Marqueur du Relais

Teahupo’o, la vague tahitienne

Vague parfaite à Tahiti
Photo de Jared Sislin Photography / Getty Images

C’est un colosse légendaire et indomptable, à l’allure divine mais à la cruauté sans pareil. Teahupo’o (prononcé chop-pu), presqu'île située au sud-est de Tahiti, abrite au large de ses côtes l’un des spots les plus réputés de la planète surf.

À l'origine

Fruit d’une rencontre entre la houle des eaux profondes de l’océan Pacifique et le récif corallien, la vague légendaire exprime sa puissance redoutable, défiée par les plus grands professionnels de la glisse. Selon les chefs tahitiens, ce véritable rouleau compresseur naturel, puiserait même son énergie d'une force divine, la “montagne de crânes” (tea-hu-poo) pouvant dépasser les 7 mètres de hauteur.

Au fil des siècles

Jusqu'en 1985, l'onde mythique est regardée de loin tant elle est crainte. Il faut attendre Thierry Vernaudon et sa glisse audacieuse pour voir un vivant dompter la folle et sauvage lèvre tahitienne. A partir de 2 000, elle fait une entrée fracassante dans les imaginaires de tous les passionnés de surf, avec l'immortel cliché du surfer star Laird Hamilton. En 2024, à 15 700 kilomètres de Paris, elle sera le théâtre océanique d'un affrontement homérique.

Aujourd’hui

Les habitants de Teahupoo n'ont pas attendu les accords de Paris pour prendre soin du vivant et de la mer. Dès le XIVè siècle, la coutume du rahui, au cœur de la société tahitienne, consistait à bannir temporairement l’accès à un espace ou interdire le prélèvement d’une ressource naturelle pour favoriser leur régénération au bénéfice de toute la communauté. Un modèle ancestral d'une efficacité avérée pour la préservation d'un espace naturel qui voit cohabiter plus de 1 000 espèces de poissons, faisant de la Polynésie le « plus riche aquarium de toute la planète ».

Le saviez-vous ?

  • La première écrivaine polynésienne à avoir publié un roman - en 1991 - se nomme Chantal Spitz. Elle lutte par l’écriture contre les clichés accolés à la Polynésie française. Elle préside l'association Littérama’ohi qui vise à promouvoir la littérature autochtone ultramarine.
  • Le rahui, une pratique polynésienne millénaire, consiste à bannir temporairement l’accès à un espace, ou interdire le prélèvement d’une ressource naturelle. L’objectif ? Favoriser leur régénération au bénéfice de toute une communauté. A Teahupo’o, cette pratique éco-responsable vise une gestion durable des ressources naturelles.
  • Raimana Van Bastolaer est une figure emblématique du spot de Teahupo’o. Véritable star locale, ce proche des surfeurs les plus célèbres est acteur dans le dernier opus Point Break. Il a tout fait pour qu’on accorde à Teahupo’o, la notoriété que le lagon mérite.
  • Le surf, mieux que le lancer du javelot ? Autrefois, les chefs tahitiens et leurs fils y faisaient la démonstration de leur supériorité, afin de prouver que les dieux étaient avec eux. Avec le lancer de javelot et le tir à la fronde, le surf était “l’exercice suprême de bravoure.”.
  • La vague du millénaire: Le 17 août 2000, à l’aube, la légende américain Laird Hamilton est devenu le premier à dompter Teahupoo au plus gros de sa forme (15 mètres). Le britannique Andy Irons, lui, en est devenu le roi, à l’occasion de la victoire en 2010 sur le Tour. Kelly Slater, Bobby Martinez ainsi que les jumeaux Damien et Clifton-James Hobgood y ont aussi écrit une partie de leur légende.
  • L’Arenberg Creative Mine (ACM) : ce centre de création audiovisuelle et numérique est fondé en 2015 et parrainé par le réalisateur Costa Gavras. Garant d’un savoir-faire local, le centre développe un nouveau savoir-faire local autour des industries créatives. Il permet aux étudiants de l’université de Valenciennes de proposer leur regard sur le monde au cœur d’un centre de recherche appliquée.