David Florence : « Les cérémonies rendent hommage à la diversité »
Canoéiste spécialiste du slalom, David Florence était membre de l’équipe de Grande-Bretagne aux Jeux de Beijing 2008, Londres 2012 et Rio 2016. À chaque fois, il a remporté une médaille d’argent. Il partage avec nous ses souvenirs des cérémonies d’ouverture et de clôture de ces Jeux.
Je participais pour la première fois aux Jeux en 2008 et pour moi, la cérémonie d’ouverture restera une expérience incroyable. Je me rappelle encore l’excitation qui montait pendant que toute l’équipe attendait dans le tunnel, avant de faire son entrée. C’était complètement surréaliste. Une masse d’athlètes attendait de pénétrer dans le Nid d’oiseau. D’où nous nous trouvions, nous pouvions apercevoir une petite partie des tribunes et nous entendions les feux d’artifice. Nous savions qu’un spectacle extraordinaire était en train de se dérouler dans le stade, mais nous ne pouvions en distinguer qu’une petite partie, à cause de tous les athlètes qui faisaient la queue devant nous. C’était une expérience stupéfiante.
La cérémonie d’ouverture s’inscrit en marge de la compétition, mais c’est un événement tellement prestigieux et suivi par tant de gens à travers le monde qu’il occupe une place à part dans le programme des Jeux. Dans ma jeunesse, j’ai suivi de nombreuses cérémonies d’ouverture à la télévision. J’ai ressenti quelque chose d’étrange en me disant que cette fois, j’étais acteur et non plus spectateur. C’était la première fois que je participais aux Jeux. Je savais donc que mes amis et ma famille, même des personnes que je ne connaissais que vaguement, étaient sûrement devant leur poste de télévision et qu’ils étaient ravis à l’idée de connaître un sportif qui participait aux Jeux Olympiques et à la cérémonie d’ouverture. Pour toutes ces raisons, c’était grisant de faire partie de la fête.
Une fois mon épreuve terminée, nous avons eu une semaine entière pour sortir et faire la fête, rencontrer d’autres athlètes et nous amuser. La cérémonie de clôture nous a permis de prolonger ces bons moments. Pendant notre compétition, nous vivions avec les rameurs. Nous nous sommes donc rendus avec eux à la cérémonie de clôture. Nous avons aussi discuté avec d’autres gens que nous connaissions. L’ambiance était vraiment très détendue.
À Beijing, nous avons également assisté au passage du relais à Londres. Le maire de Londres, Boris Johnson, était sur scène. Je me souviens qu’un des rameurs l’imitait très bien. C’était assez amusant. On se mélangeait et on discutait avec des athlètes venus de tous les pays qui pratiquaient toutes les disciplines. Ensuite, nous sommes rentrés au village et il y a eu une grande fête. Une fois la cérémonie de clôture achevée, tous les athlètes sont libérés de leurs obligations sportives. Les lieux se transforment rapidement en une gigantesque fête, où tout le monde s’amuse.
Ce qui me frappe le plus dans ces cérémonies de clôture, c’est la diversité de l’environnement. On y croise des athlètes originaires de tout petits pays, d’autres qui viennent de nations en guerre... Il y a de tout. On rencontre également des athlètes qui ne sont pas forcément parmi les meilleurs du monde dans leur discipline, mais qui ont gagné le droit de représenter leur pays, des gens pour qui les Jeux Olympiques constituent le point d’orgue de leur carrière mais qui restent totalement amateurs, aux côtés de pensionnaires de la NBA qui touchent des millions de dollars. C’est intéressant de se trouver en présence de personnes venues d’horizons aussi divers. Au niveau des gabarits, la diversité est encore plus frappante : il y a de toutes petites gymnastes, des basketteurs qui font plus de deux mètres, des haltérophiles qui pèsent plus de 100 kg... On trouve des gens de toutes les tailles et de toutes les silhouettes.
La cérémonie d’ouverture de Londres 2012 m’a également beaucoup marqué. Le village se trouvait juste à côté du stade de Londres. Quand la cérémonie a commencé, notre équipe se trouvait encore là-bas. Nous avons donc pu suivre le début du spectacle à la télévision, ce qui était assez extraordinaire. C’est rare d’avoir l’opportunité de faire une chose pareille. Au demeurant, c’était agréable de voir ce qui se passait et de se faire une autre idée de la cérémonie. Un hélicoptère faisait partie du spectacle. Je me souviens que nous nous sommes tous précipités à la fenêtre pour voir ce qui se passait, quand il a volé au-dessus du stade.
Finalement, nous avons quitté le village et nous avons rejoint la queue des athlètes qui attendaient de défiler. En tant que pays hôte, nous sommes passés en dernier. Dès que nous sommes entrés dans le stade, la foule a littéralement rugi de joie. C’était plutôt sympa. J’ai eu l’impression que notre arrivée était le clou de la cérémonie. Je crois que tous les membres de l’équipe de Grande-Bretagne ont pu se faire une idée de l’enthousiasme généré par ces Jeux. J’avais l’impression que cette ambiance fabuleuse allait se propager dans tout le pays. Nous connaissions tellement de gens qui regardaient la cérémonie à la télévision que nous étions persuadés que la folie serait contagieuse.
La cérémonie de clôture à Londres m’a rappelé ce que j’avais vécu à Beijing. Entre ma médaille et l’approche de la cérémonie de clôture, j’avais vécu une semaine assez extraordinaire. C’était assez curieux pour moi de croiser des athlètes qui terminaient tout juste leur compétition, car moi, cela faisait déjà plusieurs jours que je faisais la fête. L’ambiance au sein de l’équipe britannique était absolument géniale pendant la cérémonie de clôture, car nous avions obtenu d’excellents résultats. Tout le monde était sur un petit nuage. C’était la conclusion idéale pour ces Jeux organisés à domicile.