Wellinger, Lundby, Stoch et la Norvège héros des tremplins d'Alpensia !
Sous les projecteurs des tremplins d'Alpensia, deux athlètes sont montés sur tous les podiums masculins : l'Allemand Andreas Wellinger et le Norvégien Robert Johansson, qui ont tous deux goûté à l'or. Le Polonais Kamil Stoch a réalisé un authentique exploit en conservant son titre sur le grand tremplin, et la Norvégienne Maren Lundby a brillamment remporté la deuxième compétition féminine de l'histoire olympique.
Dans des conditions difficiles causées par le vent, l'Allemand Andreas Wellinger a réalisé un deuxième bond énorme en finale sur le tremplin HS109 d'Alpensia au lendemain de la cérémonie d'ouverture pour enlever la médaille d'or devant les Norvégiens Johann Andre Forfang et Robert Johansson. Le tenant du titre polonais Kamil Stoch a fini au 4e rang.
"Je ne peux pas y croire ! En particulier, mon deuxième saut a été fantastique. Se retrouver au sommet comme ça, c'est indescriptible !" Dans un concours où le vent a obligé le jury à de fréquentes interruptions et changements de hauteur de départ, Andreas Welllinger a réussi un premier saut à 104.5 m qui l'a vu se poster en cinquième position de la finale, alors dominée par les Polonais Sefan Hula (111.0 m) et Kamil Stoch, tenant du titre (106.5 m).
Mais à sa deuxième tentative, Wellinger, champion olympique par équipes sur le grand tremplin avec l'Allemagne à Sotchi en 2014, a réalisé un bon énorme. Comme s’il ne devait jamais atterrir. Il est retombé à 113.5 m pour 91.0 points, et un total de 259,3 points qui lui a donné une large victoire devant les deux norvégiens Johann Andre Forfang (250.9 points) et Robert Johansson (249.7 points). "Pour moi c'est de la folie" a encore déclaré Andreas Wellinger, "Ma famille et mon équipe derrière moi, tous ceux qui me soutiennent, je voudrais les remercier. Rien ne marcherait sans eux".
A seulement 16 ans, Andreas Wellinger avait gagné l'épreuve par équipes mixtes des Jeux Olympiques de la jeunesse d'hiver 2012 à Innsbruck. Deux ans plus tard à Sotchi, il remportait son premier titre olympique par équipes avec l'Allemagne. Le 10 février 2018 est le jour de sa consécration individuelle !
Maren Lundby magistrale dans le concours féminin de saut
Personne n'a atterri aussi loin que la Norvégienne Maren Lundby le 12 février à Alpensia. Un dernier et superbe bond à 110.0 m lui a donné une belle et large victoire avec un total de 264.6 points. L'Allemande Katharina Althaus a pris la médaille d'argent, et la Japonaise Sara Takanashi, la meilleure sauteuse de ces six dernières années, est enfin montée sur le podium avec la médaille de bronze.
Les conditions météo se dégradant progressivement (vent, neige), la compétition a atteint son paroxysme quand les trois premières du premier tour ont effectué leurs derniers sauts dans l'ordre inverse de leur classement, en commençant par Sara Takanashi. La Japonaise a atterri à 103.5 m, pour se poster à la première place, mais elle a sportivement applaudi quand Katharina Althaus lui a répondu avec un bond à 106.0 m.
Dernière sauteuse de la compétition à prendre la rampe du tremplin HS109, Lundby a dû résister à une intense pression, puisqu'elle devait retomber quatre mètres plus loin pour s'adjuger l'or. "J'étais assez calme en haut du tremplin" a-t-elle expliqué. "Je me sentais prête, et ça a été vraiment fantastique de voler au delà de la ligne verte et d'arracher la victoire", a dit la Norvégienne de 23 ans, qui avait dû se faire légèrement soigner après avoir chuté la veille.
Sara Takanashi a pour sa part effacé ce qu'elle avait appelé la "terrible expérience" des Jeux de Sotchi 2014, où elle était arrivée en favorite, mais avait fini 4e avant de déclarer qu'elle se servirait de ce résultats pour continuer à viser la médaille d'or.
Kamil Stoch conserve son titre sur le grand tremplin
Le Polonais Kamil Stoch, tenant du titre, a remporté le 17 février l'épreuve de saut à skis sur grand tremplin HS140 devant l'Allemand Andreas Wellinger et le Norvégien Robert Johansson qui se sont tous deux adjugés une deuxième médaille à PyeongChang 2018.
