Tête d’affiche du breaking français, B-Girl Syssy n’est pas encore certaine d’être présente lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Pour réaliser son rêve de participer aux JO, la jeune Française de 16 ans devra réussir lors des compétitions de breaking des Séries de qualification olympique (OQS)* à Shanghai en République populaire de Chine (16 au 19 mai 2024), puis à Budapest en Hongrie (20 au 23 juin 2024).
Face à ces échéances qui s’annoncent décisives dans sa carrière, Sya Dembélé, de son vrai nom, semble imperméable à la pression, toujours aussi relax en interview comme en compétition.
« Je n'ai pas la pression du résultat, mais c'est sûr que je veux gagner. Dans ma tête, j'ai la victoire, mais avant tout, je veux m'amuser et montrer ma danse, c'est ça le plus important. »
Interviewée par Olympics.com en 2023, B-Girl Syssy raconte comment elle a réussi très jeune à briller au plus haut niveau, remportant notamment une médaille de bronze lors des derniers Championnats du monde et ses ambitions pour les prochains Jeux Olympiques, qu’elle imagine « grandioses » et « historiques ».
*Les Comités nationaux olympiques ayant l’autorité exclusive pour la représentation de leur pays respectif aux Jeux Olympiques, la participation des athlètes aux Jeux de Paris dépend de la sélection de leur CNO pour représenter leur délégation à Paris 2024.
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B-Girl Syssy : tête d'affiche du breaking français à 16 ans
Double médaillée en bronze sur le plan mondial et européen, B-Girl Syssy est, avec sa 9ᵉ place, la Française la mieux classée au classement olympique.
Rien de surprenant, tant la Stéphanoise brille à chacune de ses apparitions. Vainqueure du Red Bull BC One Cypher France en ce mois d’avril 2024, la danseuse ira disputer pour la deuxième fois la finale mondiale du Red Bull BC One après sa belle prestation à Roland-Garros l’année dernière.
Mais avant ce grand rendez-vous, Sya Dembélé compte bien rentrer dans l’histoire dans sa discipline en devenant la première championne olympique de breaking lors des Jeux Olympiques de Paris.
« J'aimerais bien remporter la médaille d’or aux JO. Quand j'ai fait médaille de bronze aux mondiaux, j'étais contente, mais dans ma tête, je me disais que j'aurais pu avoir la médaille d'or. J'essaie toujours de voir plus loin. Je ne veux pas me fixer des limites. »
Elle a 16 ans, et alors ? Pour celle qui veut prouver que l’âge n’est pas un obstacle, pourquoi attendre ?
À l’instar B-Girl India, B-Girl Riko et de B-Girl Nicka, la Française démontre que l’on peut être jeune, talentueuse et performante au plus haut niveau.
« En ce moment, la nouvelle génération, elle est bien présente ! Riko et India, elles ont mon âge. Il y a au moins quatre ou cinq jeunes qui ont toutes entre 16 et 17 ans et vraiment, ça performe. Notre génération, elle va faire mal ! »
Au sein de cette génération dorée, B-Girl Syssy se singularise par son style explosif et fluide, hérité de ses années de gymnastique.
« J’ai plein de mouvements explosifs. La gym, ça m'a beaucoup servi déjà pour mes acrobaties, pour ma souplesse aussi. J'ai arrêté la gym il y a seulement deux ans. Ça m'a aidé toute ma vie. »
Derrière le sourire de Syssy se cache également une fière compétitrice. Certes, elle aime « être souriante avec le public », mais la danseuse apprécie avant tout de se confronter avec les meilleures B-Girls du monde, dans un format où tout est possible : les battles.
« Les battles, c'est mon truc préféré dans le breaking. Toute ma vie, je ferai des battles. J’aime bien le côté rivalité. C’est toi contre quelqu’un. Comment tu vas te comporter ? Comment tu vas réagir ? C'est vraiment un défi ! »
Lors de ces joutes de haut vol, B-Girl Syssy a un atout considérable dans sa manche… une imperméabilité à toute pression.
B-Girl Syssy : « En mode pas de pression ! »
Du haut de ses 16 ans, B-Girl Syssy ne manque pas d’expérience au plus haut niveau. En effet, la danseuse a débuté la compétition, très jeune, à l’âge de 8 ans !
Elle aime se rappeler que chaque compétition est un défi. « Tu peux être premier un jour et dernier le lendemain », explique-t-elle. Sya Dembélé sait désormais que pour donner le meilleur d’elle-même, elle doit danser sans pression.
« En one-one, il y a plus de pression. Parfois, j'étais stressée, mais maintenant, je me dis que je n'ai rien à perdre, et les fois où j'ai le mieux dansé, c'est quand j'étais vraiment relâchée. En mode pas de pression. »
Cette maturité devant l’enjeu, Syssy l’a acquise auprès des membres de son crew Melting Force de Saint-Étienne, qui l'ont conseillée très tôt sur la meilleure façon de gérer une battle.
« Mon crew m’a toujours dit : ‘Ne te mets pas de pression, tu n’as rien à perdre.’ Je me répète ça dans la tête quand j'arrive sur scène. Je vais juste danser et si je me rate, tant pis, c'est ma faute. »
Au-delà de la victoire et de son succès personnel, la médaillée de bronze des derniers Mondiaux pense également au public lorsqu’elle danse. Elle a besoin que celui-ci vibre au rythme de ces pas, des sauts, qu’importe le résultat final.
« Je veux m'amuser. Je veux que le public ressente mon amusement et que ça fasse vibrer tout le monde. J'ai envie aussi de montrer ma danse à tout le monde et d’y aller en mode chill et détendu. »
Même lorsque l’on parle de la plus grande scène du monde, les Jeux Olympiques de Paris à domicile ?
« Je pense que les Jeux Olympiques, ça va être grandiose, ça va être historique. Ça sera peut-être l’unique fois que le breaking sera aux JO. Je vais peut-être rentrer dans l’histoire en y participant. Je vivrai cette expérience à fond et après, je verrai pour le résultat. »
La finale de l’épreuve féminine de breaking aura lieu le vendredi 9 août 2024. Pour espérer y briller, B-Girl Syssy devra réussir les deux compétitions de breaking lors des OQS à Shanghai en République populaire de Chine du 16 au 19 mai, puis à Budapest en Hongrie du 20 au 23 juin prochain.
Deux places de quotas sont en jeu pour les B-Girls françaises. Pour Syssy, il faudra soit terminer première française ou terminer dans les sept premières places du classement final des OQS.