L'IPACS fête ses cinq ans – trois questions au chief officer éthique et conformité du CIO
Cette année marque le cinquième anniversaire du Partenariat international contre la corruption dans le sport (IPACS), qui a été créé lors du deuxième Forum international du CIO pour l’intégrité du sport (IFSI) en 2017. L'IPACS est une plateforme multipartite qui rassemble les organisations sportives internationales, les gouvernements, les organisations intergouvernementales et d'autres partenaires compétents afin d'intensifier et de soutenir les actions visant à en finir avec la corruption et à promouvoir une culture de bonne gouvernance dans le sport.
À la lumière de cet anniversaire spécial, Pâquerette Girard Zappelli, Chief officer éthique et conformité du CIO, a partagé un aperçu de la façon dont tout a commencé ainsi que son point de vue sur les réalisations de l’IPACS à ce jour.
Comment est née l’idée de créer l'IPACS ?
Pâquerette Girard Zappelli : Suite à plusieurs scandales de corruption dans certaines grandes fédérations sportives, il est devenu évident de trouver une réponse coordonnée à la corruption dans le sport, et de le faire en réunissant les organisations sportives internationales, les gouvernements, les organisations internationales compétentes et d’autres parties prenantes clés. À l’initiative du gouvernement britannique, cette action est ensuite devenue un point officiel de l’ordre du jour lors du Sommet anti-corruption de Londres en mai 2016. Par la suite, l’initiative a également été débattue officiellement lors de la Conférence du Conseil de l’Europe des Ministres chargés du sport en novembre 2016. Ces deux réunions ont ouvert la voie à la création officielle du partenariat multipartite lors de la deuxième édition de l’IFSI, organisée par le CIO à Lausanne en février 2017. Le noyau initial était composé des partenaires co-fondateurs, à savoir, le Conseil de l'Europe, le CIO, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le gouvernement du Royaume-Uni, et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Quelles ont été les premières mesures prises par l’IPACS ?
Pâquerette Girard Zappelli : Je me souviens très bien de la toute première réunion de ce qu’on appelait alors le groupe de travail informel sur le Partenariat international pour l’intégrité du sport (ISIP), qui s’est tenue dans les locaux du Conseil de l’Europe à Paris le 21 juin 2017. Il a été co-organisé par le Ministère britannique de la Culture, des Médias et des Sports, le Conseil de l’Europe, le CIO et l’OCDE. Des représentants de gouvernements nationaux, d’organisations sportives internationales et d’organisations intergouvernementales se sont réunis dans le but de trouver des moyens de lutter contre la corruption dans la gouvernance du sport.
Au cours de la réunion, les participants se sont mis d’accord sur le nom officiel de « Partenariat contre la corruption dans le sport » (IPACS) et sur l’énoncé de sa mission. Je me souviens également que nous avons discuté de l’idée de réunir les partenaires dans une séance plénière plus large et d’organiser des réunions ministérielles de haut niveau afin de tirer parti de la volonté politique pour le partenariat et de créer un nouvel élan entre les réunions des groupes de travail.
Dès le début, tout le monde a souhaité adopter une approche pragmatique, éviter la bureaucratie inutile et produire des résultats concrets. Par conséquent, l’une des premières actions a été de convenir des domaines de travail du nouveau partenariat, à savoir l’approvisionnement, l’attribution de grands événements sportifs et la bonne gouvernance. Une autre réunion de travail a été organisée avant la fin de l’année afin d'avancer sur la mise en place des trois groupes de travail consacrés à chaque domaine d'action.
La première réunion de haut niveau, qui a réuni plus de 100 ministres, organisations sportives internationales et experts du monde entier, a eu lieu un an plus tard, en décembre 2018, à Londres, sous l’égide du gouvernement britannique. En 2019, un quatrième groupe de travail a été constitué pour renforcer la coopération entre les organes d'application de la loi, les autorités judiciaires pénales et les organisations sportives.
Plus de 100 partenaires ont rejoint l’IPACS au cours des cinq dernières années, dont un grand nombre d’organisations sportives du Mouvement olympique, jusqu’à 40 gouvernements des cinq continents et des agences intergouvernementales possédant une expertise concrète en matière de lutte contre la corruption.
L’ambition de l’IPACS est d'adopter une démarche pragmatique – quels résultats concrets y a-t-il eu à ce jour ?
Pâquerette Girard Zappelli : Oui, en effet, et il y a eu plusieurs résultats concrets, en grande partie grâce aux quatre groupes de travail. Il s’agit notamment de bonnes pratiques et de lignes directrices pour l’acquisition d’infrastructures et de services majeurs liés aux événements sportifs internationaux ; d'exemples de bonnes pratiques pour la gestion des conflits d’intérêts dans les organisations sportives ; d'une boîte à outils sur la réaffectation des événements sportifs ; de l’indice de référence de la gouvernance sportive de l’IPACS comprenant 50 recommandations et lignes directrices sur la bonne gouvernance en matière de transparence, d’intégrité, de développement de la démocratie et de solidarité ; il y a également le rapport sur la lutte contre la corruption dans le sport, qui donne un aperçu des normes et lois applicables. Nous espérons ainsi donner l'exemple.
Depuis sa création, l’IPACS a également participé à plusieurs grandes conférences internationales, consacrées à la réflexion autour de la lutte contre la corruption dans le sport et invitant davantage de parties prenantes clés à rejoindre le partenariat. Au niveau opérationnel, le Bureau et le bureau d’appui de l’IPACS, ainsi que la mise en place du site officiel ipacs.sport, assurent la bonne gestion des activités, ainsi que leur communication transparente et opportune. En un mot, le Bureau définit la stratégie du partenariat, identifie les réseaux clés à activer et les livrables futurs, et examine la façon de relever certains défis. Les partenaires de l'IPACS assurent à tour de rôle la présidence. Actuellement, cette fonction est exercée par le gouvernement du Canada
Consultez le site www.ipacs.sport pour en savoir plus sur ce partenariat multipartite, ses groupes de travail et les activités connexes.