Daniel Dhers, alias 'The Boss' : une inspiration pour le BMX freestyle
Médaillé d’argent de Tokyo 2020, le Vénézuélien Daniel Dhers est une référence pour de nombreux riders du circuit international, à l’image de Nikita Ducarroz et Marin Rantes. Découvrez comment Dhers adopte l’esprit #StrongerTogether des Jeux Olympiques.
Le Vénézuélien Daniel Dhers est considéré comme le « parrain du BMX » pour bien des raisons.
L’une d’entre elles est son âge (37 ans), une autre est son expérience. En tant que rider de BMX freestyle, il a presque tout gagné, dont une médaille d’argent pour les débuts olympiques de son sport à Tokyo 2020.
Mais Dhers est aussi considéré comme le « parrain » de nombreux riders. Il comprend que ce sport peut rassembler les gens et, selon lui, le professionnalisme ne se limite pas à la performance sur un vélo ou à la maitrise de figures. Pour Dhers, être un professionnel signifie également être une bonne personne pour venir en aide aux autres riders, contribuer positivement à la société et représenter son pays (dans son cas, le Vénézuéla) de la meilleure des façons.
Ces qualités de Dhers sont une source d’inspiration pour de nombreux riders qui, malgré le fait d’être adversaires en compétition, ne parlent que de l’admiration et de la gratitude qu’ils éprouvent pour lui. Nombre des meilleurs spécialistes mondiaux de BMX freestyle se sont entraînés durant des périodes plus ou moins longues sur sa piste et ont pu devenir de meilleurs riders grâce à cela.
Découvrez certaines des façons dont Daniel Dhers met en application l’esprit #StrongerTogether.
Nikita Ducarroz et Hannah Roberts parlent de Daniel Dhers
D’une certaine manière, Dhers a eu un rôle déterminant que ce soit sur le podium masculin ou féminin de Tokyo 2020.
Durant le confinement imposé par le COVID-19, alors que les riders attendent des nouvelles de l’UCI concernant le statut des épreuves de qualification olympique de leur sport, Dhers accueille bon nombre de ses homologues chez lui, dont Nikita Ducarroz et Hannah Roberts, afin qu’ils puissent s’entraîner dans le complexe privé ‘Daniel Dhers’, situé en Caroline du Nord.
Cette aide a joué un grand rôle pour les deux rideuses qui ont pu s’entraîner en vue de Tokyo 2020, où elles remportent respectivement le bronze et l’argent.
« Il y a un petit groupe de riders ici, nous avons les mêmes objectifs et nous travaillons tous pour les Jeux Olympiques », déclare à l'époque Ducarroz. « Personne n’a de contact avec qui que ce soit en-dehors du groupe. Nous faisons simplement de notre mieux pour continuer à nous entraîner comme nous le pouvons. »
Depuis lors, Roberts et Ducarroz, qui surnomment Daniel Dhers le 'Boss’, s’entraînent régulièrement dans son complexe.
Kenneth Tencio et l’amitié grâce au sport
« Au final, nous sommes des amis, simplement des personnes qui partagent la même passion. »
« Espérons que cela continuera car cela donne au sport cet esprit de joie, cela rappelle que tout n’est pas une question de compétition », raconte le Costaricain Kenneth Tencio à Olympics.com juste avant Tokyo 2020, évoquant son entraînement aux États-Unis avec Daniel Dhers et la camaraderie qui existe dans cette discipline. Le Costaricain termine malheureusement les Jeux au quatrième rang, à une petite place des médailles.
Cette camaraderie est d’ailleurs toujours palpable chez les riders.
« Même si le BMX freestyle est désormais un sport olympique, les riders forment toujours une famille », rappelle Tencio à Olympics.com.
Daniel Dhers, une figure paternelle du BMX pour Marin Rantes
« Le BMX est incroyable. Nous sommes comme une famille, pas des concurrents. L’année dernière, au cours d’une compétition, aucune de mes affaires n’est arrivée, alors tout le monde s’est réuni : ils m’ont donné vélo, chaussures, vêtements afin que je puisse participer à la compétition. Nous sommes toujours là les uns pour les autres, il n’existe pas meilleur sport que le BMX », relate Marin Rantes à Olympics.com lors de l’événement Madrid Urban Sports de juin dernier.
Rantes attribue à Dhers l’un des plus grands exploits de sa carrière : son sacre au classement général de la Coupe du monde 2018.
« J’ai toujours rêvé d’être champion du monde et c’est arrivé très vite. En 2018, je suis allé chez Daniel Dhers. Juste en roulant avec Daniel chaque jour, avec son expérience, et dans cet endroit incroyable… Il m’a aidé à le faire [remporter la Coupe du monde] en à peu près un an », se remémore Rantes.
« Quand j’ai commencé le BMX, Daniel était évidemment le rider que j’admirais le plus. Puis, il m’a invité à venir chez lui car je n’avais aucun endroit où rider et personne avec qui le faire. C’était incroyable. Je me rappelle des premiers mois, nous étions en train de nous entrainer dans son complexe et je l’ai regardé. Je me suis dit ‘Oh, c’est vraiment lui’. C’est dingue. »
Après cet épisode, Dhers est passé du statut d’idole à celui de figure paternelle dans le BMX freestyle.
« Il m’a tellement aidé. Durant cette première année, je n’avais pas d’argent, alors il m’a aidé à rester et à rider gratuitement… »
« Il n’est pas qu’un simple ami, il m’a presque adopté, dont il est comme mon père dans le BMX. Je ne sais pas si un jour je serai capable de lui rendre tout ce qu’il m’a donné. »
Rantes est bien conscient que Dhers ne lui vient pas uniquement en aide : c’est sa personnalité de se comporter ainsi avec tout le monde. Dhers est bien plus qu’un simple athlète monté sur un BMX.
« Il est ainsi. Il aide toujours tout le monde autant qu’il le peut. C’est pour cela qu’il est ce qu’il est, c’est pour cela que les gens aiment Daniel. »