21-18, 21-18, deux sets à zéro pour le double champion du monde en titre chinois Chen Long. Leader du classement des fous du volant de façon presque ininterrompue entre 2008 et 2014, et N°1 mondial, Lee Chong Wei, 33 ans, a donc encore trébuché sur la dernière marche. Comme lors des deux Jeux Olympiques précédents, à Beijing et à Londres, face à Lin Dan, et comme lors de ses quatre finales de Championnats du monde, deux fois contre Lin, deux fois contre Chen.
Le Malaisien pensait avoir vaincu la malédiction en sortant « Maître Lin » en demi-finales vendredi. Mais il restait encore un Chinois à battre...
Le longiligne Chen Long s’est montré majestueux dans cette finale, absorbant la pression mise par son rival, et transperçant sa défense devant le bouillant public du Pavillon Riocentro 4. « Je ne pensais pas gagner l’or sur la scène olympique de cette façon », a remarqué le nouveau champion olympique, qui a jeté sa raquette et sa chemise vers les nombreux supporters chinois massés dans les gradins et qui fêtaient leur champion déjà médaillé de bronze en 2012 à Londres.
« Je n’ai jamais cru que je serais finalement capable d’accrocher le titre », a-t-il ajouté. « C’était un match épique. Il n’y a eu que deux manches, mais elles ont duré plus de 70 minutes. Je crois qu’aucun de nous deux n’a ménagé ses efforts ».
Lee Chong Wei : « Je dois l’accepter »
Lee Chong Wei a bien résisté, mais il n’a pas réussi à jouer cette finale au niveau qu’il attendait. « Peu importe ! » a réagi le champion malaisien de 33 ans, « je dois l’accepter. Je n’ai pas assez bien joué. Demandez à n’importe qui si ils pensent que c’est dommage de perdre. Bien sûr que je pense que c’est dommage. C’est ma troisième médaille d’argent en trois Jeux Olympiques ! ».
Lee s’est pourtant battu jusqu’au bout, sauvant deux balles de match avant d’envoyer un smash désespéré qui est sorti des limites du terrain. Il a même eu ses chances dans cette finale, menant 13-9 dans le premier set, puis encore 8-5 dans le deuxième pour tenter de maintenir la pression sur son adversaire virtuellement impénétrable en défense.
La médaille de bronze a été décrochée par le N.4 mondial, le Danois Viktor Axelsen, qui a lui aussi battu Lin Dan (15-21, 21-10, 21-17), empêchant le double champion olympique de terminer sa carrière aux Jeux sur le podium.
Pour la Chine, auteur d'un retentissant Grand Chelem à Londres, le premier de l'histoire du badminton aux Jeux Olympiques, ceux de Rio ont été beaucoup moins fructueux, avec seulement deux titres, par Chen Long donc, et par le double messieurs composé de Fu Haifeng et Zhang Nan. Pas de double dames ni de double mixte, remportés par les Japonaises et les Indonésiens.
Et pas de simple dames, gagné par la N°1 mondiale et championne du monde espagnole Carolina Marin après avoir sorti la championne olympique chinoise Li Xuerui en demies. Première Européenne championne olympique, Marin rejoint le seul joueur de badminton à avoir jusque-là arraché un titre olympique à l'Asie: le Danois Poul-Erik Hoyer Larsen, sacré en simple messieurs à Atlanta en 1996.