De l’olympien adolescent à l’athlète modèle : l’ancien patineur Patrick Chan impatient de vivre les JOJ
Pour ce qui est de son palmarès en patinage artistique, on peut dire que celui de Patrick Chan est plus que fourni : en plus de sa médaille d’or et de ses deux médailles d’argent raflées sur ses trois participations olympiques, le Canadien est en effet également triple champion du monde. Désormais retiré de la compétition, il savoure la chance qui est la sienne de pouvoir partager ses connaissances avec la nouvelle génération des sports d’hiver présente aux Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver de 2020 à Lausanne.
Même s’il est un véritable vétéran des Jeux Olympiques d’hiver, l’ancien patineur artistique Patrick Chan a l’impression de vivre ces JOJ d’hiver 2020 à Lausanne comme sa toute première fois.
“Pour certains athlètes, il s’agit de leur première compétition internationale et ils voient les anneaux olympiques pour la première fois”, explique-t-il. “Mais pour moi aussi, c’est du jamais-vu”.
Le Canadien de 28 ans se rendra en Suisse pour officier comme athlète modèle, c’est-à-dire pour soutenir et encourager les jeunes, tous sports confondus, lors de leur première participation sous les anneaux olympiques.
Alors que Patrick Chan était déjà olympien à l’époque où se déroulaient les premiers JOJ d’hiver, en 2012 à Innsbruck, il n’a jamais eu l’occasion de vivre la manifestation du point de vue des athlètes. Or, c’est justement cela qui le rend si impatient à la perspective de l’expérience qui l’attend à Lausanne.
“Je me réjouis de revivre l’expérience olympique mais dans une fonction très différente”, indique-t-il. “Ce sera un moment très intense pour moi”.
Possédant trois médailles olympiques à son nom (deux d’argent pour l’épreuve individuelle hommes et l’épreuve par équipes des Jeux Olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi et une en or pour l’épreuve par équipes à PyeongChang 2018), Patrick Chan a souligné que son expérience olympique lui rapporte bien plus que la compétition en elle-même ; d’ailleurs, il s’attend à ce que les athlètes de Lausanne 2020 fassent la même expérience de vie bouleversante.
“Toute compétition internationale est positive, et il est bon pour tout athlète amateur de faire l’expérience du Mouvement olympique si jeune”, ajoute-t-il.
“C’est un formidable moyen de confronter ces jeunes athlètes à d’autres cultures et à d’autres pays. Cela change vraiment votre vie car vous changez radicalement de perspective.
Repousser vos limites et savoir comment vous réagissez sous la pression en compétition permet d’en apprendre beaucoup sur vous. Il n’y a aucune expérience comparable, rien dans la vie de tous les jours qui suscite les mêmes sentiments, la même nervosité.
J’espère que les athlètes apprécient vraiment, surtout dans le monde d’aujourd’hui où nous sommes perpétuellement distraits et rivés à notre téléphone, de pouvoir prendre un moment pour faire un effort physique et essayer de faire mieux que l’autre, mais sans animosité”, poursuit Patrick Chan.
L’homme de Toronto admet qu’il lui a fallu un certain temps pour saisir toute l’importance qu’il y a à porter les couleurs de son pays sur la scène internationale et il espère que les jeunes olympiens en seront conscients le plus tôt possible.
“J’espère qu’ils réalisent à quel point le sport est important et qu’ils comprennent l’effet rassembleur qu’il peut exercer sur les pays”, poursuit-il. “Je veux que ces jeunes gens aient le sentiment qu’ils peuvent être des porte-drapeaux tout en assumant une responsabilité”.
Patrick Chan était adolescent lors de sa première participation à des Jeux Olympiques, à Vancouver en 2010. En y repensant, il reconnaît n’avoir pas réalisé l’importance de son exploit et le fait d’avoir concouru devant son public.
“Je n’avais que 19 ans et je ne saisissais pas vraiment l’ampleur des Jeux de Vancouver et comment, après eux, les athlètes amateurs canadiens ne seraient plus jamais les mêmes”, explique-t-il. “Vancouver a été une expérience très enrichissante qui m’a permis d’absorber tellement de choses différentes et stimulantes. Ils ont exercé sur le pays un effet rassembleur que je n’avais vu auparavant.
Ensuite, je suis allé à Sotchi revêtu des habits de favori. Ces Jeux ont été très stressants. Je ne les ai pas vraiment appréciés car j’étais focalisé sur les résultats.
À PyeongChang, en 2018, j’ai bouclé la boucle car je savais que je ne décrocherais pas la médaille d’or dans l’épreuve individuelle ; je concourais pour mon équipe avec, pour objectif, la médaille d’or par équipes”.
En pleins préparatifs pour sa quatrième expérience olympique, Patrick Chan voit Lausanne 2020 comme une occasion en or de partager son expérience d’athlète d’élite de longue date avec ceux qui en ont le plus besoin.
“À cet âge, ils sont si jeunes, ils vivent un moment important dans leur carrière, tant sur le plan mental que physique ; j’espère que les athlètes n’hésiteront pas à venir vers moi et que je pourrai leur faire part de mon expérience en toute franchise”.