Six magnifiques vainqueurs en lutte libre masculine

Les lutteurs de la Géorgie, de la Russie, de la Turquie, de l’Iran et des Etats-Unis ont été sacrés sur le tapis de lutte de l’Arena Carioca 2 en style libre. Certains avec beaucoup d’autorité comme le Turc Taha Akgül chez les super-lourds et les Russes Soslan Ramonov en 65 kg, et Abdulrashid Sadulaev en 85 kg, d’autre au terme de combats plus âpres comme l’Américain Kyle Snyder sacré à 20 ans en 97 kg.

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Six magnifiques vainqueurs en lutte libre masculine
(2016 Getty Images)

Vladimer  Khinchegashvili renverse la vapeur face à Rei Higushi chez les 57kg

Lors de la première finale de lutte libre masculine, le dernier des trois styles (gréco-romaine puis lutte féminine) en lice à Rio 2016, le 19 août sur le tapis de l’Arène Carioca 2,  le champion du monde en titre géorgien Vladimer  Khinchegashvili a battu le jeune prodige japonais Rei Higuchi pour obtenir l’or dans la plus légère des catégories (57kg).

En début de finale, le lutteur japonais, âgé de 20 ans, avait débordé le Géorgien pour mener 3-0. Mais Khinchegashvili, de treize ans son aîné, a démontré sa force mentale en comblant son retard pour s’imposer 4-3 et faire mieux que l’argent qu’il avait obtenu à Londres 2012.

« Je n’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi fort, a déclaré Vladimer  Khinchegashvili. « Mon rêve vient de se réaliser. » Et d’ajouter, admiratif vis-à-vis de son ultime adversaire : « C’est un garçon très fort. Je suis certain qu’il gagnera beaucoup d’autres titres dans le futur. J’ai beaucoup de respect pour lui. Je n’ai pas été surpris de le rencontrer en finale, car il a battu des adversaires de très gros calibre. »

« J’ai fait de mon mieux, mais mon adversaire géorgien avait une meilleure garde et j’avais moins de puissance que lui », a confié pour sa part un Higuchi fataliste, qui peut néanmoins être très fier de son parcours surprise jusqu’à la médaille d’argent, avec notamment une retentissante victoire 10-5 en demi-finale sur l’Iranien Hassan Rahimi, champion du monde en 2013.

Le double champion du monde en titre azéri Haji Aliyev, qui s’était incliné en quart de finale face au futur vainqueur, s’est quant à lui bien ressaisi. Il a remporté ses deux matches de repêchage pour obtenir le bronze, alors que Hassan Rahimi, a pris le meilleur sur le Cubain Yowlys Bonne pour le gain de l’autre médaille de bronze.

Hassan Yazdani Cherati revient lui aussi de loin en finale des 74kg

Dans la catégorie des 74 kg, l’Iranien Yazdanichaarati a décroché l’or à l’issue d’une finale palpitante contre le Russe Aniuar Geduev. Largement à la traîne à la fin de la première période (6-0), l’Iranien a rendu coup pour coup et a finalement égalisé à seulement huit secondes du terme du combat en dominant lui aussi 6-0 la seconde période.

Grâce à un ultime tombé, il a obtenu le titre par décision, car il a été le dernier à marquer dans le combat : 6-6 en points techniques, 3-1 en points de classement.

Sa victoire a apporté à l’Iran sa première médaille d’or en lutte libre depuis le sacre d’Ali Reza Dabir en moins de 60 kg hommes à Sydney 2000. « Je remercie dieu d’être là », a déclaré le nouveau champion. « Cela a été vraiment difficile. J’ai dû surmonter de nombreux obstacles pour être ici. »

Dans cette catégorie, la surprise du jour a été signée Geduev qui a éliminé le champion olympique et du monde américain Jordan Burroughs en quarts de finale. Ce dernier a ensuite perdu son match de repêchage si bien qu’il n’a pu disputer les combats pour le bronze.

Ces derniers ont été remportés par l’Azéri Jabrayil Hasanov, qui a battu l’Ouzbek Bekzod Abdurakhmonov 8-7, et par le champion d’Europe turc Soner Demeritas, vainqueur 6-0 face au Kazakh Galymzhan Usserbayev.

