Plus d’un siècle après la première participation de l’Égypte aux Jeux Olympiques, la jeune Sara Ahmed inscrit son nom dans les annales du pays en remportant une médaille de bronze historique en haltérophilie, dans la catégorie féminine des 69 kg.
La jeune fille de 18 ans est parvenue à soulever 112 kg à l’arraché puis 143 kg à l’épaulé-jeté pour un score total de 255 kg, améliorant son record personnel de 10 kg. Ce formidable effort lui a permis de gagner la troisième place derrière la Chinoise Yanmei Xiang et la Kazahke Zhazira Zhapparkul.
Cette médaille olympique de bronze vient donc s’ajouter à une liste de succès qui ne cesse de s’allonger pour Sara Ahmed. La jeune fille s’est mise à l’haltérophilie en 2010, suivant les traces de son frère Mohamed Samir, et compte déjà une impressionnante collection de médailles, glanées notamment aux Jeux africains et aux championnats du monde juniors.
C’est en 2014 qu’elle fait sa percée en montant sur la plus haute marche du podium dans la catégorie des 63 kg aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Nanjing, l’année même où elle a concouru pour la première fois chez les seniors, terminant douzième aux Championnats du monde.
Deux ans après son succès à Nanjing, Sara Ahmed – qui ne mesure qu’1,55m – garde de très bons souvenirs des JOJ. “Ma victoire aux Jeux Olympiques de la Jeunesse a suscité chez moi des sensations positives que je ne parviens pas à expliquer,” a-t-elle admis.
Nul doute qu’elle aura retrouvé les mêmes émotions en réalisant la performance de sa vie à Rio, et ce même si elle a eu ici encore bien du mal à trouver les mots pour décrire le moment !
“C’est un très grand honneur et je ne parviens pas à exprimer mes pensées,” a confié Sara Ahmed, devenue la deuxième femme africaine seulement à remporter une médaille olympique en haltérophilie.
Mais pour Sara Ahmed, il n’y a pas que les médailles qui sont importantes; il y a aussi son rôle de modèle pour toutes les femmes qui aspirent à devenir athlètes dans son pays. Elle concourt en portant un hijab et une combinaison intégrale, ce après une modification intervenue dans le règlement de la Fédération internationale d’haltérophilie (IWF) en 2011 qui en autorise le port. Elle était si déterminée à donner le maximum à Rio qu’elle a choisi de ne pas passer ses examens de fin de cycle secondaire en juin pour accorder la priorité à sa préparation pour les Jeux.
Quelques heures après que Sara Ahmed décroche la première médaille pour son pays, faisant du même coup un premier podium égyptien depuis 68 ans en haltérophilie, l’Égypte trouvait une autre raison de se réjouir avec la médaille de bronze remportée par son compatriote Mohamed Mahmoud dans la catégorie masculine des 77 kg. Encore un moment à savourer en cette nuit inoubliable pour l’haltérophilie et une jeune athlète en particulier !