"Je crois que je suis encore en train de rêver," a lâché Kamil Stoch, devenu le premier à réussir le doublé dans l'exercice depuis le Finlandais Matti Nykanen, sacré en 1984 et 1988. Avec le Norvégien Birger Rudd (1932 et 1936), ils ne sont que trois à avoir réalisé cette prouesse. A 30 ans, Stoch a remporté sa troisième médaille d'or, en y ajoutant son titre sur petit tremplin à Sotchi en 2014.
Dans un final décoiffant, il a cumulé 285,7 points avec un dernier bond à 136.5 m pour devancer Wellinger (282,3 pts et un 2e saut à 142.0m), vainqueur plus tôt dans la semaine du concours sur le petit tremplin, et Johansson (275,3 pts), déjà en bronze sur petit tremplin. Deux autres Norvégiens ont pointé au pied du podium, Daniel Andre Tande (273,1 pts) et Johann Andre Forfang (271,6 pts).
Champion du monde de la spécialité en 2013, auteur d'un fantastique Grand Chelem dans la Tournée des quatre tremplins en janvier dernier, Stoch s'était présenté en République de Corée pour devenir le premier sauteur à réussir deux doublés consécutifs. Mais il n'a pas réussi sur le petit tremplin, où il il a fini quatrième.
Cette victoire a comblé Kamil Stoch, qui aura tout d'abord une pensée pour son épouse. "Je n'ai pas assez de temps pour dire à quel point je suis reconnaissant de son soutien. Ma femme est le plus grand cadeau de ma vie." Quant à son rêve : "Je pense qu'il dure encore. Mais c'est un rêve magnifique, je ne veux pas me réveiller !"
La Norvège s'impose pour la première fois dans le concours par équipes sur grand tremplin
Robert Johansson, déjà deux fois médaillé de bronze à PyeongChang 2018, dernier sauteur en compétition ce lundi 19 février, s'envole dans la nuit, atterrit à 136.0, et ses trois coéquipiers Daniel Andre Tande, Andreas Stjernen et Johann Andre Forfang le rejoignent dans l'aire d'arrivée pour fêter leur victoire : la Norvège enlève la médaille d'or pour la première fois de son histoire dans cette compétition apparue au programme à Calgary en 1988 et détrône l'Allemagne qui l'avait emporté il y a quatre ans à Sotchi. Le quatuor scandinave totalise 1098.5 points
Karl Geiger, Stephan Leyhe, Richard Freitag et Andreas Wellinger (médaillé d'or sur le petit tremplin et d'argent sur le grand tremplin) prennent la médaille d'argent pour l'Allemagne avec 1075.7 points. Les Polonais Maciej Kot, Stefan Hula, Dawid Kubacki et le double champion olympique sur grand tremplin Kamil Stoch terminent en bronze avec 1072.45 points.
Le quatuor norvégien s'est montré dominateur durant l'ensemble de la compétition, se lançant dans la dernière rotation avec deux points d'avance sur l'Allemagne et cinq sur la Pologne. Les trois meilleures équipes ont illustré le fossé qui les séparent du reste du plateau, réalisant des sauts plus longs les uns que les autres dans un final tendu qui a donné une magnifique image de leur sport.
Daniel Andre Tande, premier des quatre sauteurs norvégiens à l'élancer, a creusé l'écart avec un énorme bond à 140.0 m pour 145.5 points, qui forçait d'entrée Polonais et Allemands à se surpasser pour tenter de rattraper leur retard. La Norvège a senti que la victoire s'approchait quand Andreas Stjernen a réalisé 135.5 m pur obtenir 139.8 points, mettant les rivaux encore plus à distance.
Avec 135.8 points, Richard Freitag a remis l'Allemagne en jeu, mais tout espoir de conserver leur titre a été anéanti par Johann Andre Forfang qui avec un bond a 132.0 a redonné de l'avance à son équipe. La bataille a continué avec Andreas Wellinger, qui a fait le nécessaire pour mettre l'Allemagne à distance de la Pologne pour la médaille d'argent. D'autant que le triple champion olympique Kamil Stoch n'a pas réussi un saut extraordinaire.
La scène était libre pour Robert Johansson. Avec sa belle moustache, le sauteur de 27 ans déjà sur le podium du petit et du grand tremplin à PyeongChang 2018 a fendu l'air frais d'Alpensia pour assurer une médaille d'or méritée à la Norvège.
"Je pouvais voir en haut du tremplin que nous avions 22 points d'avance sur l'Allemagne avant le dernier saut, et ça m'a calmé. Mais de toute façon, on devient de plus en plus nerveux quand le moment de s'élancer s'approche", a expliqué Robert Johansson. "J'ai juste essayé d'être plus serein en me disant que j'étais assez fort faire ce qu'il fallait. Nerveux, mais pour un sentiment fantastique après coup !". Mes résultats dans mes premiers Jeux sont très loin de ce à quoi j'aurais pu m'attendre".