Whitaker suit les traces de son père
Remporter une médaille d’argent dans l’épreuve du saut d’obstacles par équipes aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Buenos Aires 2018 était tout un symbole pour le cavalier britannique Jack Whitaker, dont le père, Michael, avait également décroché l’argent il y a 34 ans aux Jeux Olympiques de Los Angeles.
Il avait entendu l’histoire et regardé les vidéos, mais aujourd’hui à Buenos Aires, Jack Whitaker a pu voir par lui-même ce que signifie concourir à une épreuve olympique.
Fils du quintuple olympien Michael Whitaker, qui avait obtenu une médaille d’argent pour la Grande-Bretagne à Los Angeles en 1984, Jack a les Jeux dans ses gènes et a désormais une médaille d’argent comme son père, après que l’Europe a terminé deuxième dans cette nouvelle épreuve du saut d’obstacles par équipes continentales au Club Hípico Argentino. À l’issue des finales individuelles le 13 octobre, Whitaker nous a parlé de son expérience mémorable des JOJ….
Quel regard portes-tu sur tes performances à Buenos Aires 2018 ?
La compétition individuelle était un peu décevante, mais nous avons remporté une médaille d’argent dans l’épreuve par équipes, alors je ne peux pas vraiment demander plus. Dans ce sport, il y a des hauts et des bas, surtout des bas, et je m’y habitue.
Comment se passe la compétition ici à Buenos Aires ?
Le [Club Hípico Argentino] est un site splendide. Le terrain herbeux est un des plus beaux que j’ai vus, et je préfère l’herbe car je crois que les chevaux sautent mieux. Il y a beaucoup plus de spectateurs que je ne m’y attendais et le temps est magnifique. Ça a donc été une très bonne semaine, côté ambiance aussi. Et le restaurant ici est également très bon !
Était-ce difficile de concourir sur un cheval que tu n’as jamais monté avant ?
C’était quelque chose de très nouveau pour moi. C’était la première fois que je chevauchais [L V Chance Luck] cette semaine, alors j’ai dû m’habituer rapidement à ce cheval, mais je crois qu’on s’est tout de suite très bien entendus tous les deux. Il était un peu fatigué vers la fin de la semaine, et un peu paresseux aussi, mais je crois qu’on a créé un bon lien.
Comment as-tu trouvé la compétition aux côtés d’autres athlètes européens dans l’épreuve par équipes continentales ?
Nous avions déjà fait connaissance lors d’autres compétitions à l’étranger sur le circuit européen, alors il y avait un bon esprit d’équipe. Nous avions fait les mêmes parcours d’obstacles et, une semaine avant les JOJ, quatre d’entre nous étions en Belgique ensemble pour la même épreuve. Nous savions ce que nous devions faire et nous avons terminé deuxièmes, ce qui est un très beau cadeau pour un [17e] anniversaire ! L’ambiance était fantastique sur le site, alors c’était une belle manière de célébrer.
Sinon, en-dehors de l’aire de compétition, comment est ton expérience des JOJ ?
Je me suis fait beaucoup de nouveaux amis. Il y a vraiment un sens de la communauté à l’intérieur du village olympique de la jeunesse et de la zone résidentielle, mais aussi en dehors du village, où l’esprit sportif et de camaraderie entre les athlètes des différents sports et pays est très bon. À par un soir, lorsque les gars qui partagent ma chambre ont dévissé le cadre de mon lit sans me le dire… Lorsque j’ai sauté dedans, je suis passé à travers !
Quels ont été les moments forts ?
La cérémonie d’ouverture était une expérience géniale. On a aussi pu essayer l’accélérateur de performance au village olympique de la jeunesse. C’était quelque chose d’un peu différent et c’était cool de voir nos résultats. La journée "focus" de la FEI était aussi très intéressante, notamment le fait de pouvoir écouter [l’athlète modèle] Luciana Diniz. On a aussi pu discuter avec un formateur et on a appris beaucoup de choses sur les médias sociaux et le sport intègre. Les [JOJ] nous aident sans aucun doute à nous préparer pour les "grands" Jeux Olympiques et les futures compétitions, et nous éduquent afin que nous sachions exactement quoi faire pour être des athlètes intègres.
Ton père t’a-t-il donné des conseils avant les JOJ ?
Il m’a dit de ne pas en demander trop au cheval au début de la semaine, de ne pas le bousculer, de le laisser faire ce qu’il voulait et de m’assurer qu’il m’aime bien afin que je puisse créer ce lien avec lui. Nous [mon père et moi] nous parlons régulièrement depuis que je suis ici, et il est la première personne que j’ai appelée quand j’ai gagné la médaille d’argent. C’est lui le chef, alors il veut savoir !
Espères-tu l’égaler en concourant un jour aux Jeux Olympiques ?
Absolument. Aller aux Jeux Olympiques est le gros objectif, et il y a quelques autres grandes compétitions auxquelles j’aimerais également participer. Tokyo 2020, c’est encore un peu trop tôt, mais Paris 2024 est plus vraisemblable. Si je pouvais faire ne serait-ce que la moitié de ce que mon père a accompli, alors je serais très heureux de ma carrière dans les sports équestres.