Triplé olympique pour Gillis Grafström en patinage artistique
A 34 ans, le patineur artistique suédois Gillis Grafström est le double champion olympique en titre (vainqueur aux Jeux d’été à Anvers en 1920 puis lors des premiers Jeux d’hiver à Chamonix en 1924) lorsqu’il se présente sur la glace du Stade Olympique de Saint-Moritz le 14 février 1928 pour les figures imposées de la compétition masculine. Il fait face à son dauphin des Jeux de Chamonix, l’Autrichien Willy Böckl, du même âge que lui et qui s’est depuis lors imposé trois fois de suite dans les championnats mondiaux et européens (1925, 1926, 1927).
Comme toujours excellent dans l’exercice de précision des imposées, et bien qu’il souffre des genoux, Grafström prend d’entrée les commandes de la compétition devant Böckl. Trois jours plus tard, l’élégance de son patinage, sa capacité à « ressentir » la musique qui l’accompagne, ses pirouettes et sauts parfaitement exécutés entraînent quatre juges sur sept à le placer également premier du programme libre.
Gillis Grafström l’emporte au final avec une faible avance sur Böckl. Le Belge Robert Van Zeebroeck prend la médaille de bronze, alors qu’un jeune autrichien de 18 ans, Karl Schäfer, termine à la la quatrième place.
Gillis Grafström réalise un exploit unique. Il reste à ce jour le seul patineur artistique sacré trois fois aux Jeux Olympiques dans l’épreuve individuelle. Il prendra encore la médaille d’argent derrière Schäfer, champion olympique 1932 à Lake Placid, pour devenir avec quatre podiums l’athlète le plus médaillé dans sa discipline jusqu’à nos jours. Le Russe Evgeni Plushenko ne l’a rejoint qu’en 2014 à Sotchi grâce à la nouvelle épreuve par équipes.
Diplômé d’architecture, Grafström exerce sa profession à Potsdam en Allemagne jusqu’à son décès en 1938. Une rue de la capitale du Land de Brandebourg porte son nom.