Holly Bradshaw, ambassadrice du CIO pour la santé mentale : mettre fin à la stigmatisation de la santé mentale dans le sport
Alors que débute le mois consacré à la santé mentale, le Comité International Olympique (CIO) poursuit son approche holistique du bien-être des athlètes en lançant une nouvelle initiative : la formation d'une équipe d'ambassadeurs mobilisés en faveur de la santé mentale. Ce groupe d'olympiens représentatif au niveau mondial défendra les conversations autour de la santé mentale et partagera son parcours et ses expériences personnelles, chacun d'entre eux en mettant l'accent sur les athlètes de sa région. En tant que membre de cette équipe, la perchiste britannique Holly Bradshaw nous parle de son nouveau rôle, de sa propre expérience en matière de santé mentale et des initiatives lancées par le comité d'organisation des Jeux de Paris 2024 en faveur du bien-être des athlètes.
Holly Bradshaw a atteint des sommets incroyables en tant que perchiste, mais elle a aussi dû faire face à de sérieux problèmes de santé mentale. Sa franchise quant aux difficultés rencontrées au cours de sa carrière, ainsi que sa maîtrise en psychologie du sport, la placent en bonne position pour devenir ambassadrice du CIO pour la santé mentale.
J'ai été très honorée qu'on me propose d'être ambassadrice du CIO pour la santé mentale. La santé mentale a joué un rôle très important dans mon parcours. C'est un réel privilège d'avoir été contactée, j'ai hâte de m'atteler à la tâche.
Le volet culturel est important lorsque l'on parle de santé mentale. Les communautés d'athlètes où la stigmatisation est la plus forte sont souvent sous-représentées. En tant que fervente défenseure de la santé mentale au niveau international, Holly Bradshaw et ses collègues ambassadeurs contribueront à faire connaître le travail du CIO dans ce domaine, un travail étayé par des preuves, et, avec leurs propres mots, informeront les athlètes sur ce sujet crucial, les inspireront et leur donneront la parole.
"J'aime sensibiliser le public à des problématiques telles que la santé mentale, le blues post-olympique et l'image corporelle saine. Cette démarche est donc en parfaite adéquation avec mes valeurs qui sont d'aider d'autres athlètes dans leur parcours", a insisté Holly Bradshaw.
Cette dernière, qui a récemment pris sa retraite après avoir représenté la Grande-Bretagne lors de quatre éditions des Jeux Olympiques, continuera à se mobiliser dans le monde du sport dans le cadre de ses nouvelles fonctions. "Je veux faire une différence, contribuer à améliorer le sport et à y associer les jeunes athlètes", a-t-elle poursuivi.
Initiatives en faveur du bien-être des athlètes aux Jeux de Paris 2024
Le groupe d'ambassadeurs défendant la santé mentale n'est que la dernière initiative en date lancée par le CIO en faveur du bien-être des athlètes, toute une gamme de services novateurs ayant également été proposée pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Citons notamment la Mind Zone, un espace dans le village olympique où les athlètes pouvaient se ressourcer et se préparer mentalement pour leurs compétitions.
Ending the stigma around mental health in sport. 👌
— IOC MEDIA (@iocmedia) October 1, 2024
IOC Mental Health Ambassador @HollyBradshawPV tells us about the groundbreaking 'Mind Zone' at #Paris2024, where athletes could recharge and mentally prepare for competition.#MentalHealthMonth
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"La présence pour la première fois aux Jeux Olympiques d'une Mind Zone était très importante", a précisé Holly Bradshaw. "J'ai trouvé ça génial : l'ambiance, le calme, le fait d'avoir tout à portée de main, de pouvoir parler à des personnes en cas de besoin. Je pense que c'était d’une importance capitale."
Holly Bradshaw a également cité l'introduction par le CIO d'une accréditation pour les responsables bien-être comme une autre mesure cruciale, ainsi que la mise en place d'un service de protection contre les abus en ligne, avec une technologie s'appuyant sur l'IA.
"Lorsque j'ai entendu parler de la technologie employée à Paris, j'ai été stupéfaite", a-t-elle affirmé. "J'ai été victime d'un grand nombre d'abus en ligne, c'est donc une excellente nouvelle que ces faits soient vraiment pris au sérieux."
"J'ai entendu des personnes parler de l'utilité du service à Paris et du nombre de messages abusifs qui ont ainsi été stoppés. Les athlètes en sont très reconnaissants, car cela signifie qu'ils peuvent pratiquer le sport qu'ils aiment en toute tranquillité, sans craindre d'être attaqués."
Mettre fin à la stigmatisation de la santé mentale dans le sport
S'étant battue pour sa propre santé mentale tout au long de sa carrière, Holly Bradshaw espère que les initiatives du CIO contribueront à mettre fin à la stigmatisation qui entoure cette question. Elle a déjà constaté des signes d'amélioration.
Ainsi que l’a confié Holly Bradshaw : "Je pense que le débat sur la santé mentale a vraiment évolué au cours de ma carrière. Lorsque j'étais adolescente et que j'avais une vingtaine d'années, personne n'en parlait. Je n'avais pas vraiment l'impression qu'il existait un quelconque soutien."
Et d'ajouter : "Consulter un psychologue du sport était la seule option et c'était encore un sujet tabou. La situation s'est considérablement améliorée et je pense qu'elle va continuer sur cette lancée."
Si j'avais été davantage sensibilisée à la question de la santé mentale et à la manière de gérer les abus en ligne lorsque j'avais 19 ans, je pense que cela m'aurait aidée à résoudre un grand nombre de mes problèmes. Il est important de pouvoir compter sur ces initiatives en matière de santé mentale pour sensibiliser le public, parce que l'environnement a beaucoup évolué et que la situation ne peut que s'améliorer.
Conseils dispensés aux jeunes athlètes
Holly Bradshaw a déjà joué un rôle clé pour faire avancer le débat sur la santé mentale dans le sport, et elle continuera à le faire en tant qu'ambassadrice du CIO pour la santé mentale. Alors qu'elle vient de mettre fin à sa carrière en tant qu'athlète, elle est bien placée pour prodiguer de précieux conseils aux jeunes athlètes qui peuvent avoir du mal à gérer l'ascenseur émotionnel que représente le sport de haut niveau.
"Je dis toujours qu'il faut se donner 24 heures pour se sentir mal et être en colère contre soi-même après une mauvaise performance", a expliqué Holly Bradshaw. "Mais il faut ensuite essayer d'en retirer le positif ou de reconnaître ce qui n'a pas fonctionné. Je pense qu'énormément d'athlètes préfèrent ne plus y penser, or il y a beaucoup à apprendre de ces expériences. Ce sont les moments et les expériences où vous n'êtes pas à la hauteur qui vous permettent d'apprendre le plus."
Et de poursuivre : "Je passe en revue énormément de choses avant d'aller me coucher le soir, en écrivant ce qui a été positif et négatif dans ma journée. Cela m'a beaucoup aidée au cours des dix dernières années de ma carrière. Mais selon moi, la meilleure chose à faire est de parler à quelqu'un, qu'il s'agisse d'un ami, d'un psychologue ou d'un responsable bien-être. Se confier à une personne qui ne vous jugera pas et qui vous aidera à traverser les périodes difficiles est vraiment bénéfique."
Les noms d'autres olympiens rejoignant cette équipe d’ambassadeurs du CIO pour la santé mentale seront annoncés dans les semaines à venir. Pour de plus amples informations sur la gamme complète des initiatives disponibles lancées en soutien à la santé mentale des athlètes, rendez-vous sur la section #MentallyFit de la plateforme Athlete365.