Escrime - Manon Apithy-Brunet après l’or aux JO de Paris 2024 : « Ma vie a pris un nouveau tournant, c'est chouette »
Manon Apithy-Brunet est très attendue au Grand Prix d'Orléans, pour sa première sortie depuis sa médaille d'or aux Jeux Olympiques. Après avoir atteint le Graal, la sabreuse française est toujours aussi passionnée et motivée, aidée par une coupure dont elle a bien profité.
« La période post-Jeux Olympiques se passe très très bien. J'ai beaucoup de sollicitations, ma vie a pris un nouveau tournant, c'est chouette. »
Manon Apithy-Brunet est rayonnante à quelques jours du Grand Prix d’Orléans, sa première sortie depuis son titre aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Même la fatigue et les doutes d’une reprise tardive de l’escrime ne peuvent pas assombrir son quotidien.
La sabreuse de 28 ans veut surtout s’amuser pour son grand retour à la compétition. Ses objectifs au moment d'étrenner son statut de championne olympique ? Il n'y en a pas car elle est consciente de ne pas être au niveau « physiquement et escrimement parlant ».
Seules quatre séances d’assauts ont réussi à se faire une place dans son emploi de médaillée d’or aux JO de Paris 2024. C’est peu, mais c’était un besoin pour elle.
Noune a décidé de profiter de sa nouvelle vie, prenant du temps pour elle après avoir tout donné pour vivre un été doré aux Jeux Olympiques.
L’escrime a été remplacé par d’autres activités pendant quelques mois. Des visites aux partenaires, des conférences, des défilés, des galas, des soirées ou des concerts ont notamment animé le quotidien de la sabreuse mise en lumière par sa médaille d’or sous la verrière du Grand Palais
« Ce sont des trucs assez nouveaux et je me dis que ça me fait pas de mal de découvrir un autre monde que le monde que je connais de l’escrime », avoue Manon Apithy-Brunet dans une interview exclusive avec Olympics.com.
« J'ai le droit à des tenues qu'on me prête de temps en temps pour me dire ‘soit élégante à ces soirées-là’. Je vis un peu une vie de star », s’amuse celle qui a plutôt l'habitude de briller en portant un masque.
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Manon Apithy-Brunet a appris de ses erreurs : « À quoi ça sert de faire tout ça si on n'en profite pas ? »
Plus qu’une envie, c’était un besoin.
Un break était nécessaire pour lui permettre de continuer à prendre du plaisir après une olympiade terminée sur la plus haute marche du podium individuel.
Qu'importe le résultat au Grand Palais, une petite pause était prévue après les JO de Paris 2024 pour pouvoir se régénérer aussi bien mentalement que physiquement.
« J'ai appris de mes erreurs. J'avais eu des médailles à Tokyo 2020, mais j'étais vite repartie à l'entraînement et dans la même saison j'avais un petit coup de déprime : je m'étais entraînée pendant cinq ans sans relâche pour récupérer la médaille que je n'avais pas eue à Rio 2016, et quand je l'ai eu, je n'ai pas eu le temps de la savourer. Je me demandais à quoi ça servait de faire tout ça si on n'en profite pas », explique-t-elle, reconnaissant que la décennie au plus haut niveau sans vraiment s’arrêter avait eu un impact psychologique sur ses entraînements avant Paris 2024.
Pour Manon Apithy-Brunet, profiter était donc une nécessité. Mais arrêter n’a jamais été une possibilité.
Elle n’a pas hésité une seconde quand Boladé Apithy, son mari, lui a demandé si elle était encore motivée après avoir gagné l’or aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
« J'ai répondu automatiquement oui parce que je n'ai jamais été championne du monde. C'est un titre qui me tient à cœur et je veux l'avoir. C'est ça qui m'anime pour l’instant. »
Même après avoir vécu « un des plus beaux moments » de sa vie aux JO de Paris 2024, la native de Lyon est toujours en quête de nouveaux challenges, de nouvelles émotions.
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Manon Apithy-Brunet est toujours autant passionnée, toujours autant motivée
Une quinzième touche victorieuse dans une finale franco-française contre Sara Balzer, un Grand Palais en délire et des proches présents dont Boladé Apithy, son mari, qui vient la porter sur la piste.
Voici comment Manon Apithy-Brunet est devenue championne olympique de sabre femmes.
Même si elle sait que c'est difficile de revivre quelque chose d'aussi beau et d'aussi fort, elle est déjà guidée par sa passion sur la route de Los Angeles 2028.
« Chaque histoire est différente, chaque aventure est nouvelle. Les anneaux olympiques suffisent à me donner le sourire, à me faire rêver, j'ai envie de retrouver ce frisson-là. Pas seulement pour la quête d'un titre mais aussi pour rechercher les sensations, la transe et les émotions décuplées sur cette journée-là », clame-t-elle, déjà impatiente de remettre ça.
Même si la Californie parait encore loin, ce bonheur olympique l’accompagne en permanence. Les sommets atteints avec sa médaille d’or ne lui ont pas donné le vertige. Au contraire même. Elle flotte en plein bonheur.
« Je me dis que j'ai la chance d'avoir gagné aux JO. Je suis juste heureuse de me dire que j'ai réussi ce truc qui m'a animé tellement fort, donc je souris tout le temps. »
Elle a repris l'entraînement avec une joie décuplée et un amour pour son sport toujours aussi fort. La motivation est là, aussi entretenue par un nouveau cadre d’entraînement. Même sans s’entraîner, la Française a pris le temps de plancher sur son projet pour s’entourer des bonnes personnes pour les quatre ans à venir.
« Je pense que les personnes autour de nous sont limites les plus importantes pour pouvoir avancer et être performant », explique celle qui sera accompagnée par Boladé Apithy sur la partie technique et Arnaud Schneider dans le rôle de manager.
Ces choix ont suivi un déménagement. La sabreuse revenant à Paris après plusieurs années à Orléans.
La vie de Manon Apithy-Brunet a pris un nouveau tournant avec son titre olympique et la voici désormais engagée sur une nouvelle voie après avoir pris son temps.
Et si c’était l’itinéraire vers de futurs succès ?
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