Abdulrashid Sadulaev confirme sa suprématie chez les 86 kg

Les deux finales de lutte libre disputées la veille de la cérémonie de clôture des Jeux de Rio 2016 ont été la copie conforme de celles des derniers championnats du monde, pour un même résultat.

En 86 kg, le double champion du monde Abdulrashid Sadulaev s’est imposé de manière aussi convaincante que lors des tours précédents. Le Russe a obtenu une nouvelle victoire écrasante aux dépens du Turc Selim Yasar qu’il avait déjà battu en 2015 pour le titre mondial, sans lui laisser marquer le moindre point : 5-0.  « Depuis mon enfance, je rêve d’être champion olympique », a indiqué le Russe de 20 ans après son ultime succès. « Je suis très heureux et je remercie tous ceux qui m’ont soutenu. »

En demi-finale, Sadulaev avait battu l’Azéri Sharif Sharifov, médaillé d’or aux Jeux Olympiques de Londres 2012, qui a apporté un peu plus tard à son pays une sixième médaille de bronze de lutte à Rio 2016, en battant le Vénézuélien Pedro Ceballos en « petite finale ».  De son côté, dominé 2-1 par Yasar en demi-finale,  l’Américain J’den Cox a pris le meilleur sur le cubain Renierais Salas dans l’autre combat pour le bronze.

Taha Akgul couronné chez les super-lourds

Dans la catégorie des 125 kg hommes, le double champion du monde Taha Akgul a apporté à la Turquie sa première médaille d’or de lutte à Rio, en battant l’Iranien Komeil Nemat Ghasemi, médaillé de bronze à Londres 2012, 3-1. Le combat avait connu la même issue pour le titre mondial 2014. 

Haha Akgul a mené un parcours tonitruant sur le tapis de l’Arena Carioca 2, remportant tous ses combats sur supériorité jusqu’à la finale : face au Mongol Jargalsaikhany Chuluunbat en huitièmes, devant le Biélorusse Ibrahim Saidau en quarts, et contre l’Arménien Levan Berianidze en demi-finale. Komeil Nemat Ghasemi s’est lui imposé sur supériorité face à l’Américain Terkel Diagnev pour accéder à la finale.

La médaille de bronze est revenue au champion d’Europe géorgien Geno Petriashvili qui n’a eu besoin que de 30 secondes pour triompher sur tombé de Tervel Dlagnev. L’autre médaille de bronze est revenue à Ibrahim Saldau, vainqueur sur décision de Levan Berianidze.

Taha Akgul n’a pas caché sa satisfaction d’ajouter l’or olympique à son palmarès : « J’ai maintenant la collection complète. Je suis champion d’Europe et du monde en titre, et maintenant je suis champion olympique. Je vais essayer de recommencer et de poursuivre jusqu’aux prochains Jeux Olympiques.

Soslan Ramonov dans un fauteuil chez les 65 kg

A quelques heures de la cérémonie de cloutrure des Jeux Carioca, le 21 août en finale des 65 kg le Russe Soslan Ramonov a battu le tenant du titre, l’Azéri Toghrul Asgarov, par supériorité technique, 11-0. Le lutteur russe a largement dominé tous ses adversaires dans son parcours vers le titre affichant sa supériorité face au Canadien Haislan Garcia en seizièmes de finale, puis en suivant, écartant avec beaucoup d’autorité le Cubain Alejandro Valdes, le Monogol Ganzorigiin Mandakhnaran et l’Ouzbek IIkhtiyor Navruzov.

Toghrul Asgarov, champion olympique en titre et vainqueur des Jeux Européens de Bakou 2015 s’est lui aussi imposé par supériorité sur l’Ukrainien Andrii Kviatkovskyi en huitièmes de finale et sur l’Américain Frank Aiello Molinari en quarts. En demi-finale, Asgarov l’a emporté dans la difficulté, aux points (7-4) devant l’Italien Frank Chamizo Marquez.

Après sa victoire si nette en finale, Soslan Ramonov a toutefois indiqué que le score de 11-0 ne reflétait pas l’âpreté du combat. « Asgarov est en réalité très fort. Le plus important, c’est de rester concentré comme il faut et tout s’enchaîne ensuite », a-t-il expliqué.

