mes propres entraînements."
"Être une joueuse de softball professionnelle est difficile. Seule une poignée de lanceurs peuvent y arriver, et il existe une ligue au Japon. Là-bas, chaque équipe peut avoir deux joueuses étrangères, donc certaines filles partent pour faire ça. Et en été, il y a un championnat professionnel aux États-Unis. Cet été, l'équipe canadienne y participera, nous aurons donc la chance de disputer de nombreux matchs et d'acquérir une expérience supplémentaire."
Victoria Hayward espère que les Jeux Olympiques aideront à faire connaître ce sport. Une chose est sûre : l'équipe canadienne est dorénavant beaucoup plus professionnelle dans son approche et sa discipline que les années précédentes. "Aujourd'hui, notre objectif est de remporter la médaille d'or," a déclaré Victoria Hayward. "C'était hors de portée de notre équipe dans le passé. Nous voulions gagner et nous aspirions à être en tête, mais c'était difficile pour le Canada. Maintenant, avec le travail que notre équipe a accompli ces dernières années, les décisions prises ont commencé à porter leurs fruits.
"Les membres de l'équipe ont quitté leur emploi pour s'entraîner à temps plein. Les membres du personnel se sont surpassés. Il y a eu énormément de travail de renforcement musculaire et de préparation mentale. Nous réalisons quelques-unes de nos meilleures performances et nous savons que nous allons continuer à nous améliorer. Nous savons que notre objectif ne se limite pas à monter sur le podium. Nous pouvons gagner."
Les États-Unis et le Japon sont résolument les équipes à battre, le Canada se classant actuellement au 3e rang. Mais Victoria Hayward évoque plusieurs autres concurrents : la compétitivité du sport est l'un de ses principaux arguments, estime-t-elle. "Les États-Unis et le Japon ont remporté les précédentes médailles d'or aux Jeux Olympiques, mais les Pays-Bas et l'Italie ont fait des choses incroyables, et puis il y a le Mexique, Porto Rico, le Venezuela, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Chine, les Philippines. Il n'y a jamais eu autant de concurrence."