Kirsty Coventry : « J’ai refusé de manquer les cérémonies d’ouverture et de clôture »

Nageuse zimbabwéenne et désormais membre de la commission des athlètes du CIO, Kirsty Coventry a concouru aux Jeux Olympiques en 2000, 2004, 2008, 2012 et 2016, remportant deux médailles d’or, quatre d’argent et une de bronze. Porte-drapeau de son pays en 2012 et 2016, elle explique pourquoi elle n'a jamais manqué une cérémonie d’ouverture ou de clôture.

Kirsty Coventry : « J’ai refusé de manquer les cérémonies d’ouverture et de clôture »
(IOC/John Huet)

J’ai participé à cinq éditions des Jeux Olympiques et j’ai assisté à chacune des cérémonies d’ouverture car j’ai tout simplement refusé d’en manquer une. Lors de mes premiers Jeux, en 2000, j’avais seulement 16 ans : j’étais très jeune, mais je ne nageais pas le premier jour du programme, donc ça m’a aidé. Cette cérémonie d’ouverture à Sydney était absolument incroyable : je me souviens de la flamme, c’était fantastique. J’ai croisé tellement de gens différents… puis je suis tombée sur Serena et Venus Williams. J’essayais d’en profiter pleinement, car c’était une expérience tellement incroyable…

J’ai mis un point d’honneur à participer à chacune des cérémonies d’ouverture car pour moi, c’est vraiment un moment à part. Je sais que certaines délégations n’aiment pas que leurs athlètes assistent à la cérémonie d’ouverture quand ils débutent la compétition lors des premiers jours du programme, parce qu’on y piétine beaucoup et que ça peut être fatigant. Mais pour moi, c’est une part importante de l’expérience olympique. J’ai eu la grande chance que mon entraîneur comprenne que je veuille participer à la cérémonie d’ouverture et combien ça comptait pour moi : elle y a même pris part à mes côtés, ce qui était formidable. Nous avons toutes les deux eu la chance de défiler, mais dès que l’occasion se présentait de s’asseoir, elle me criait d’en profiter pour me reposer !

L’excitation qui règne lors d’une cérémonie d’ouverture est tout simplement fantastique. Dans la plupart des disciplines, vous affrontez des athlètes que vous connaissez, donc durant les jours qui précèdent la cérémonie d’ouverture, vous avez parfois l’impression d’être à un simple meeting de natation. Mais quand arrive le grand soir et que vous pénétrez dans ce stade, avec vos coéquipiers, que vous regardez tout autour de vous et que vous voyez enfin la flamme, c’est à ce moment-là que vous réalisez : « OK, on y est ». Ça a été très important pour moi sur le plan mental, pour me mettre dans le bon état d’esprit. J’ai eu de la chance que mon entraîneur comprenne que, peu importe si je nageais le lendemain ou non, c’était important pour moi d’aller à la cérémonie d’ouverture, car ça me mettait sur les bons rails.

J’ai été désignée porte-drapeau en 2012 : c’était tout bonnement incroyable… C’était même un peu surréaliste, pour tout dire. Je me souviens m’être retournée et avoir vu toute l’équipe derrière moi, c’était un moment très spécial. C’est marrant, parce que le Zimbabwe est toujours le dernier pays du défilé, à part le pays hôte, donc nous sommes encore sur la piste quand la nation qui reçoit les Jeux entre dans le stade, en déclenchant une clameur incroyable. À Londres 2012, nous étions encore en train de défiler quand la Team GB est arrivée : un vent de folie a soufflé sur le public. Et même si nous savions que les applaudissements n’étaient pas pour nous, cela en donnait quand même un peu l’impression, donc c’était exceptionnel.

J’ai de nouveau été choisie comme porte-drapeau quatre ans plus tard à Rio : c’était fantastique. L’expérience a été légèrement différente car en 2016, j’ai pu rester avec l’équipe tout au long de la cérémonie, alors qu’à Londres, les porte-drapeaux devaient partir un peu plus tôt. C’était très agréable de pouvoir rester avec la délégation jusqu’à la fin, de vivre cela pleinement, tous ensemble : l’excitation et l’énergie sont communicatives. Certains de nos athlètes vivaient leurs premiers Jeux Olympiques : ils étaient évidemment très excités. C’était génial de se retourner et de voir le visage de tout le monde.

La cérémonie de clôture se vit très différemment d’une cérémonie d’ouverture. En ouverture, on sent l’anxiété des athlètes lors du défilé, mais en clôture, tout le monde est bien plus détendu. Peu importe que nous ayons atteint nos objectifs ou que nous soyons déçus, tout le monde semble soulagé d’en être arrivé là. Au moment de la cérémonie de clôture, la nervosité a disparu et l’ambiance est bien plus à la fête.

Je trouve que la cérémonie de clôture porte bien son nom : c’est une porte qui se ferme sur cette expérience, et soit vous passez à autre chose, soit cela signale la fin de quatre années de travail intensif, puis le début d’un nouveau cycle de quatre ans après une pause.

À Rio, la cérémonie de clôture a été encore plus émouvante pour moi, car j’avais la sensation que c’était la fin d’une ère. Les sensations et les émotions s’entrechoquaient : c’était un moment unique. Mais c’était aussi très chouette, car mes parents et mon mari avaient fait le déplacement à Rio, et mon mari était avec moi lors de la cérémonie de clôture. À Rio, j’ai défilé avec l’équipe mais ensuite, j’ai pu aller m’asseoir avec les membres du CIO : c’était un formidable symbole. J’ai eu la sensation de passer le témoin aux autres membres de ma délégation et d’intégrer une nouvelle équipe, pour endosser un rôle administratif. Ce passage de témoin a vraiment facilité ma transition de carrière.

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