Mathieu Faivre : « J'ai encore beaucoup à apprendre »
Avec deux titres mondiaux et trois podiums en Coupe du monde, Mathieu Faivre a connu la meilleure saison de sa carrière en 2020-21. Avant les Jeux de Beijing 2022, le skieur français de 30 ans s'est confié sur les raisons de ses succès et ses ambitions pour l'avenir. « S'il ne faut retenir qu'une leçon, ce serait de ne jamais abandonner. »
Mathieu Faivre est très attendu aux Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022.
L'hiver dernier, il a terminé la saison en montant sur trois podiums en Coupe du monde et a surtout décroché deux médailles d'or aux Championnats du monde, même s'il n'a pas forcément confirmé en 2021-22.
Onze ans après son titre mondial chez les juniors, le natif de Nice est devenu le premier Français depuis Jean-Claude Killy à être titré en slalom géant chez les seniors. Pour Olympics.com, le skieur d'Isola 2000 a parlé de son apprentissage permanent qui lui a permis d'atteindre de tels sommets, avant d'entrer en lice à Beijing 2022 dans le slalom géant du dimanche 13 février.
« Dans ma carrière, quoi qu'il arrive, il y a ces deux médailles. C'est quelque chose d'incroyable et dont je suis extrêmement fier. Mais je me suis aussi rendu compte que j'avais toujours ce désir d'aller chercher plus loin et que ça ne me suffisait pas. Aujourd'hui, à 30 ans, j'ai vraiment envie d'aller chercher plus loin et continuer à m'améliorer, continuer à apprendre. »
Réussir un doublé aux Championnats du monde de ski alpin peut changer un athlète. Mais pas Mathieu Faivre. Malgré une incroyable fin de saison 2020-21, le Français reste le même. Toujours aussi perfectionniste, toujours aussi travailleur, il veut toujours en apprendre plus sur lui et sa discipline pour briller au plus haut niveau.
Devenir champion du monde de parallèle et de slalom géant n'a pas atténué sa soif de savoir et de victoires. Les deux sont d'ailleurs liées. Le natif de Nice est conscient que les leçons qui lui ont permis de passer d'un début de saison compliqué à une fin d'exercice incroyable vont être celles qui vont transformer durablement les places d'honneur en podiums.
« J'ai appris beaucoup de choses l'année dernière et j'ai encore l'impression d'en avoir beaucoup à apprendre. S'il faut n'en retenir qu'une, pour moi, c'est le fait de ne pas abandonner. Un échec reste un échec si on abandonne. Si on essaie de savoir pourquoi ça n'a pas fonctionné, on trouve des outils et des clés pour pouvoir être plus performant. »
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Mathieu Faivre, dans les traces de Jean-Claude Killy
Cet état d'esprit lui a permis de traverser les périodes de doute, mais aussi de marquer l'histoire. En janvier 2021, après un week-end où il n'a pas fait mieux que 15e à Adelboden, le skieur d'Isola 2000 a poursuivi son questionnement. Quelques semaines plus tard, il devenait le premier champion du monde français de slalom géant depuis Jean-Claude Killy.
« J'ai toujours essayé de continuer à progresser. Je me posais des questions. J'ai cherché des réponses à pas mal de choses, que ce soit au niveau du matériel, au niveau de mon entraînement, de moi, de mon mental. Je pense que l'année dernière, j'ai réussi à trouver pas mal de solutions pour réussir à être performant. »
Cette introspection l'a incité à faire quelques changements dans son approche. Il est notamment revenu à la compétition sur des skis plus longs. Avec ce nouveau confort, les résultats ont été immédiats. Le skieur de 30 ans a pu enchaîner les performances comme jamais auparavant. Doublé à Cortina d'Ampezzo, deuxième puis premier à Bansko et enfin troisième aux Finales de Lenzerheide : Mathieu Faivre a été le skieur de la fin de saison. Un déclic ? Lui préfère y voir les fruits de sa quête continue de progrès.
« C'est le travail mis en place depuis quelques années maintenant, depuis le début de ma carrière même, parce qu'on n'arrête pas d'apprendre, je n'arrête pas d'apprendre et je pense que j'ai encore énormément de choses à apprendre. »
« J'ai envie de réaliser une saison avec énormément de consistance »
Dans son parcours, le géantiste reste sur six hivers terminés dans le top 15 de la spécialité. De sa deuxième place derrière Marcel Hirscher en 2017 à son exclusion des Jeux Olympiques d'hiver de PyeongChang 2018, chaque étape de sa carrière s'inscrit dans la voie qu'il se trace jusqu'aux sommets.
Après avoir pris conscience qu'au meilleur de sa forme, il pouvait rivaliser avec les meilleurs, le Niçois espère désormais fait ses preuves aux Jeux Olympiques d'hiver, même s'il est surtout motivé par la possibilité de progresser.
« Mon objectif, ce que j'aimerais réellement faire sur les années qui me restent de carrière, c'est d'avoir les éléments pour avoir un retour et le recul sur mes compétitions, sur mes entraînements, sur chaque manche de course et réellement réussir à ajuster au mieux mes performances à chaque fois. »
Pour y parvenir, Mathieu Faivre peut compter sur une éthique de travail qui n'a pas changé au fil des années, même quand elle a été récompensée par deux médailles d'or aux Championnats du monde.