Il a également révélé qu’il s’était conditionné avant la finale en regardant des photos de sa famille. « Pour me concentrer, j’aime parcourir des photos sur mon téléphone. Ça me distrait et ça me met tout de suite dans un autre état d’esprit. Ma famille est super ! »

Toghru Asgarov a été ravi pour sa part de monter sur le podium pour la deuxième fois en autant de participations aux Jeux et il a estimé que la fatigue consécutive à une demi-finale difficile avait joué un rôle en l’empêchant de remporter une deuxième médaille d’or.

« Je suis content d’avoir gagné une médaille. Ce sont mes deuxièmes Jeux Olympiques et c’est bon d’avoir remporté une nouvelle médaille. Je voulais bien sûr vraiment gagner la finale, mais les efforts que j’ai fournis en demi-finale ont pesé dans la balance. »

Les médailles de bronze sont revenues à Ikhtiyor Navruzov et à Frank Chamizo Marquez. Lors des « petites finales », ils ont respectivement battu Ganzorigiin Mandakhnaran et Frank Aiello Molinaro sur décision, 7-8 pour Navruzov et 5-3 pour Chamizo Marquez.

Kyle Snyder sacré à 20 ans chez les 97 kg

Lors de la dernière finale en lutte des Jeux de Rio 2016, l’Américain Kyle Snyder a décroché le titre des 97 kg grâce à une victoire au forceps 2-1 en finale sur son adversaire azéri Khetag Goziumov, succédant ainsi à son compatriote Jake Varner sacré en 2012 dans la catégorie.

A 20 ans, Snyder s’annonçait en favori au Brésil. Cette médaille d’or est venue ponctuer un parcours royal durant l’Olympiade : champion du monde junior à Sofia (Bulgarie) en 2013, Vainqueur des Jeux Pan Américains 2015 à Toronto (Canada), et champion du monde la même année à Las Vegas (USA).

Pour devenir le plus jeune champion olympique de lutte dans l’histoire des USA, Snyder n’a pas ménagé ses efforts. Vainqueur sur supériorité (7-0) du Roumain Albert Saritov en quart de finale, il s’est retrouvé mené 4-0 au tour suivant par le Georgien Elizbar Odikadze à la pause. Mais dans la deuxième période, l’Américain sacré champion du monde à 19 ans a ensuite dominé son rival, le projetant plusieurs fois au sol alors que ce dernier récoltait un point de pénalité  pour avoir tardé à revenir au centre du tapis. Snyder l’a emporté 9-4 pour aller disputer la finale où il a démontré sa force et sa maturité. Il est ainsi revenu sur le tapis avant la fin du break entre les deux périodes du match pour l’or, expliquant : « Je n’ai pas besoin de ces 30 secondes. Je suis prêt à y retourner, je pourrais combattre durant six minutes d’affilée ! ». En fin de combat, Snyder a su contenir les assauts de Goziumov pour conserver son mince avantage, avant de fêter sa victoire.

Albert Saritov, vainqueur d’Elizbar Odikadze  sur supériorité (10-0) et l’Ouzbek Magomed Ibragimov, battu en quarts par Goziumov, puis vainqueur  6-4 de l’Ukrainien Valeriy Andriytsev (victime du même Goziumov en demi-finale) ont remporté les deux médailles de bronze.

« Je suis vraiment content d’avoir pu concourir, » a déclaré un Snyder aux anges. « Toute ma famille est là, ainsi que de nombreux amis et proches, et c’est donc une occasion incroyable. Goziumov m’a battu il y a un mois, alors quand on peut faire mieux, c’est toujours bon. »

Goziumov a reconnu pour sa part qu’il avait été dominé par l’homme le plus fort du moment. « C’était très difficile, » a indiqué le lutteur azéri. « L’Américain était trop fort. Je voulais gagner, mais aujourd’hui, c’était lui le plus fort. »

Ibragimov, l’un des deux médaillés de bronze, était quant à lui ravi d’avoir pris place sur le podium. « C’est une médaille olympique, elle a beaucoup de valeur. Beaucoup de garçons ont perdu dans les premiers tours, mais moi, j’ai réussi à obtenir le bronze. Seuls les meilleurs athlètes se qualifient pour les Jeux, alors être présent sur le podium, c’est super. »

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