Verdun, après l’horreur, la paix

À l'origine

Quelle autre plaine peut incarner, avec autant de vérité, à la fois l'horreur de l'Homme et le devoir de réconciliation ? Verdun a connu avec son champ de bataille dix mois parmi les pires que le XXè siècle a connus ; elle s'attache depuis plus de cent ans à faire de cette mémoire universelle un tremplin pour la paix.

Au fil des siècles

Escaut, Meuse, Rhône, Rhin… Carrefour des éléments naturels, la plaine de Verdun accueille quatre fleuves européens puissants. Ces mêmes fleuves qui servirent de frontières pour partager l'Europe entre les héritiers de Charlemagne, au terme du Traité de Verdun en 843. Onze siècles plus tard, c'est par la nature que le vivant l'emportera. Pour transmettre la mémoire de cette tragédie humaine, 36 millions d'arbres sont plantés à partir de 1919, formant la forêt de Verdun.

Aujourd’hui

C'est le lieu où l'on raconte la guerre à hauteur de femme et d'homme, de Nicole Girard-Mangin, seule médecin femme mobilisée sur le front de la Première Guerre Mondiale et envoyée à Verdun par erreur, à Moussa Dansako, tirailleur africain dont l’histoire a été racontée par Omar Sy pour le Mémorial de Verdun. Le lieu aussi où l'on célèbre la paix, à l'image du Geste de Verdun, une poignée de main pour l'Histoire entre François Mitterrand et Helmut Kohl.

Le saviez-vous ?

• La forêt domaniale de Verdun, plantée juste après la Guerre pour recouvrir le champ de bataille, compte 10 000 hectares boisés, seconde région forestière de la France métropolitaine : outre les oiseaux et plantes rares (une grande diversité d’orchidées!), les chauve-souris, au milieu des vestiges abandonnés devenus abris et lieux de reproduction.

• Les eaux souterraines donnent à la ville un charme unique, et se faufilent entre la Meuse et la Scance : le canal Saint-Vanne, le canal des Augustins ou le canal Saint-Airy lui ont conféré le surnom de « Venise du Grand-Est ».

• Nicole Girard-Mangin, alors seule médecin femme dans un monde d’hommes, représente la France lors du Congrès international de Vienne en 1910, mais se retrouve mobilisée sur le front de la Première Guerre Mondiale et envoyée à Verdun à la suite d’une… « erreur administrative ».

• Maurice Genevoix, écrivain et poète français, membre de l'Académie française et entré au Panthéon en 2020 a été président-fondateur du Mémorial.

• Louis Hector Leroux, père du mouvement Caladorrosti, est exposé au Musée de la Princerie à Verdun mais aussi au Musée d’Orsay.

• La dragée a été créée à Verdun par un apothicaire de la ville en 1220 : il a eu l’idée pour conserver ses amandes de les enrober de miel et de sucre. Une invention qui perdure aujourd’hui de manière artisanale, avec les dragées Braquier, fabriquées à Verdun depuis 1783.

• Des flammes à la lumière, spectacle son et lumière dans les carrières d'Haudainville au début de l’été, est l'œuvre de 550 bénévoles de l'association Connaissance de la Meuse, retrace le déroulement de la Grande Guerre.

• Le fondateur historique de l’Olympique de Marseille - René Dufaure de Montmirail - incarne le rayonnement de la ville dans le monde sportif, tout comme les médaillés olympiques et champions du monde d’aviron Germain Chardin et Benjamin Rondeau.