Paris 2024 met la durabilité au menu
Paris 2024 revisite la recette des services de restauration pour les événements sportifs en se préparant à servir 13 millions de repas et collations, avec la promesse de faire découvrir la richesse d'une cuisine française responsable.
L'engagement de réduire de moitié l'empreinte carbone des Jeux Olympiques et Paralympiques par rapport aux éditions précédentes et de promouvoir des modes de vie responsables était au cœur de la candidature de Paris à l'organisation des Jeux prévus l'année prochaine. Si la restauration est l'un des secteurs qui produisent le moins d'émissions de carbone aux Jeux, la rendre plus durable est hautement symbolique dans un pays réputé pour sa cuisine. Cet objectif fait également partie intégrante des efforts déployés par Paris 2024 pour établir de nouvelles normes pour des événements durables.
Six engagements sont au menu pour l’ensemble des participants aux Jeux – spectateurs, athlètes, main-d'œuvre, volontaires, médias, familles olympique et paralympique – sur tous les sites.
Parmi les objectifs ambitieux à atteindre dans le cadre de ces engagements, citons : réduire de moitié l'empreinte carbone moyenne des 13 millions de repas qui seront servis au cours des quatre semaines de compétitions olympiques et paralympiques ; diviser par deux la quantité de plastique à usage unique consommée ; faire en sorte que 80 % des produits soient d'origine française ; réduire le gaspillage alimentaire et valoriser 100% des ressources non consommées ; réutiliser tous les équipements de restauration ; et réserver 10 % de tous les emplois dans le secteur de la restauration – 15 % dans le village olympique et paralympique – à des personnes en situation de handicap ou issues de milieux défavorisés.
"La France sait assurément accueillir le monde à sa table", a déclaré Marie Sallois, directrice du CIO en charge du développement durable. "Les organisateurs des Jeux ont à cœur de proposer une cuisine française plus responsable, aussi bien en termes d'achats que de production ou de consommation. Nous espérons que cette approche ira au-delà d'une simple réduction de l'empreinte carbone des Jeux, en plaçant la barre plus haut en matière de restauration durable lors des événements sportifs et autres."
La vision pour la restauration
La vision de Paris 2024 en matière de restauration privilégie la qualité, le goût, l'expérience culinaire et l'intégrité des produits. Son élaboration a fait l'objet de consultations approfondies menées auprès des différents acteurs de la filière agroalimentaire française.
Une grande partie d’entre eux ont été consultés sur une période de 18 mois – 120 organisations au total représentant le milieu agricole, la restauration, des ONG, des nutritionnistes ainsi que les partenaires de Paris 2024.
Les organisateurs ont conduit 40 entretiens individuels et animé 10 ateliers collectifs axés sur la manière d'intégrer la durabilité à chaque étape du processus, de l'approvisionnement à la gestion des surplus en passant par la préparation des aliments et des boissons.
Deux cents athlètes (dont 80 % d'étrangers) ont également été interrogés sur leurs habitudes alimentaires, leurs besoins culturels et leurs goûts. La plupart d'entre eux (98 %) se sentent également "concernés" ou "très concernés" par l'impact social et environnemental de leur alimentation.
Certains des plus grands chefs français ont été choisis pour concrétiser cette vision. Thierry Marx siège au comité pour la transformation écologique des Jeux de Paris 2024, tandis qu'Amandine Chaignot, Akrame Benallal et Alexandre Mazzia superviseront la vision de Paris 2024 pour la restauration au village olympique et paralympique, le " plus grand restaurant du monde ".
Transformer les engagements en actes
"Avec 13 millions de repas à servir en quatre semaines sur plus de 40 sites, c’est la plus grande opération de restauration évènementielle au monde", a déclaré le directeur général de Paris 2024, Étienne Thobois. "Pour Paris 2024, c’est un défi opérationnel immense. Pour la France, c’est l’opportunité de montrer notre savoir-faire sur toute la chaîne, de la production à la gestion des déchets en passant par la logistique, la préparation et le service."
Ces 13 millions de repas comprennent 5 millions de collations pour les spectateurs, 3,5 millions de repas pour la main-d'œuvre et les volontaires, 2,2 millions de repas pour les athlètes, 1,8 million de repas pour les médias, 350 000 repas pour la partie hospitalité et enfin 150 000 repas pour les familles olympique et paralympique.
Comment concrétiser ces six engagements et atteindre leurs objectifs ?
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Multiplier par deux les portions de légumes et protéines végétales dans les assiettes permettra de réduire de moitié l'empreinte carbone des repas.
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L'origine et la qualité de chaque produit alimentaire seront certifiées : 80 % de l'approvisionnement se fera en France et 25 % dans un rayon de 250 km autour des sites. Les produits importés qui sont nécessaires pour répondre aux besoins culturels des athlètes (par exemple le cacao et les bananes) seront soumis aux normes environnementales les plus strictes. Au moins 30 % de tous les produits seront bios et 100 % des produits laitiers seront français.
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La réduction de 50 % du plastique à usage unique (en poids, en prenant les Jeux de Londres 2012 comme référence) est une première olympique. 700 fontaines à eau et soda seront installées sur l'ensemble des sites de Paris 2024 par Coca-Cola, en plus des points d’eau. Tout le plastique sera collecté et recyclé, la vaisselle réutilisable et les plats à emporter servis dans des contenants consignés ou recyclables.
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Un travail en amont de la chaîne et sur les portions permettra de limiter le gaspillage alimentaire. Tous les surplus de nourriture seront donnés, compostés ou utilisés pour produire du gaz renouvelable.
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Les 100 000 assiettes nécessaires dans le village olympique seront réutilisées après les Jeux par Sodexo Live!, le spécialiste de la gestion des événements, tout comme d'autres équipements et infrastructures de restauration.
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10 % des emplois dans le secteur de la restauration seront réservés aux personnes en situation de handicap ou d'exclusion sociale, un chiffre qui passera à 15 % dans le village olympique, où tous les services seront entièrement accessibles à tous.
Des systèmes alimentaires sous pression
Nourrir une population mondiale qui ne cesse d'augmenter fait peser une pression énorme sur les systèmes alimentaires partout dans le monde, sans compter les pratiques agricoles non durables qui entraînent une accélération du déclin de la biodiversité, une hausse des températures et une dégradation des sols.
Selon Thierry Marx, Paris 2024 peut proposer un nouveau modèle d'alimentation plus responsable pour d'autres grands événements sportifs et culturels : "Avec les Jeux, nous avons l'opportunité de mobiliser tous les métiers de bouche autour d'une vision de la restauration durable sur le plan environnemental et social. C’est une occasion unique d’accompagner la transformation alimentaire de manière positive, en prouvant que ce qui est bon pour le corps et pour la planète est aussi bon en bouche ! Plus de végétal dans l’assiette, plus de produits locaux et de saison, et plus de responsabilité sur toute la chaîne… ça n’est pas un cahier des charges que propose Paris 2024, c’est un cahier d’opportunités, et il nous appartient à tous de nous en saisir."