Pierre Brunet et Andrée Joly, premiers Français champions olympiques d’hiver
La compétition de patinage artistique se déroule le dimanche 19 février 1928 au matin de la cérémonie de clôture et marque avec les deux dernières rencontres de hockey sur glace, la fin du programme sportif des deuxièmes Jeux d’hiver. Elle met aux prises treize paires représentant dix nations. Parmi eux, les Français Andrée Joly et Pierre Brunet, qui se sont rencontrés quelque mois avant les Jeux de Chamonix 1924 où ils sont allés quérir la médaille de bronze.
Durant les quatre années qui ont suivi, ils ont énormément travaillé, affinant leur technique, inventant de nouvelles figures comme par exemple le porté à une main, le saut de l’ange, le « patinage en miroir » et toute une gamme de sauts et de pirouettes. Champions du monde pour la première fois en 1926 à Berlin devant le couple autrichien formé par Lilly Scholz et Otto Kaiser, ils les affrontent à nouveau, titre olympique en jeu sur la glace de Saint-Moritz.
Les deux couples livrent de superbes prestations. Les Français patinent sans faute, affichant leur cohésion et leurs qualités techniques. Les Autrichiens ne sont pas en reste, si bien qu’au final, cinq juges placent Joly-Brunet à la première place, deux à la seconde place et un à la quatrième. Scholz-Kaiser sont classés premiers par deux juges, deuxièmes par six autres et troisièmes par l’un d’eux. Andrée Joly et Pierre Brunet l’emportent donc avec une faible marge et deviennent les premiers athlètes à voir monter le drapeau français et à entendre leur hymne aux Jeux Olympiques d’hiver.
Ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin, remportant trois nouveaux titres mondiaux, en 1928 un mois après les Jeux, puis en tant que « Brunet-Brunet » en 1930 et 1932 après s’être mariés en 1929, et surtout, ils conservent leur titre olympique à Lake Placid en 1932. Les Brunet passent ensuite professionnels et donnent des spectacles sur glace en Europe et aux Etats-Unis où ils s’installent en 1940 pour devenir des entraîneurs réputés.