Les Blitzbokke à l’assaut du podium olympique en rugby à sept !

L’équipe de rugby à Sept sud-africaine, surnommée « les Blitzbokke », est une des meilleures formations aux monde. Elle occupe le 2e rang planétaire derrière les Fidji, et a la ferme intention de s’extraire d’une poule C particulièrement relevée pour avancer vers le podium attendu par tout un peuple.

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Les Blitzbokke à l’assaut du podium olympique en rugby à sept !
(Gallo Images)

« Le rugby à sept est la version « réduite » du rugby à XV. Je pense que c’est beaucoup plus rapide, beaucoup plus intense. Pour résumer le Sept, on peut dire que cela ressemble aux échecs, où vous devez deviner la stratégie de votre adversaire, et où vous avez évidemment la vôtre pour le battre », explique Neil Powell, l’entraîneur en chef de l’équipe d’Afrique du Sud de rugby à Sept très ambitieuse au moment de disputer le tournoi olympique sur la pelouse de Deodoro.

Les « Blitzbokke »  ont compté parmi les principaux animateurs de la saison « World Rugby Sevens » 2015-2016, dix tournois disputés dans le monde entier, qu’ils ont terminée à la 2e place derrière l’équipe des Fidji. Ils se sont imposés à Dubaï, ont été finalistes à Wellington, à Vancouver et à Londres, ont terminé troisièmes à Las Vegas, à Hong Kong et à Singapour.

Au sein de cette équipe particulièrement performante, plusieurs joueurs ont fait le spectacle comme Saebelo Senatla, meilleur marqueur d’essais de la saison en ayant aplati 66 fois. Il a également été le meilleur joueur mondial dans le domaine des percées, atteignant le chiffre astronomique de 72. « Nous savons tous que le Sept est un jeu à haut rythme. Vous avez donc besoin de toute votre force, toute votre explosivité, toute votre vitesse et votre agilité » rappelle le perforateur en chef des Blitzbokke.  Quant au capitaine Kyle Brown, il est le rugbyman qui a disputé le plus de rencontres des World Rugby Sevens Series : 279 en tout !

Une poule quatre étoiles pour le premier tour à Deodoro

Au moment d’opérer sa sélection olympique de douze joueurs, Neil Powell a dû laisser sur le bord du chemin Bryan Habana, star du rugby à XV et champion du monde 2007, qui avait rejoint la formation à sept lors de deux tournois cette année, dans le but d’obtenir sa sélection olympique. « J’avoue ça n’a pas été simple. J’aurais même pu constituer trois équipes différentes qui auraient toutes été très compétitives, mais malheureusement, il n’a fallu choisir que douze joueurs », explique Neil Powell.

Ces dernières semaines, les Blitzbokke se sont intensément préparés pour leur défi olympique, organisant notamment un tournoi sur invitation « à la maison » pour mettre les joueurs en situation. Il faut dire qu’ils se retrouvent à Rio dans une poule « 4 étoiles », avec la France, l’Australie et l’Espagne.

« Pour nous cette saison, il était important de terminer 1er ou 2e car nous savions que la poule C allait être particulièrement relevée. En comptant l’Espagne, on va avoir un groupe avec quatre équipes au top sur le circuit. La France, ça va être dur ! Vous ne savez jamais quelle équipe vous allez affronter. Si un jour, ils sont à fond, alors vous rencontrez peut-être la meilleure équipe au monde, » annonce Neil Powell. 

« Face à l’Australie, nous avons un bon bilan victoires/défaites, nous les avons affrontés huit fois, gagné six fois et perdu deux fois. Rien n’est offert sur le terrain. Vous devez respecter tous vos adversaires, même l’Espagne, que nous jouerons lors de notre 2e match. Ce sera différent. Chaque tournoi est différent. Ils vont donner tout ce qu’ils ont, et nous devons nous assurer que nous nous sommes bien préparés et que nous avons bien travaillé sur les différents adversaires que nous allons affronter ». L’Espagne a été la dernière équipe à se qualifier pour les Jeux, fin juin, en battant les Samoa en finale du tournoi de repêchage disputé à Monaco.

L’entraîneur adjoint Alan Temple-Jones remarque le tournoi olympique a ses spécificités : « C’est différent. La préparation, la mentalité c’est pareil mais il y a beaucoup d’espace entre les matches, environ 5 heures, et on ne joue que deux fois par jour. Ce n’est donc pas la même chose. Le travail de base est le même, mais on n’essaye d’espacer plus le travail en équipe ». 

« On pourra en parler à nos enfants ! »

Pour les joueurs, participer aux Jeux Olympiques est l’accomplissement d’un rêve. « Ces trois dernières saisons, nous avons tous cherché l’opportunité d’aller aux Jeux Olympiques, et dans le futur on pourra dire à nos enfants qu’on a participé aux Jeux. C’est le but le plus élevé pour n’importe quel sportif.  Je pense qu’il y a de quoi être excité. Mais en fin de compte, vous devez juste vous souvenir quel est votre but et ce que vous voulez accomplir », dit ainsi Cheslin Kolbe, qui joue à Sept depuis qu’il a 18 ans.

Quant à l’International à XV Juan de Jongh, qui a réussi l’examen de passage à Sept et qui sera à Rio, il explique : « Il y a un an, ou 7-8 mois, je ne pensais pas avoir la moindre chance. Et puis l’entraîneur est venu me voir pour que je fasse un essai et je me suis dit que je devais faire mon maximum pour y arriver, car ce n’est pas seulement l’objectif des rugbymen, mais celui de tous les athlètes de disputer les Jeux. »

Procédant aux derniers réglages avant le départ pour le Brésil, Neil Powell conclut : « Nous devons créer un environnement qui donne du plaisir aux joueurs. Il n’est pas question de s’amuser, mais d’avoir du plaisir à venir travailler, à s’améliorer, et à devenir plus fort et pas seulement les joueurs sur le terrain, mais aussi ceux qui n’y sont pas. Pour nous, c’est essentiel de créer cet environnement. Je pense qu’une médaille unira l’Afrique du Sud, comme l’avait fait notre victoire lors de la Coupe du monde de rugby à XV en 1995. »