Étoile montante de l’équitation, Martin Fuchs, qui est issu d’une longue lignée de cavaliers de saut d’obstacles, nourrit beaucoup d’espoirs pour Rio 2016 après ses récentes victoires avec Clooney, son cheval.
Alors qu’il se prépare à effectuer ses débuts olympiques à Rio 2016, le Suisse Martin Fuchs parle avec sérénité malgré son âge. S’il n’a que 23 ans, il est en selle depuis l’âge de sept ans et dans sa famille, on pratique le saut d’obstacles depuis des générations.
Il a fait forte impression dans le monde de l’équitation en devenant le plus jeune cavalier de la Coupe du monde 2010-11, à 18 ans. À l’époque, l’un de ses adversaires était l’Autrichien Hugo Simon, qui affichait cinquante ans de plus que lui. Ainsi, après avoir participé aux Jeux Olympiques de la Jeunesse 2010 à Singapour où il s’est classé premier par équipes, Martin va tester sa combinaison gagnante, expérience plus jeunesse, à Rio.
« J’espère que le fait d’être déjà allé à Singapour me servira, dit-il. C’était une très belle expérience. J’ai passé près de 17 jours là-bas et l’ambiance était spéciale. À Singapour, l’une des difficultés, c’était de rester concentré avec un cheval », explique Martin qui s’est classé neuvième du concours individuel avec Midnight Mist et qui savoure aujourd’hui la perspective de vivre l’expérience de Jeux Olympiques à part entière.
« On était là-bas avec un cheval qui n’était pas notre propre cheval, rappelle-t-il. C’était vraiment fastidieux avec ce seul cheval. Ce sera différent cette année car nous amènerons nos propres chevaux. Normalement, on aborde un concours de saut d’obstacles avec deux, trois, quatre, voire cinq chevaux, mais là-bas, il fallait se concentrer sur une seule épreuve et trois journées sur 17 jours. C’est difficile de rester concentré uniquement pour ce moment très particulier. »
Cette difficulté à rester concentré, Thomas, le père de Martin l’a partagée avec lui, puisqu’il a participé à Barcelone 1992. Thomas Fuchs est aujourd’hui l’entraîneur de l’équipe suisse alors que Renata, sa mère a été également une cavalière de pointe dans les années 90. Et ce n’est pas tout puisque Markus, l’oncle de Martin était le chef d’équipe de l’équitation suisse à Londres 2012.
« Je viens d’une famille habituée des concours, dit Martin. Mes parents, mon oncle, mon grand-père et mon parrain étaient tous des cavaliers de saut d’obstacles. Nous avions notre propre écurie et quand j’étais gosse, j’y passais déjà beaucoup de temps et j’ai donc commencé à monter à l’âge de 7 ans, d’abord sur un poney, puis sur un poney plus grand, puis sur des chevaux, encore et toujours jusqu’à aujourd’hui. »
Avant d’aller à Singapour, Martin a été sacré vice-champion d’Europe de sauts d’obstacles dans la catégorie enfants, en 2006 à Istanbul, à 14 ans, avant de décrocher une troisième place aux championnats d’Europe juniors deux ans plus tard. Et avec une médaille d’or des JOJ en plus dans son escarcelle, Martin indique qu’il se prépare avec soin pour Rio 2016 comme pour n’importe quel autre championnat, et que ses récents résultats l’ont conforté.
Mais pour tout ce qui concerne la planification méthodique, Martin n’est pas le seul à devoir garder la tête froide.
« Il faut également établir un bon plan pour son cheval, afin d’être certain qu’il soit au pic de sa forme lors de cette semaine ou de ces deux semaines les plus importantes, dit-il. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais je pense que je suis sur la bonne voie. »
« Clooney, mon cheval, a été bon toute l’année, mais la semaine dernière il a obtenu son meilleur résultat de l’année et nous y sommes presque. C’est un très bon cheval, très talentueux. Il n’est pas toujours facile de le garder au calme car il se laisse parfois impressionner par des choses particulières, mais il s’améliore jour après jour. »
Rio 2016 sera la seconde grande compétition de Clooney, après que la Suisse a pris la troisième place des Championnats d’Europe l’an dernier à Aix-la-Chapelle où elle a décroché son billet pour les Jeux Olympiques. Le hongre de dix ans s’envolera pour Rio début août, un jour avant Martin, ce qui leur laissera une semaine pour s’acclimater avant leur concours.
« Il aime bien rester plusieurs jours à un endroit et ça a tendance à me rendre confiant pour les Jeux Olympiques car nous allons passer beaucoup de temps là-bas et nous aurons le temps de nous habituer au site. En général dans ce cas de figure, Clooney devient très performant », ajoute Martin. « Je suis vraiment enthousiasmé à l’idée d’aller là-bas. Bon, c’est sûr, je suis un peu nerveux, mais si cet entretien avait eu lieu la semaine dernière, j’aurais été très nerveux ! Mais aujourd’hui, après notre bon concours et compte tenu de notre si bonne entente avec Clooney, je suis beaucoup plus calme et j’ai hâte d’y être. Autant le dire, nous visons un podium. Ce serait fabuleux d’obtenir une médaille par équipes et de me qualifier pour la finale individuelle. »
Quoi qu’il en soit, pour le prodige du saut d’obstacles, Rio 2016 constituera une nouvelle expérience d’apprentissage très instructive dans la mesure où sa carrière ne cesse d’aller de l’avant.
« Je risque d’être impressionné par les autres athlètes, c’est sûr, dit-il. Et certains athlètes en particulier seront là, aussi j’espère que je pourrai suivre les autres et d’autres sports. »