Journée olympique : la skieuse acrobatique Tracy Evans en mission pour faire tomber les barrières au Rwanda

Après trois participations aux Jeux Olympiques d’hiver en saut acrobatique, l’Américaine Tracy Evans sait mieux que personne à quel point le sport peut être un outil puissant pour le changement. Elle entend faire bon usage de ce savoir et de son réseau à l'occasion de la Journée olympique du 23 juin.

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Journée olympique : la skieuse acrobatique Tracy Evans en mission pour faire tomber les barrières au Rwanda

En 2008, la skieuse acrobatique a fondé l’organisation à but non-lucratif Kids Play International (KPI), qui se donne pour mission d’utiliser le sport comme catalyseur de la promotion de l'égalité des sexes dans les communautés frappées par le génocide. La championne américaine célèbre cette année la Journée olympique au Rwanda, à travers cinq journées ludiques en partenariat avec le Comité National Olympique et Sportif du Rwanda, dans le but d’encourager les enfants à s’engager dans le sport et à profiter des nombreux bénéfices qu’il peut leur apporter.

Evans s'est très souvent rendue au Rwanda, mais la triple olympienne en saut acrobatique (1994, 1998, 2002) a cette fois tenu à faire coïncider son nouveau voyage dans ce pays de la région des Grands Lacs avec la Journée olympique. « En tant qu’olympienne, j’ai célébré la Journée olympique aux Etats-Unis les années précédentes. Il est clair que les valeurs d’excellence, d’amitié et de fair-play ont toujours représenté beaucoup pour moi dans ma vie quotidienne », dit-elle. « Nous incluons ces valeurs dans notre programme, ici au Rwanda, il est donc naturel de réunir tous ces éléments pour célébrer la Journée olympique. »

Le sport peut contribuer à une vie saine. Nous l’utilisons pour résoudre les conflits et il développe le fair-play, le leadership, et l’autonomie des femmes
Tracy Evans

L’ancienne athlète n’organise toutefois pas cet évènement seule. Des collègues olympiens et des joueurs de football américain de la NFL l’accompagnent dans son voyage au Rwanda. Autour d’Evans, le groupe est constitué d’Ibtihaj Muhammad (médaillée de bronze 2016 en escrime), Nick Goepper (médaillé de bronze en slopestyle à Sotchi 2014), Faye Gulini (Olympienne en 2010 et 2014 en snowboard cross) Jerry Attaochu (joueur de NFL aux Los Angeles Chargers et nommé pour le trophée « Walter Payton » de personnalité de l’année), Marcus Roberson (joueur de NFL aux Houston Texans), Jerious Norwood (ancien joueur de NFL aux Atlanta Falcons), Cameron Myler (olympien en luge en 1988, 1992, 1994 et 1998) et Anne Poulin (joueuse et entraîneur de football universitaire et professionnelle). Tous prendront part aux activités sportives dans la capitale rwandaise Kigali, ainsi qu’au programme de KPI sur le site rural de Gatagara.

Tout athlète ayant évolué au plus haut niveau est particulièrement conscient des nombreuses leçons apprises en chemin et Evans semble bien décidée à s’assurer que les enfants avec qui elle travaille pourront profiter du sport de la même manière.

« Le sport peut contribuer à une vie saine. Nous l’utilisons pour résoudre les conflits et il développe le fair-play, le leadership, et l’autonomie des femmes. Il permet de faire tomber les barrières et il donne l'occasion aux garçons et aux filles d'apprendre ensemble. L'une des spécificités de notre programme est de mettre en avant des sports moins connus comme la crosse, le rugby et le baseball, avec lesquels les enfants ne sont pas familiers, ce qui met tout le monde sur un pied d’égalité et permet d’apprendre ensemble, sans idées préconçues sur le niveau de chacun. »

Le programme d’Evans se concentre en priorité sur l’égalité des sexes. Elle utilise le sport pour tenter d’effacer la norme sociale culturelle régissant les rapports entre les garçons et les filles, tout en les aident à améliorer leurs relations dès leur plus jeune âge. « Il s’agit juste de les faire interagir ensemble et de permettre aux garçons de découvrir les capacités des filles », explique l’olympienne.

« La société rwandaise est marquée par une forte mentalité patriarcale. Il est donc vraiment important que les garçons et les filles interagissent et le sport est particulièrement adapté pour ça. Pour les enfants, le sport est un moyen idéal de voir comment ils peuvent contribuer ensemble à une société meilleure, plus saine, plus égale. »

Athlète d’élite pendant plus d’une décennie, Tracy Evans sait parfaitement ce que le sport peut apporter sur un plan individuel, en termes de ténacité et de détermination. Ce sont les qualités que les enfants avec qui elle travaille vont développer grâce à leur implication dans le sport, du moins l'espère-t-elle.

« C’est fabuleux pour moi de voir ce que le sport peut accomplir. Les obstacles et les difficultés auxquels vous devez faire face vous font vraiment grandir en tant qu’athlète et en tant que personne. Ce ne sont pas les victoires qui comptent, vous apprenez plus de vos défaites et des obstacles à franchir que de vos succès. Je pense que c’est comme tout le reste : quand vous prenez des coups, c’est à vous de vous relever et d’imaginer la façon dont vous allez repartir de l’avant. »