Kerrin-Lee Gartner réalise son rêve

Enfant, la Canadienne Kerrin-Lee Gartner a rêvé qu’elle était sacrée championne olympique. Dans ce rêve, elle entendait des mots en français : « Médaille d’or pour Kerrin-Lee Gartner, Canada », prononcés par le speaker d’un stade. Le plus incroyable dans ce rêve ne réside pas uniquement dans les détails, ni dans son côté prophétique, mais c’est qu’elle ait entendu cette annonce dans une langue qu’elle ne parlait pas !

Kerrin-Lee Gartner réalise son rêve
(Allsport)

Ce souvenir l’a accompagnée bien plus tard, jusqu’au sein de l’élite du ski alpin. Mais après avoir atteint un tel niveau de compétition, elle a eu du mal à se hisser jusqu’au sommet. Pendant toute une décennie sur les pentes, elle n’est montée qu’une seule fois sur un podium, sur la troisième marche, et a été victime également d’une grave blessure au genou qui a nécessité plusieurs passages sur la table d’opération pour la remettre sur pied. Bonne skieuse, on ne la considère cependant pas généralement comme une candidate à un podium olympique.

Pourtant, à Méribel, où ont lieu les épreuves alpines d’Albertville 1992, Kerrin-Lee Gartner va prendre les attentes à contre-pied et réaliser son rêve d’enfance de manière spectaculaire.

Elle a déjà participé auparavant aux Jeux Olympiques d’hiver, puisqu’elle y a débuté quatre ans plus tôt à Calgary où elle a disputé cinq épreuves. Elle en est repartie avec une meilleure place de huitième, alors qu’elle a terminé à un modeste 15e rang en descente. Mais tout cela va être radicalement balayé.

Lorsque la Canadienne s’apprête à prendre place derrière le portillon de départ de la descente, l’Allemande Katja Seizinger occupe la première place après avoir bouclé le parcours difficile en 1’52’’67. Kerrin-Lee Gartner skie sur les mêmes bases avant de les dépasser peu à peu, pour terminer 12 centièmes plus vite à peine, à sa plus grande surprise et à celle du public en état de choc.

Les autres concurrentes s’approchent de son temps, mais aucune d’entre elles ne peut l’améliorer. Une autre skieuse sans grade, l’Américaine Hilary Lindh, termine à six centièmes tandis que l’Autrichienne Veronika Wallinger finit trois centièmes plus loin. En fait, les cinq premières ne sont séparées que par 18 centièmes de seconde, ce qui fait de cette descente l’une des courses alpines les plus serrées de l’histoire. Mais c’est Kerrin-Lee Gartner qui obtient une médaille d’or mémorable.

Elle reviendra aux Jeux d’hiver deux ans plus tard à Lillehammer, mais ne pourra terminer que 19

de la descente avant de décider d’abandonner le ski de compétition. Mais à ce moment-là, elle est a déjà scellé sa place au panthéon olympique et dans les annales du sport canadien.

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