JO de Paris 2024 : Une cérémonie d’ouverture ambitieuse, créative et explosive pour ouvrir grand les Jeux !

Par Julie Trosic
8 min|
The Eiffel Tower lights up with a laser show for the Opening Ceremony of the Paris 2024 Olympic Games.
Photo de Pascal Le Segretain/Getty Images

Pour le monde entier, ce vendredi 26 juillet marquait le jour J pour lancer les Jeux Olympiques de Paris 2024.

J, comme « Jeux » bien sûr, mais surtout comme Jolly, le nom du directeur artistique qui a magnifiquement mis en scène ce spectacle inédit dans un théâtre grandeur nature : la Seine !

Des JO désormais ouverts en France et comme un symbole pour son art de prédilection, Thomas Jolly a ouvert un rideau d’eau bleu-blanc-rouge sur le pont d’Austerlitz pour donner le ton d’entrée de Jeux.

J, comme Jeanmaire également, Zizi de son surnom, danseuse de ballet, chanteuse et comédienne mondialement connue. C'est Lady Gaga en personne qui lui a rendu hommage en interprétant son morceau Mon truc en plumes dans un premier tableau, « Enchanté », qui a permis de voir la vie en rose. Onze autres tableaux d'exception ont suivi.

De la Joconde disparue au Musée du Louvre aux jets d’eau colorés sur des scènes flottantes, sans oublier Juliette Armanet qui a interprété avec émotions Imagine de John Lennon, accompagnée par Sofiane Pamart au piano.

Autant de jeux de rôles orchestrés sur la Seine, le fleuve iconique de la Ville Lumière, pour raconter l’Histoire de la France, ses clichés si attachants et son patrimoine artistique, culturel et sportif à travers ces douze tableaux : « enchanté », « synchronicité », « liberté », « égalité », « fraternité », « sororité », « sportivité », « festivité », « obscurité », « solidarité », « solennité » et « éternité ».

Car c’est toute une équipe d’une vingtaine de personnes qui a contribué à écrire le récit de ce show XXL, chapeautée par Thierry Reboul, directeur exécutif des cérémonies de Paris 2024. Avec notamment la créatrice Daphné Bürki à la direction artistique des costumes, le compositeur Victor le Masne à la direction musicale et Maud Le Pladec aux chorégraphies.

Enfin, J, comme la joie ressentie et exprimée par les 6 800 athlètes olympiques présents pour cette cérémonie d’ouverture, dont la parade traditionnelle était pour la première fois de l’histoire des Jeux au cœur du spectacle. Joie partagée dans un moment de cohésions au pluriel par tous les passionnés de sport et les spectateurs venus en nombre sur les quais de Seine.

« Célébrons ensemble avec tous les athlètes cette joie du sport. Ayez foi en l’avenir. Ensemble, célébrons le meilleur de notre humanité commune », a déclaré Thomas Bach, président du Comité International Olympique.

Découvrez les temps forts de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, conclue par une performance magistrale de Céline Dion du premier étage de la Tour Eiffel. Cette cérémonie a été tellement riche entre performances, symboles et émotions que les mots ne suffiront peut-être pas à résumer aussi bien que les images.

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« Ça ira », un message optimiste qui traverse les époques depuis la Révolution française

Comme un fil rouge, les 12 tableaux créés par ce collectif d’auteurs et d’artistes ont véhiculé un message fort : « ça ira ! », en hommage à ce chant révolutionnaire qui résonne encore aujourd’hui.

Après l’enchantement de la première scène, la synchronisation des bâtisseurs de Notre-Dame de Paris sur les échafaudages de la cathédrale récemment restaurée après l’incendie qu’elle a subi en 2019 a rendu hommage à l’ensemble des artisans français. Ce deuxième tableau est également passé par le Pont-Neuf et la Monnaie de Paris, pour rappeler les médailles et les malles de Paris 2024.

Liberté, égalité, fraternité, un triptyque faisant écho à la devise française. Des Misérables à la Révolution française, on retiendra notamment le mouvement contestataire incarné par la chanteuse lyrique Marina Viotti, accompagnée de manière originale par le célèbre groupe français de heavy metal Gojira.

Sans oublier la prestation de la grande Aya Nakamura et les chansons de Charles Aznavour reprises par la Garde républicaine pour créer une passerelle entre les générations au niveau du célèbre Pont des Arts et de l’Institut de France.

Puis la sororité a pris toute la place qu’elle méritait dans un tableau célébrant les femmes de l’histoire. Depuis Sequana, la déesse antique de la Seine, à Alice Milliat, sans oublier Olympe de Gouges, cette séquence poignante avait débuté par une Marseillaise émouvante, revisitée par la mezzo-soprano française Axelle Saint-Cirel, drapée dans une robe tricolore sur le toit du Grand Palais.

