JO de Paris 2024 - Surf : Teahupo'o, la vague « parfaite » selon le Marocain Ramzi Boukhiam et le local Kauli Vaast
Sol Aguirre ressort du tube de Teahupo’o, les yeux ébahis, avant de tendre les bras en l’air. La preuve en est sur son compte Instagram.
C’est une vague que la surfeuse péruvienne craignait trop de prendre et elle s’y est aventurée uniquement grâce aux encouragements de ses holomogues attendant aussi leur tour. Quelques secondes plus tard, allongée sur sa planche dans une mer plus calme, Aguirre essuie ses larmes d’une main avant de la lever, le pouce vers le haut, pour signifier sa joie.
« J’ai commencé à pleurer, car c’était vraiment une belle vague et j’ai réussi à m’en sortir », a-t-elle confié pour justifier ses émotions après avoir pris le meilleur tube de sa vie, selon ses dires. « Quand tu en ressors, tu te dis ‘Je suis vivante !’ »
« C’est une vague très spéciale, incroyable et super intense qui te remplit de plein d’émotions en même temps. C’est quelque chose qui fait ressortir ce qu’il y a de meilleur en toi et qui te fait grandir en tant que personne. »
Sol Aguirre n’est pas la seule à être submergée par les émotions après avoir surfé Teahupo’o. Peur, excitation, joie, émerveillement, gratitude : autant de sentiments qui affluent dans tous les sens lorsque les surfeurs s’attaquent à l’une des vagues les plus difficiles au monde. Souvent, ils en ressortent transformés.
Olympics.com a sondé les surfeurs de Paris 2024 pour découvrir quelle tempête d’émotions les traverse sur Teahupo’o ainsi que leur ressenti quand ils glissent à travers le fameux tube de Tahiti. Découvrez les témoignages de Ramzi Boukhiam, Carissa Moore, Kauli Vaast et Kanoa Igarashi.
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De Ramzi Boukhiam à Carissa Moore, sans oublier Kauli Vaast, la vague de Teahupo’o fait des ravages
Le Marocain Ramzi Boukhiam a surfé Teahupo’o à de multiples occasions, ce qui lui a notamment valu une troisième place au Tahiti Pro lors du Championship Tour 2024 de la World Surf League (WSL).
Puisqu’il connaît aussi bien cette vague, il sait aussi que Teahupo’o ne se limite pas à sa beauté naturelle.
« C'est la vague qui est la plus parfaite au monde et la plus effrayante et méchante au monde », a-t-il déclaré. « Donc elle a deux visages. Tu la vois de dehors, tu la regardes du bateau, tu es là 'wow, c'est magnifique’, mais quand tu es dedans et, pouf, tu tombes, c'est moins magnifique… ! »
Et de poursuivre : « C'est ça qui fait son charme. Elle est très intimidante, mais parfaite à la fois. Je comprends pourquoi beaucoup de surfeurs ont une relation amoureuse on va dire avec cette vague, parce qu'elle est très attachante. Elle peut te faire passer les meilleurs moments de ta vie comme les pires… Mais c'est ça qu'on aime et c'est le challenge ! Donc moi, franchement, je l'adore ! »
Même la tenante du titre olympique et quintuple championne du monde Carissa Moore ne peut s’empêcher de devenir nerveuse en surfant Teahupo’o. Pourtant, ses performances sur cette vague sont régulières puisqu’elle a terminé à la 5e place au Tahiti Pro ces trois dernières années. De quoi justifier son admiration encore aujourd’hui.
« Je la vois comme l’une des merveilles du monde, car elle se replie sur elle-même en quelque sorte et c’est tellement spectaculaire », a confié la surfeuse américaine.
Né à Tahiti, Kauli Vaast entretient une relation particulière avec Teahupo’o et figurera parmi les favoris pour ces Jeux Olympiques à domicile.
« J’ai pris ma première vague là-bas à l’âge de 8 ans. Et ça, ça m’a vraiment marqué […] parce que j’ai toujours vu Teahupo’o comme une vague qui fait peur, qui est dangereuse et que je n’avais jamais envie de surfer. »
Maintenant que le surfeur local a appris à dompter ce monstre d’eau et de puissance, dont le nom signifie littéralement « Mur de crânes » en tahitien, il est convaincu que Teahupo’o, avec les montagnes juste à côté et les bateaux proches de l’action, est « le spot parfait pour les JO ».
Kanoa Igarashi : « Chaque fois que tu surfes à Teahupo'o, tu apprends quelque chose de nouveau »
Lorsque Kanoa Igarashi a surfé Teahupo’o pour la première fois, à l’âge de 12 ans, il s’est dit qu’il ne recommencerait plus jamais.
Quatorze ans plus tard, le surfeur japonais a fait tout son possible pour s’assurer de revenir à Tahiti. Sauf que cette fois-ci, ce n’est plus un adolescent prometteur sur sa planche, mais le vice-champion olympique en titre !
« J’avais tellement peur », a confié Igarashi à propos de son premier voyage jusqu’à Teahupo’o. « Et depuis, au fil des années, je trouve que je m’améliore. C’est peut-être quand j’avais 16 ou 17 ans que j’ai vraiment commencé à me sentir à l’aise là-bas. »
« Chaque fois que tu surfes à Teahupo'o, tu apprends quelque chose de nouveau. Et chaque fois que je quitte Tahiti, je sens que je progresse » Kanoa Igarashi, pour Olympics.com
Au fil des années, Igarashi a tiré de nombreuses leçons grâce à Teahupo’o, ce qui lui a permis de devenir l’un des meilleurs surfeurs au monde. De ces enseignements, il ne retient pas une technique de surf spécifique, mais une certaine gratitude et, surtout, l’importance de sentir une véritable connexion avec la vague.
« C’est vraiment important de tisser des liens avec la vague pour être sur la même longueur d’ondes, de vraiment [la] comprendre », explique Igarashi. « Il faut trouver ton rythme […], car si tu es à contretemps, tu n’as aucune chance… »
Qui suit la vague, récoltera une médaille olympique ?
Ce sera son objectif quand il débutera les séries prévues à partir du 27 juillet face au surfeur péruvien Alonso Correa et au Brésilien Filipe Toledo.
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