Grand Prix d’Espoo - Kevin Aymoz : Cinq choses à savoir sur le patineur français avant son retour en GP
Kevin Aymoz dispute son premier Grand Prix de la saison à Espoo en Finlande, du 25 au 27 novembre. L’occasion de s’opposer aux meilleurs avant les Championnats de France où il briguera un sixième titre.
Après un forfait lors de l’étape française, Kevin Aymoz participe au dernier Grand Prix de la saison à Espoo, du 25 au 27 novembre. S’il ne peut pas se qualifier aux Finales de Turin (8-11 décembre), la compétition finlandaise représente une opportunité idéale pour tester son programme face aux plus grands patineurs mondiaux, comme l’Américain Ilia Malinin, qui a remporté Skate America cette saison à 17 ans. Le Français pourra ensuite se tourner vers les Championnats de France de Rouen, prévus du 15 au 17 décembre.
Avant ces deux échéances, découvrez-en plus sur le quintuple champion de France.
Une saison 2022/23 compliquée
En lice lors du Masters national en octobre dernier, Kevin Aymoz a chuté à trois reprises lors du programme court avant d’arrêter son programme libre après une nouvelle chute sur un quadruple saut. Le Français a ensuite fait une pause pour soigner sa cheville, déclarant forfait avant le Grand Prix de France, début novembre, remporté par Adam Siao Him Fa.
Mais son retour à la compétition lors du Challenger (deuxième catégorie du circuit international) de Varsovie à la mi-novembre, a été conclu par une victoire devant l’Italien Daniel Grassl, l’un des meilleurs patineurs européens avec une victoire en Grand Prix cette saison, en République populaire de Chine.
Avec Adam Siao Him Fa, le patinage français vise les sommets
Le patinage français vit actuellement de belles heures avec deux athlètes capables de viser les podiums internationaux. Lors des quatre dernières saisons, Kevin Aymoz (25 ans) a remporté le titre de champion de France pour culminer à cinq sacres. Mais l’or est de plus en plus dur à conquérir, tant la concurrence avec Adam Siao Him Fa (21 ans), son dauphin lors des quatre dernières années, devient de plus en plus forte.
Selon Brian Joubert, champion du monde en 2007, cela augure de beaux jours pour le patinage artistique français.
« Kevin est un athlète complètement différent d’Adam », amorce-t-il dans les colonnes de Ouest France.
« C’est ce qui ajoute de la beauté à cette équipe. Ils peuvent tous les deux espérer un podium européen, ils se tirent vers le haut et ils peuvent emmener les plus jeunes avec eux. À terme, tous les deux peuvent prétendre à faire partie des meilleurs mondiaux. »
Douzième à Beijing 2022, ses premiers Jeux
La saison 2021/22 avait également été perturbée par des blessures et notamment une pubalgie, mais Kevin Aymoz a tout de même honoré sa qualification pour les Jeux Olympiques de Beijing 2022, avec une belle prestation. Sans trop d’attentes, il avait obtenu 93 points lors du programme court (10e) avant d’être noté 161,80 points à l’issue du programme libre et d’obtenir la douzième place d’une épreuve remportée par l’Américain Nathan Chen.
« Je me sens fier de ce que je suis, aujourd’hui », avait-il déclaré après ses premiers JO.
« Il y avait plein d’émotions pendant ce programme libre. Il ne s’agissait pas d’être parfait mais de se battre jusqu’au bout et réaliser son rêve, de représenter son pays au mieux. Je me suis battu et même s’il y a des erreurs, ce n’est pas grave. »
Un documentaire pour parler de l’homosexualité
En 2021, Kevin Aymoz a fait l’objet d’un documentaire diffusé sur Canal +, pour parler de l’homosexualité dans le sport, intitulé Faut qu’on parle.
Un événement important dans sa vie personnelle, mais également dans sa vie d’athlète, comme il l’avait confié à Olympics.com avant Beijing 2022.
« Quand les réalisateurs m'ont contacté, ils m'ont demandé si je voulais faire partie d'un projet pour libérer la parole sur l'homosexualité dans le sport. Ça m'a paru normal de dire oui. Ils m'ont suivi pendant plusieurs mois en compétition, à l'entraînement. Un jour à l'entraînement, on a fait une très longue interview. On a discuté pendant trois/quatre heures, ils ont posé beaucoup de questions. À la fin j'étais lessivé. J'avais vidé mon sac.
« Comme j'ai dit aux réalisateurs, quand j'ai fait mon coming-out il y a quelques années, j'avais mis un pansement sur une blessure. Ce documentaire, en parler publiquement et me libérer m'a donné la possibilité de retirer ce pansement pour laisser respirer la blessure, et il y avait pas de blessure. C'était fini. Ça m'a fait du bien. Et si ça a pu aider les autres, ça m'aide aussi à me sentir mieux. »
Une superbe saison 2019/20
Kevin Aymoz a sans doute vécu sa meilleure saison en 2019/20. Une deuxième place au Grand Prix de France avec une médaille de bronze au Trophée NHK lui avait permis de se qualifier pour les Finales de GP, où il avait également remporté le bronze derrière les légendes HANYU Yuzuru et Nathan Chen, titré cette année.
« Je n'en revenais pas et j'y suis allé sans pression », se rappelait Aymoz à propos de sa qualification.
« J'y suis allé tellement serein que j'ai presque tout fait à la perfection, et j'étais à moins d'un point du double champion olympique en titre Hanyu Yuzuru sur le programme court. Je n'étais pas stressé et j'ai fait une super compétition. J'étais sur mon petit nuage. »
Il avait ensuite enchaîné sur une contre-performance aux Championnats d’Europe, qui l’avait poussé à s’entourer d’un psychologue et d’un préparateur mental pour « apprendre à se connaître et mieux gérer le stress et les émotions », comme il le confiait à Olympics.com.