Paris 2024 - Épreuve test de canoë slalom : Des athlètes autant conquis par l’ambiance que par le bassin de Vaires-sur-Marne

Par Nicolas Kohlhuber
6 min|
Camille Prigent during the canoe slalom test event in Vaires sur Marne
Photo de Catherine Gay/FFCK

La finale de la Coupe du monde ICF de canoë slalom sert d'épreuve test pour le bassin olympique de Vaires-sur-Marne. À un an des Jeux de Paris 2024, les athlètes ont été autant séduits par l'ambiance que par les infrastructures. 

Ce jeudi 5 octobre était une journée historique pour le bassin de Vaires-sur-Marne.

Le stade d’eau vive a accueilli une échéance internationale pour la première fois avec le début de la finale de la Coupe du monde ICF de canoë slalom. Cette épreuve aux airs de répétition générale pour les Jeux de Paris 2024 servait également de test-event pour le futur site olympique.

La journée des 47 céistes hommes et 51 kayakistes femmes engagées en qualifications a été rendue spéciale par la présence de milliers de spectateurs. La majorité d’entre eux était des enfants venus par groupes entiers des écoles, collèges et lycées environnants. Avec eux, la moyenne d’âge du public était proportionnellement inverse à sa puissance vocale.

« Les enfants qui étaient là aujourd’hui faisaient vraiment du bruit, peut-être même plus qu’un mélange d’adultes et d’enfants. Ça donne envie d’être là, j’ai trop hâte de revenir l’été prochain pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 », a réagi Jessica Fox, médaillée d’or à Tokyo 2020 en canoë femmes, au micro d’Olympics.com présent à Vaires-sur-Marne.

L’impression sonore a été confirmée par le rendu visuel. Une heure avant les premiers départs et toute l’après-midi durant, des drapeaux français étaient agités le long du parcours et de ses 21 portes.

Une telle ambiance tranche avec l'habituel calme des lieux.

Autour du bassin en eau vive qui slalome entre les grandes étendues de gazon, la nature s’étale à perte de vue au point de faire oublier que le centre de Paris est à portée de RER. Ce n’est pas un hasard si Marjorie Delassus, quatrième à Tokyo 2020, considère ce futur site olympique comme son jardin. La verdure du lieu s’y prête.

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Les Français portés par leur public dans un bassin qu'ils connaissent à la perfection

Nicolas Gestin et ses compatriotes ont découvert leur habituel bassin d'entraînement sous un autre jour. Les séances confidentielles ont laissé place à une course enivrante et cela change tout.

« Ça fait du bien de prendre des repères avec du public. D’habitude, il y a quelques passants qui viennent nous encourager, mais là avec toutes les écoles, ça faisait du bruit et franchement ça nous porte. J’ai bien entendu le public sur ma première manche, ça m’a fait du bien, c’est génial », explique le vice-champion du monde en titre.

« Pas grand monde vient nous supporter d’habitude. Avoir tous ces enfants, c‘est super, un régal et ça rajoute vraiment quelque chose », confirme Jules Bernardet.

Même les athlètes français qui n'ont pas encore fait leur entrée en lice sont conquis. Présent dans le public pour observer le tracé et goûter à cette ambiance « qui commence à être impressionnante », Benjamin Renia trépignait d'impatience à l'idée de naviguer dans un tel cadre.

Avant de se jeter à l'eau, il a pu assister au sans-faute de ses coéquipiers. Les six Français en course dans les qualifications du premier jour ont obtenu leur ticket pour les demi-finales. Si le soutien du public y est pour quelque chose, ce n'est pas la seule explication à leur navigation plus fluide et plus rapide que la moyenne.

Les Tricolores connaissent les moindres recoins de ce bassin. Un atout pour les prochains Jeux mais également pour ce week-end d'épreuve test.

« Je sens que je connais très bien le bassin. C’est du slalom, il faut toujours s’adapter, mais s’entraîner ici au quotidien ça aide beaucoup » admet Camille Prigent, médaillée d'agent aux derniers Mondiaux en kayak cross, la nouvelle épreuve olympique.

« C'est un endroit tellement cool pour pagayer quand vous faites du slalom »

Plus qu'une victoire de prestige pour finir la saison, la plupart des athlètes sont surtout en quête de repères pour les prochains JO à Vaires-sur-Marne. Avant le début de la compétition, certains étaient accompagnés par leur staff pour longer le parcours a pied en scrutant chaque mouvement d'eau, à la recherche de la moindre information qui pouvait être utile pour ce week-end de finale de Coupe du monde ou pour Paris 2024.

Dans les rangs italiens ou polonais, ces observations etaient suivies de discussion sur la manière d'appréhender certains courants ou de passer des portes.

Les leçons tirées de cette reconnaissance semblent avoir porté leurs fruits car les meilleurs temps n'ont pas été réalisés par les Français. Le champion olympique en titre Benjamin Savsek a dominé le premier tour hommes alors que Jessica Fox a été la plus rapide chez les femmes. L'Australienne née à Marseille a adoré cette entrée en lice devant le public français.

« C’était une bonne expérience. Il y avait un bon public, plein d’enfants et franchement une super ambiance, c’était vraiment cool. Le public était à fond derrière tous les compétiteurs et ça fait plaisir. »

C'était aussi le cas d'Adam Burgess. Le Britannique a longtemps été en tête avant de se contenter de la deuxième place chez les hommes.

« Je sens que cette ambiance aujourd’hui nous a donné un aperçu de ce que ça pourra être l’an prochain. Avant la course, on n’arrivait pas à s’entendre avec mon coach tellement il y avait du bruit. »

Cette compétition et les stages déjà faits par le passé lui permet d'avoir un avis sur le bassin d'eau vive de Vaires-sur-Marne, même sans y être au quotidien.

« J’aime cet endroit. C’est tellement cool pour pagayer quand vous faites du slalom. Quand vous aimez le côté artistique de la discipline, c'est là où il faut être. C’est beaucoup de plaisir d’être ici », poursuit Adam Burgess

La proximité de la France avec son pays natal fait que plusieurs Union Jack trônaient au milieu des drapeaux tricolores. Quelques supporters britanniques ont fait le voyage dont Alexandra Westley, la femme de Ryan Westley en or aux Jeux européens 2023. Patriote, elle expliquait préférer Lee Valley, le bassin hérité de Londres 2012, non sans avouer son admiration pour Vaires sur Marne

« On était excité de voir ce bassin avant les Jeux Olympiques de Paris 2024 et ça sera peut-être encore mieux l’an prochain même si l’ambiance est déjà fantastique. »

Le jeune public de l'épreuve test a apprécié le spectacle et cet engouement était visiblement partagé par tous, athlètes ou spectateurs, venus de France ou d'ailleurs.

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