Joakim Noah : « Mon père est certainement la plus grande influence de ma vie »

Quarante ans jour pour jour après la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros, son fils Joakim est très reconnaissant envers tout ce qu’a fait son père. Sur le plan sportif, personnel et humanitaire. Il s’est confié à Olympics.com. 

4 minPar Guillaume Depasse avec Daniel Perissé, à Miami
Yannick and Joakim Noah

Le 5 juin 1983, Joakim Noah n’était pas encore né lorsque son père remportait le tournoi de Roland-Garros.

Quarante ans plus tard, Yannick Noah demeure le dernier tennisman français à s’être imposé sur la terre battue française et même si Joakim n’a pas vécu ce moment d’histoire, il a grandi avec.

« Mon père est certainement la plus grande influence dans ma vie », déclarait-il à Olympics.com lors d’une interview exclusive, chez lui à Miami, à quelques jours de célébrer l’anniversaire de la victoire de son père. « J’ai grandi en voyant mon père au centre des attentions car c’est un champion. »

Né un peu moins de deux ans après l'exploit de son père, Joakim aussi s’est crée un parcours de champion, mais en basketball. Pendant treize ans, il a évolué en NBA, dont neuf saisons avec les Chicago Bulls, remportant notamment le titre de meilleur défenseur de l’année en 2014. Avec les Bleus, il a également remporté la médaille d’argent à l’Euro 2011 mais n'a pas pu disputer les JO de Londres 2012 en raison d'une blessure à la cheville.

Aujourd’hui âgé de 38 ans et retiré des terrains, il estime avoir eu de la chance de grandir avec Yannick comme père.

« Je suis toujours fier d’avoir quelqu’un avec qui je peux avoir une belle relation, sans forcément qu’il me dise quoi faire mais en partageant des expériences. Je suis très reconnaissant d’avoir ses conseils et fier de ce qu’il représente et du chemin qu’il a parcouru. »

Joakim Noah : « Je garde toujours son parcours à l’esprit »

Né à Sedan d'une maman française et d'un papa camerounais et footballeur dans le club des Ardennes, en 1960, Yannick Noah est ensuite parti au Cameroun avec ses parents. C’est dans ce pays, à Yaoundé, qu’il découvre le tennis en croise le chemin d’Arthur Ashe, légende du tennis américain et vainqueur de trois Grands Chelems, venu en visite au Cameroun. À l’âge de 11 ans, Yannick décide de rejoindre la France pour tenter de devenir tennisman professionnel.

Un déracinement délicat dont Joakim s’est beaucoup inspiré.

« C’est le dernier tennisman français à avoir remporté Roland-Garros, il y a 40 ans… C’est le dernier français mais il a quitté le Cameroun pour la France lorsqu’il avait 11 ans pour réaliser ses rêves. Il a quitté sa mère, son père… Ce sont des énormes sacrifices pour un rêve. Je garde toujours ça à l’esprit. »

Quarante ans jour pour jour après sa victoire lors du Grand Chelem français, l’ancien tennisman qui a ensuite embrassé une carrière de chanteur, a cinq enfants et plusieurs petits-enfants. Pour eux, ses accomplissements sportifs sont difficiles à concevoir et cet anniversaire, célébré notamment le 27 mai à Roland-Garros lors de la journée Yannick Noah avec une fresque dévoilée à son effigie, est donc un grand moment.

« Lorsqu’il a gagné Roland-Garros, aucun de ses enfants n’étaient nés. Il était très jeune. Ces célébrations sont donc un grand moment pour nous en tant que famille. J’ai aussi des enfants et pour eux, c’est juste un grand-père. Ils ne savent pas ce qu’il a fait il y a 40 ans. »

Mais bien au-delà du sport, Yannick a été un exemple pour son fils via ses actions humanitaires.

Yannick Noah : sa popularité au service des autres

« C’est quelqu’un qui a également fait beaucoup au niveau social », amorce Joakim Noah.

« Mon père est investi dans l’association Les Enfants de la Terre en France [ndlr : association initiée par la maman de Yannick, Marie-Claire Noah, aujourd'hui décédée dont le but est de venir en aide aux enfants en difficulté], et Fête le mur, avec laquelle il construit des courts de tennis et travaille avec les enfants dans les quartiers défavorisés. »

Aujourd’hui, Yannick Noah vit au Cameroun et continue ses actions humanitaires mais selon Joakim, cet esprit de partage vient de sa grand-mère, Marie-Claire Noah.

« Quand je pense à ces actions philanthropiques, je pense à sa mère. Ma grand-mère a construit des écoles au Cameroun. Mon père y apporte son aide au quotidien. »

Sur le plan social également, Joakim s’est inspiré de son père et de sa grand-mère pour créer lui aussi ses actions, notamment Noah’s Arc Foundation, qui œuvre pour aider les enfants à exploiter leur passion à travers le sport et l’art dans les zones reculées.

« On essaie de perpétuer son héritage », explique Joakim. « Son travail philanthropique nous a inspiré à faire de même. Je suis très fier de ce qu’il fait et j’essaie de faire ma part, en utilisant ma plateforme pour faire ce que j’ai à faire en Amérique et en Afrique. »

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