Amy Turner et Ellia Green espèrent bien envoyer l’Australie au paradis du rugby à sept !

Cela fait déjà 24 ans qu’Amy Turner joue au rugby, mais c’est seulement depuis 24 mois qu’elle a pu se consacrer à 100% à son sport adoré et qu’elle peut aujourd’hui se concentrer pleinement sur l’objectif de toute une vie, ici à Rio.

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Amy Turner et Ellia Green espèrent bien envoyer l’Australie au paradis du rugby à sept !
(2016 Getty Images)

Amy est née et a grandi à Tokoroa, une bourgade néo-zélandaise de 14.000 âmes d’où sont sortis un nombre disproportionné de rugbymen de très haut niveau. Elle est maintenant la joueuse la plus vielle et la plus expérimentée d’une formation australienne qui vise la médaille d’or au Brésil.

« Je ne rêvais pas d’aller aux Jeux Olympiques. Je ne suis pas une sprinteuse, je ne suis pas une nageuse, je joue au rugby » dit la championne de 32 ans, « c’est fantastique. J’ai la tête dans les étoiles. Je ne peux plus attendre ».  C’est il y a seulement deux ans que Turner a pu abandonner son travail dans les gigantesques mines de cuivre de Mount Isa dans le Queensland. En décidant que « l’argent n’est pas tout », elle a arrêté de faire la navette de 2400 km entre le camp de base de son équipe à Sydney et les mines où elle conduisait un imposant camion à bennes. « Je mesurais probablement la moitié de la taille des pneus » dit Turner, 1,65m, dans un grand éclat de rire.

« Je travaillais 4 jours à raison de 12 heures quotidiennes, j’avais 4 jours de repos, en essayant de caler ça  avec les horaires d’entraînement. C’était très dur, mais je ne voulais pas être laissée de côté ! » La ténacité et le leadership font partie des qualités qu’elle apporte à sa formation selon l’entraineur de l’équipe féminine d’Australie de rugby à sept Tim Walsh, qui s’est servi d’elle comme exemple auprès des autres joueuses, dont certaines arrivaient de sports tels que  le touch rugby ou le netball. « Il y a en elle un coté impitoyable, elle respire la ténacité » explique le coach.

De son côté, Amy Turner pense que les Jeux de Rio vont apporter au rugby féminin la plateforme et la visibilité qui lui permettront de décoller. « j’ai l’espoir que les gens vont commencer à investir dans le sport féminin. C’est un sport génial, il va prendre de l’essor et j’espère que tout le monde va injecter de l’argent dedans. Les Jeux Olympiques sont une nouvelle scène », ajoute-t-elle, « jouer devant des millions de personnes dans le monde entier, c’est quelque chose dont nous pourrons parler à nos enfants un jour ».

Ellia Green à toute allure

Si Turner peut prétendre devenir une des plus rugueuses joueuses de la compétition féminine en action à Rio, sa coéquipière Ellia Green sera pour sa part en course pour être la plus rapide de toutes ! L’ancienne sprinteuse de 23 ans a fait une entrée tonitruante dans l’ovalie grâce à son rythme fulgurant. « Elle est probablement la joueuse la plus rapide des World Rugby Sevens Series féminines » annonce Tim Walsh, « Ellia nous apporte le facteur-X et cette vitesse qui est si précieuse en rugby à sept ».

Mais pour sa cousine, qui l’a persuadée de faire les tests puis de s’engager pleinement, Green devrait probablement continuer à rêver de devenir la première championne olympique de sprint depuis Betty Cuthbert en 1956. « Elle voulait vraiment y aller et je n’étais pas enthousiaste, je ne connaissais rien au règles et j’étais très concentrée sur l’athlétisme. Je m’y suis mise et trois mois plus tard, je jouais mon premier match des World Series à Houston. C’est arrivé vraiment très vite et ce n’était pas quelque chose que j’avais planifié. Je ne me serais jamais imaginée en joueuse de rugby à sept. Le rêve de tout enfant qui pratique le sport est de disputer les Jeux Olympiques et pour moi, c’est progressivement devenu une réalité ».

Green n’a pas mis longtemps à marquer les esprits, et son essai de 80m face au Canada à Gold Coast en octobre 2014 est devenu viral sur les médias sociaux. « J’espère que je suis encore plus rapide aujourd’hui » rigole-t-elle, « Cet essai a attiré l’attention, mais il ne s’agit pour moi que de faire la partie la plus sympa, qui est la finition, marquer les essais . Le reste de mon équipe est fantastique. Avec le travail qu’elles réalisent, elles me font briller », conclut-elle.