Des figures de l'histoire, on est passé à des figures spectaculaires des disciplines olympiques modernes quand le BMX Freestyle et breaking ont permis d’illustrer la « sportivité » avant de célébrer la diversité dans un mouvement festif. Avec à son apogée, l’arrivée de la délégation française à bord du bateau Le Paquebot, menée par Florent Manaudou et Mélina Robert-Michon, acclamés par une foule en liesse.

Les deux porte-drapeaux tricolores ont lu par la suite le serment olympique d’une même voix, rappelant la parité revendiquée par Paris 2024.

Après l’« obscurité » pour exprimer les craintes du monde actuel, la Ville Lumière s’est rallumée sous les notes d’Imagine avec Sofiane Pamart au piano et Juliette Armanet au chant, pour un moment magiquement optimiste.

Enfin, la solidarité comme solution. Une valeur universelle qui s’est également fait ressentir lors du relais collectif de la flamme à l’issue de la cérémonie, juste après les moments solennels du protocole olympique.

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Paris, ville de l’amour louée par Tony Estanguet

Si Paris va vivre au rythme du sport jusqu’au 11 août, la capitale française est également la ville de l’amour et Tony Estanguet, président du comité d’organisation, l’a rappelé dès le début de son discours.

« Chers athlètes, chers amoureux des Jeux en France », a-t-il déclaré en introduction, devant la Tour Eiffel.

Le triple champion olympique de canoë slalom a ensuite insisté sur l’authenticité des Français.

« On dit souvent que la France est le pays de l’amour. Ce que je sais, c’est qu’ici, quand on aime, on aime vraiment… »

Et Estanguet de rappeler un événement fondateur, sans lequel ces JO n’auraient pas pu exister.

« Entre la France et les Jeux, c’est une grande histoire d’amour. Cette histoire d’amour, elle est née il y a 130 ans, à quelques kilomètres d’ici, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, quand Pierre de Coubertin proposa de faire renaître les Jeux Olympiques antiques. Cette histoire d’amour, elle a grandi avec les Jeux de Paris, Chamonix, Grenoble et Albertville. C’est évidemment une immense responsabilité de faire vivre cet héritage. »

Un héritage qui fera vibrer des millions d’amoureux de sports dans le monde entier.

Une pluie de légendes pour finir

Si la météo s'est montrée capricieuse sur la capitale française, la ville de Paris a surtout été inondée par les stars.

Peu après l'ouverture officielle des JO par le Président de la République française Emmanuel Macron, la star du football tricolore Zinedine Zidane a récupéré la flamme des mains du mystérieux porteur masqué avant de la confier à Rafael Nadal, le tennisman aux 22 titres du Grand Chelem et deux titres olympiques.

Alors que la Tour Eiffel étincelait grâce à de superbes jeux de lumière, le Majorquin a ensuite embarqué sur un bateau pour remonter la Seine aux côtés d'autres légendes vivantes du sport : Serena Williams, quadruple championne olympique, l’Américain Carl Lewis, neuf fois médaillés d'or aux JO, et la Roumaine Nadia Comaneci, considérée comme l'une des meilleures gymnastes de tous les temps.

Le quatuor a ensuite transmis la flamme à la Française Amélie Mauresmo, médaillée d'argent aux JO d'Athènes 2004. Une myriade de monuments du sport français a suivi : Tony Parker, Michaël Guigou, Alexis Hanquinquant, Nantenin Keïta, Marie-Amélie Le Fur, Allison Pineau, Jean-François Lamour, Félicia Ballanger, Florian Rousseau, David Douillet, Emilie Le Pennec, Clarisse Agbégnénou, Alain Bernard, Laure Manaudou, Renaud Lavillenie, Laura Flessel et Charles Costes, le champion olympique français le plus âgé (né en 1924 !).

Enfin, le grand suspense s'est terminé avec l'arrivée des deux derniers relayeurs : Teddy Riner et Marie-José Pérec.

La montgolfière contenant la vasque olympique s'est ensuite élevée dans le ciel parisien tandis que Céline Dion entonnait L'hymne à l'amour d'Edith Piaf. La flamme olympique veillera désormais sur les milliers d'athlètes qui émerveilleront le monde entier pendant encore quinze jours, jusqu'à la cérémonie de clôture prévue le 11 août.

Chiffres clés de la cérémonie d’ouverture de Paris 2024

  • 85 bateaux
  • 205 délégations
  • 6 800 athlètes présents
  • 6 km de parcours entre le pont d’Austerlitz et le pont d’Iéna
  • 320 000 spectateurs, répartis dans 124 tribunes : 20 000 m2 d'installation terrestre)
  • 3 000 m2 de scènes
  • 71 écrans géants
  • plus de 100 caméras
  • 1 000 haut-parleurs sur tout le parcours pour une expérience unique
  • 200 jours de répétitions
  • 20 000 personnes mobilisées ce vendredi 26 juillet
  • dont 2 000 artistes
  • 1 800 costumes