Après le titre mondial, quels défis pour les handballeuses françaises avant les JO de Paris 2024 ?
À 222 jours des Jeux Olympiques de Paris 2024, les handballeuses françaises sont devenues championnes du monde. Un tel accomplissement est une préparation idéale aux JO qui restent une épreuve à part.
Après le titre mondial, l’or olympique ?
En gagnant le Championnat du monde de handball femmes 2023, les Françaises ont frappé fort à sept mois des JO de Paris 2024. Elles ont survolé le rendez-vous planétaire avec neuf succès en autant de matchs et peuvent légitimement espérer monter sur la plus haute marche du podium aux Jeux le 10 août prochain.
Ce doublé est pourtant loin d’être facile à accomplir.
L’histoire prouve que la vérité d’un hiver n’est pas forcément celle de l’été qui suit. Depuis 1995 et le premier Mondial femmes en année pré-olympique, seule la Norvège a gagné les deux titres consécutivement avec le Championnat du monde 2011 et les Jeux Olympiques de Londres 2012.
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Le statut des handballeuses françaises a changé
L’enchaînement est rare ; l’exploit visé par les joueuses d’Olivier Krumbholz exceptionnel. Pour le réussir, elles vont devoir construire sur leur succès d’Herning tout en s’adaptant au contexte particulier de Paris.
Après avoir joué dans des salles parfois hostiles, Estelle Nze Minko & co vont être attendues par un public acquis à leur cause. Les émotions seront donc bien différentes devant leurs proches et leurs supporters. C’est encore plus vrai avec leur nouveau statut.
En plus d’être le pays hôte, la France est désormais championne du monde, un titre qu’il va falloir digérer.
« On va dire qu'elles sont favorites des Jeux Olympiques, maintenant, hein ? On va dire ça... », lançait Stine Bredal Oftedal, meilleure passeuse de l'équipe de Norvège, dès la fin de la finale dans des propos rapportés par L’Équipe.
Depuis ce dimanche 17 décembre, ce n’est plus la France qui chasse la Norvège, mais bien l’inverse. Lors du Mondial 2023, les Bleues ont battu la Norvège en finale, mais aussi lors du Tour principal (24-23). L’évolution du rapport de force serait donc bien différent en cas de retrouvailles franco-norvégiennes l’été prochain.
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Les Jeux Olympiques, une compétition bien différente du Championnat du monde
Les Jeux Olympiques sont un événement à part. L’engouement, l’exposition, mais aussi le format et le niveau sont différents.
Il n’y aura que 12 équipes aux JO de Paris 2024 contre 32 au Championnat du monde de handball 2023 et cela change tout.
Avec un niveau plus homogène, la marge d’erreur des Françaises sera réduite. Chaque match aura son importance et son lot de pression. En tant que championnes olympiques en titre, les coéquipières de Laura Flippes ne le savent que trop bien.
À Tokyo 2020, elles avaient terminé le tour préliminaire à la troisième place de leur groupe derrière la Suède et le ROC, deux adversaires retrouvés dans le dernier carré après une victoire sur les championnes du monde en titre néerlandaises en quarts de finale.
Aux Jeux Olympiques, il y a moins d’équipes qu’au Championnat du monde, mais aussi moins de joueuses. Les sélections ne sont composées que de 14 éléments contre 18 au Mondial. Cela va forcer Olivier Krumbholz à faire des choix forts.
Au moins quatre championnes du monde 2023 ne pourront pas être retenues pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Le staff français va donc devoir changer une équipe qui gagne et trouver de nouveaux équilibres.
Le turn-over pourrait même être encore plus important en fonction de l’évolution des différents états de forme. La saison de club est encore longue et beaucoup de choses peuvent se passer au cours des six prochains mois.
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Quatre matchs à enjeux pour la France avant les JO de Paris 2024
Outre le spectre de la blessure, des joueuses absentes ou diminuées ces dernières semaines peuvent espérer revenir en forme à l’image de la gardienne Cléopatre Darleux ou d’Océane Sercien-Ugolin et Grace Zaadi Deuna.
Tout peut aller très vite. Aussi vite que les remontées de balle parfaitement maîtrisées des désormais triple championnes du monde.
Sarah Bouktit, Léna Grandveau ou Hatadou Sako se sont révélées pendant ce Mondial 2023, leur premier avec les Bleues, et apportent encore un peu plus de concurrence dans une équipe où les jeunes Pauletta Foppa et Chloé Valentini ont déjà des airs de leader. Suffisant pour définitivement prendre la relève d'Allison Pineau ou Béatrice Edwige qui n'ont pas été appelées cet hiver malgré leur expérience de championnes olympiques ?
Dès la descente du podium mondial, Olivier Krumbholz a annoncé la volonté de voir ses joueuses au top d’ici aux Jeux Olympiques.
« C'est un sport collectif, mais c'est un sport individuel aussi. Il y a beaucoup de joueuses qui sont loin de leur meilleur niveau. Il faut qu'elles bossent, qu'elles donnent une priorité à l'équipe de France. C'est la compétition de leur vie, du siècle. Si elles n'arrivent pas au top du top, elles rateront la compétition du siècle. Il y a énormément d'axes de progression », a clamé le sélectionneur dans les colonnes de L’Équipe.
La montée en puissance des Tricolores va pouvoir se poursuivre au fil des prochaines semaines. Avant la préparation à Paris 2024, quatre matchs à enjeux sont à leur programme.
Elles étrenneront leur troisième étoile lors des qualifications à l’Euro 2024 avec deux matchs face à la Slovénie entre février et mars puis des rencontres contre la Lettonie et l’Italie au début du mois d’avril.
Autant d’opportunités pour les Françaises de peaufiner les ajustements nécessaires à leur quête d’un exceptionnel doublé.