Dakar en Jeux 2024 : En accueillant les Jeux Olympiques de la Jeunesse, le Sénégal vise de nouveaux succès en basketball 3x3

La Place de la Nation à Dakar, un des lieux les plus emblématiques du Sénégal, se prépare pour une célébration du sport et de la culture.

Le peuple sénégalais a l'habitude de se réunir au pied de l'Obélisque pour les grandes occasions. Du 8 au 9 novembre prochain, ce sera pour un tournoi international de basketball 3x3.

Une compétition U16 avec plusieurs sélections africaines, hommes et femmes, y est organisée dans le cadre du Festival Dakar en Jeux. À deux ans des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026, le moment semble idéal pour profiter de la passion du pays pour le basketball afin de lui faire découvrir sa version plus rapide, plus urbaine et plus spectaculaire.

« Nous pensons que cela va vraiment populariser le tournoi, parce que cela sera la première fois qu'une épreuve internationale de basketball 3x3 se tiendra ici. Il servira aussi d'épreuve test pour nous », explique Mamadou Cissé Diaw, le président de la commission basketball 3x3 à la Fédération Sénégalaise de basketball, au micro d'Olympics.com.

« Le tournoi de basketball est une bonne chose, et il ne fera que réveiller l'amour des Sénégalais pour le basketball », ajoute Thierno Mbaye, un ancien international sénégalais.

Ce rendez-vous sera l'un des moments clés de Dakar en Jeux 2024, un festival qui se déroulera du 7 au 10 novembre à Dakar, Saly et Diamniadio. Des concerts et des initiations sportives seront aussi prévues dans ces trois villes pour célébrer les valeurs olympiques à l'approche des prochains JO de la Jeunesse.

LIRE AUSSI - Tout savoir sur Dakar en Jeux 2024

Le basketball 3x3, comme un retour aux sources pour le basketball

Le basketball 3x3 est devenu un rendez-vous incontournable des Jeux Olympiques de la Jeunesse depuis sa première édition, à Singapour 2010.

À Paris 2024, ce sport a fait sa deuxième apparition olympique après Tokyo 2020, en 2021. Mamadou Cissé Diaw a suivi l'action avec attention, sur le court comme en-dehors.

L'ambiance et la rapidité du jeu, décrite comme un sprint de dix minutes entre attaque et défense, a rappelé des souvenirs à l'ancien basketteur.

« J'ai joué au basketball pendant 20 ans et j'ai toujours dit que j'ai appris le basketball grâce aux 3x3 », explique celui qui a grandi en jouant sur les terrains dans la rue.

« Culturellement, les enfants y jouent tous les jours. À l'école ou dans leur quartier, la seule différence réside dans les règles et le rythme. Alors en grandissant ici, on a tous joué au basketball 3x3 et maîtrisé le basketball à cinq en partant à l'étranger. C'est pour ça que lorsqu'on joue ailleurs, les gens sont impressionnés par nos qualités. »

« Le basketball 3x3 a toujours été pratiqué au Sénégal », précie Thierno Mbaye.

« Peut-être pas dans sa forme actuelle, mais dans tous les quartiers, dans toutes les écoles, dans toutes les rues, on a joué au basketball 3x3. C'est un sport populaire dans son ancien format. L'avoir à Dakar 2026 pourrait être quelque chose de grand au Sénégal parce qu'on aime le basketball et on y joue partout. »

Pour Mamadou Cissé Diaw, l'homme en charge de populariser ce sport, le 3x3 sublime les fondamenteux du basketball avec une attention particulière sur la force et la vitesse. De quoi attirer l'attention aux JOJ de Dakar 2026 !

« Il y a un intérêt immense parmi les jeunes. Une commission basketball 3x3 a vu le jour en 2019 pour populariser la discipline au Sénégal. Nous faisons des tournées promotionnelles dans tout le pays en organisant plusieurs tournois. On a aussi fait des entraînements dans les lycées, profitant de ces moments pour leur apprendre les règles du jeu. »

Les JOJ pour « populariser le basketball 3x3 au Sénégal »

En moins de cinq ans, les équipes sénégalaises ont fait d'énormes progrès, autant sur la scène nationale qu'internationale. Une équipe masculine a même gagné la deuxième étape du Big Twelve Tour en France en mai dernier. Ce résultat est venu confirmer les progrès aperçus lors de la victoire aux Jeux de la solidarité islamique 2021.

« Ce sont des moments de fierté. Je me rappelle quand on a gagné ces tournois, la foule nous adorait alors le travail continue pour nous avec Dakar en Jeux. »

Le Sénégal s'était qualifié pour la Coupe d'Afrique 2023 mais n'avait pas pu participer à la phase finale qui a sacré l'Égypte chez les hommes et le Kénya chez les femmes.

De retour à Dakar, la sélection du site, la Place de la Nation qui est aussi appelée Place de l'Obélisque, est stratégique.

C'est un lieu emblématique de la ville. Elle a été construite suite à l'indépendance du pays avec un imposant obélisque en son centre. Il n'est pas sans rappeler l'obélisque de Louxor situé sur la Place de la Concorde, un site qui a marqué les esprits pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024 avec notamment les épreuves de... basketball 3x3.

La Place de le Nation fait partie de l'identité de Dakar. Alors y ammener le basketball, un des sports les plus populaires du Sénégal après le football et la lutte traditionnelle, pourrait aider à la reconnaissance nationnale de ce sport. Jusqu'à le faire entrer dans une nouvelle dimension ? Ce n'est pas impossible selon Mamadou Cissé Diaw.

« Cela va vraiment aider à populariser le basketball 3x3. Après avoir vu ce qu'il s'est passé en France, les Jeux Olympiques ont servi de véritable rample de lancement pour le basketball 3x3 alors les Jeux Olympiques de la Jeunesse peuvent vraiment booser ce sport et générer de l'intérêt autour de cette discipline. »

Il voit même plus loin avec des exemples concrets.

« Au niveau des joueurs, le basketball 3x3 aide vraiment à atteindre un certain niveau dans le jeu, il construit leur confiance et leur apporte de la maturité comme ils jouent sans entraîneur. Les deux meilleurs joueurs du basketball sénégalais faisaient partie de l'équipe masculine qui a remporté la médaille d'or aux Jeux de la solidarité islamique : Samba Daly, notre star qui a été deux fois MVP du championnat sénégalais et Mamadou Lamine Bara qui a impressionné durant la Basketball African League. »

Les organisateurs peuvent espérer récolter le fruit de ce travail dès cette semaine, alors qu'il reste encore deux ans pour faire mieux d'ici aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026.