Tamara Press se reprend pour réaliser le doublé poids-disque
Les sœurs Press, originaires d’Union soviétique, formaient un couple de championnes aux multiples talents. Quatre années plus tôt à Rome, Irina avait remporté le 80 m haies tandis que sa sœur Tamara Press s’était emparée de l’or au lancer du poids et de l’argent au lancer du disque. Toutes deux reprirent la compétition olympique en 1964, déterminées à remporter d’autres victoires.
Irina triompha dans un nouveau sport, le pentathlon, mais pour Tamara, le défi était de conserver son titre au lancer du poids et de conquérir l’or pour le disque. Deux ans auparavant, elle avait raflé la double médaille d’or aux championnats d’Europe d’athlétisme mais il était fort probable qu’elle retrouve ses plus grands adversaires lors de sa principale compétition à Tokyo.
La première épreuve était le disque. Depuis que l’or lui avait échappé à Rome, Tamara avait pulvérisé le record du monde à cinq reprises. Mais c’était l’Allemande, Ingrid Lotz qui était en tête et Tamara ne pouvait tout simplement pas réaliser le lancer dont elle était capable. Après son quatrième essai sur six, elle se retrouva en quatrième position, voyant potentiellement s’évanouir toute chance d’obtenir non seulement la médaille d’or mais une quelconque médaille.
Mais les grands athlètes sont capables de produire de grandes performances quand ils sont sous une forte pression. Sachant qu’elle n’avait plus que deux efforts à fournir, Tamara projeta son cinquième lancer très loin dans l’air, celui-ci atterrit 6 cm devant le score de tête d’Ingrid. Ce nouveau record olympique était suffisant pour lui garantir la médaille d’or.
L’heure n’était toutefois ni à la détente ni à la fête. La compétition de lancer du poids avait lieu le lendemain, discipline dans laquelle Tamara avait battu le record du monde deux fois depuis les Jeux de Rome. Si sa nervosité avait gâché les essais préliminaires de la finale du disque, cette fois elle était en forme dès le début de la compétition. Son premier jet la mena en tête, une place qu’elle entendait bien conserver. En fait, le dernier jet de Tamara fut le plus long et atterrit à une distance de 18,14m. Un nouveau record olympique était établi et la victoire lui était désormais assurée.
Comme sa sœur, elle se retira de la compétition quelques années plus tard avec, à son palmarès, trois médailles d’or et une médaille d’argent.