Vancouver 2010 s'achève dans la liesse générale après la victoire des hockeyeurs canadiens
Sidney Crosby marque le but en or en prolongations face aux États-Unis lors de la finale du hockey masculin, le jour de la cérémonie de clôture des Jeux de Vancouver. Ce 28 février 2010, toute une ville et tout un pays sont en liesse !
Il ne reste que quelques heures avant la cérémonie de clôture, mais il y a encore une épreuve à disputer, et pas n'importe laquelle : la finale du hockey sur glace masculin entre le Canada et les États-Unis. Il est midi ce dimanche 28 février et les rues de Vancouver se vident. Tout le monde rentre à la maison ou se regroupe dans des bars pour se serrer devant les écrans et les postes de télévision afin de ne pas en manquer une miette. Dans les gradins du Canada Hockey Place, près de 18 000 spectateurs privilégiés s'installent pour assister à l'évènement, entièrement acquis à la cause de leurs "boys".
"It's our Game"
Le Canada a remporté six des sept premiers tournois olympiques (à Anvers 1920, Chamonix 1924, Saint-Moritz 1928, Lake Placid 1932, Saint-Moritz 1948 et Oslo 1952), puis les Jeux d'hiver ont vu l'avènement de l'Union Soviétique qui, en dehors de deux fameux "miracles sur la glace" (la victoire des États-Unis à Squaw Valley 1960 et à Lake Placid 1980), a gagné huit médailles d'or entre 1956 et 1992 – ce dernier titre étant remporté par l'Équipe unifiée. La Suède a battu le Canada en finale, aux tirs au but, à Lillehammer en 1994 ; la République tchèque l'a emporté à Nagano en 1998, les joueurs à la feuille d'érable ne montant même pas sur le podium.
Ils ont ensuite gagné leur septième titre, cinquante ans après le précédent, à Salt Lake City 2002. Puis à Turin 2006, la Suède s'est à nouveau parée d'or alors que le Canada a été sorti en quarts de finale par la Russie pour finir à la 7e place.
C'est dire qu'à Vancouver, dans un pays où l'on dit du hockey sur glace "It's our Game" (le hockey est notre jeu), cette finale revêt une importance considérable. L'équipe du Canada joue sur son propre sol et elle mobilise toute une nation de l'Atlantique au Pacifique. Dans l'arène, l'ambiance est exceptionnelle, et le match va être particulièrement tendu.
À Vancouver, l'équipe locale compte dans ses rangs plusieurs joueurs titrés à Salt Lake City en 2002 (Chris Pronger, Scott Niedermayer, qui est le capitaine de la formation, Martin Brodeur et Jarome Iginla), avides de revanche après leur déconvenue à Turin. Avant d'arriver en finale, ils ont terminé à la deuxième place de leur poule du premier tour en battant la Norvège 8-0 et la Suisse 3-2 aux tirs au but avant de perdre un premier duel face aux USA, qui se sont imposés 5-3. En match de qualification huitième de finale, les Canadiens ont écarté l'Allemagne 8-2, puis la Russie 7-3 en quarts, et enfin la Slovaquie 3-2 en demi-finale. Jarome Iginla est le meilleur buteur de son équipe avec sept buts avant le match final devant Sidney Crosby, six réalisations.
Sidney Crosby délivre son équipe et tout un peuple
Les gradins du Canada Hockey Place rugissent une première fois après 12:50 dans la première période du match pour la médaille d'or, quand Jonathan Toews ouvre le score sur une offrande de Mike Richards. L'enthousiasme des spectateurs redouble lorsque Corey Perry double la mise en deuxième période. Mais l'équipe américaine se reprend. Cinq minutes après le but de Perry, Ryan Kesler réduit le score à la réception d'une passe de Patrick Kane. À quelques secondes de la fin du temps réglementaire, Zach Parise glace le public en égalisant à 2 partout ! Il faut donc jouer les prolongations. L'atmosphère devient intenable.
Le Canada repart à l'assaut. Au bout de sept minutes dans ces prolongations, Sidney Crosby est à la réception d’une passe de Jarome Iginla et propulse le palet entre les jambes du gardien américain Ryan Miller pour le but en or, le titre olympique et l’explosion de joie de toute une ville, et de tout un pays ! Les rues de Vancouver se remplissent d'une foule en liesse qui va fêter la victoire des siens jusqu'au bout de la nuit. La joie des supporters résonne jusque dans le BC place, l'immense arène couverte où se déroule la cérémonie de clôture. C'est en fait tout une nation, de Montréal et Toronto à Vancouver, en passant par Winnipeg, Calgary ou Edmonton, qui célèbre la victoire des joueurs à la feuille d'érable. Sidney Crosby devient un héros national. Un moment mémorable.
Neuvième titre à Sotchi 2014
Le Canada, qui n'est pas en réussite aux Championnats du monde (aucune victoire depuis 2007), revient défendre son titre aux Jeux de Sotchi. Sidney Crosby est nommé capitaine. Durant le tournoi olympique en février 2014, les Canadiens remportent tous leurs matches jusqu’à la finale sans que le capitaine ne réussisse à marquer le moindre but. C’est en fait le 23 février 2014, sur la glace de l’arène Bolchoï, lors du match pour l’or remporté 3-0 face à la Suède, que le plus célèbre n° 87 canadien ouvre son compteur en marquant le 2e but de son équipe en 2e période. Le Canada remporte son 9e titre aux Jeux, et Crosby, sa 2e médaille d’or consécutive.
"C’est fantastique !" s’exclame-t-il alors, "Regardez, à Vancouver ça s’était joué à trois fois rien, en prolongations. Depuis lors, plein de choses nous sont arrivées. Se retrouver ici dans la même situation, avec beaucoup des gars qui étaient présents sur la glace à Vancouver, c’est vraiment très spécial !" Puis, saluant les vertus d’un projet collectif, le joueur bardé de distinctions personnelles remarque :
Nous croyions tous l’un en l’autre, ainsi que dans la façon dont nous devions jouer Sidney Crosby - Sidney Crosby
L'équipe du Canada remporte deux titres mondiaux consécutifs en 2015 et 2016, mais doit se contenter du bronze aux Jeux de PyeongChang 2018 après une défaite 4-3 en demi-finale face à l'Allemagne, puis une victoire 6-4 devant la République tchèque dans le match pour la 3e place.
Elle totalise neuf médailles d'or, quatre d’argent et trois de bronze, et mène très largement au compte des médailles sur la scène olympique, avec seize présences sur le podium.
La victoire à Vancouver 2010 garde bien sûr une saveur particulière, puisque les joueurs canadiens qui évoluaient à la maison, étaient littéralement en mission, et l'ont accomplie dans la liesse générale.