Breaking : À 16 ans, la Française B-Girl Syssy veut transformer le bronze en or pour les JO de Paris 2024
B-Girl Syssy est montée sur le podium des Championnats du monde de breaking 2023. Si sa troisième place est un résultat exceptionnel, ne comptez pas sur elle pour s’en satisfaire.
B-Girl Syssy a terminé ses premiers Championnats du monde de breaking sur le podium !
Comme aux Championnats d’Europe en mai, elle a décroché la médaille de bronze ce dimanche 24 septembre à Louvain.
Cet incroyable doublé symbolise son ascension express dans la hiérarchie planétaire. En 2022, la B-Girl de 16 ans était trop jeune pour participer aux épreuves internationales organisées par la Fédération mondiale de danse sportive (WDSF). Si son podium continental était une surprise, sa médaille mondiale n'en est plus une.
La native de Saint-Étienne est devenue incontournable dans le breaking international et c’est peut-être à cause d’une première sortie ratée au plus haut niveau…
« Je n'ai pas toujours été sur le podium et je trouve que c'est une partie de l'apprentissage. Si je n'avais pas fait ces mauvais résultats, je n'aurais peut-être pas gagné de médaille après. À ma première compétition WDSF cette année au Japon, j'ai perdu au Top 32 et c'était une déception. Mais j'étais en pleine progression, j'apprenais et cette performance m'a fait me remettre en question. Ça m'a poussée par la suite et je pense que c'est aussi grâce à ça que j'ai gagné une médaille de bronze aux Championnats d’Europe », a-t-elle confié à Olympics.com présent à Louvain.
La Française ne l’utilise peut-être pas dans ses battles, mais elle est une adepte du rebond. Elle sait retourner les rares contre-performances de son parcours pour les transformer en futurs succès et profiter de ses bons résultats pour en faire de magnifiques exploits. Elle l'a notamment montré en mai dernier lorsqu'elle a remporté les Championnats de France, battant B-Girl Señorita Carlota en finale. Une victoire aux airs de passation de pouvoir contre l'une de celles qui dominait le breaking national depuis quelques années.
Cette détermination prouve que son mental est au moins aussi tranchant que ses figures. À un si jeune âge, une telle force dans un domaine qui nécéssite de l'expérience est exceptionnel.
« Je veux toujours faire mieux que la fois d'avance. À chaque fois, c'est un défi. Il faut avoir un bon mental dans le breaking parce qu'en vrai, à tout moment, tout peut changer. Tu peux être premier un jour et dernier le lendemain. C'est vraiment aléatoire donc c'est le mental qui fait la différence. C'est ma plus grande force, avec mon entourage. Je suis bien entourée et c'est grâce à eux que j'ai un mental comme ça aujourd’hui », explique Sya Dembélé, son vrai nom.
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B-Girl Syssy a appris le breaking en voulant battre son grand frère
Cet entourage, c’est notamment son grand frère, qui lui a permis de découvrir le breaking. Après avoir fait de la gymnastique, qu’elle trouvait « trop stricte », Sya Dembélé a opté pour le breaking dès ses 7 ans.
Elle a forgé ses mouvements face à B-Boy Damani en le défiant avec la volonté de le battre. Sa combativité était déjà là avant même ses premiers battles officiels. Si B-Girl Syssy tutoie aujourd’hui les sommets du breaking mondial, elle sait qu’elle lui doit en grande partie.
« C'est lui qui m'a tout appris. C'est grâce à lui que j'ai commencé et c'est lui qui m'a appris les bases. Si j'en suis là aujourd'hui, c'est grâce à Damani, mon frère. Faire des battles, voyager et participer à des compétitions ensemble m'a beaucoup boostée. »
Vouloir battre son grand frère ou des B-Girls plus âgées est plus qu’une habitude. C’est même normal pour celle qui profite de la confrontation pour progresser. La championne de France n’a pas peur de la concurrence, notamment parce qu’elle affronte des adultes en compétition depuis plusieurs années. Plus le défi est grand, plus sa motivation l’est. Cela tombe bien, une échéance de taille se profile à l’horizon : les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Les JO sont le principal objectif de B-Girl Syssy. Elle veut tout faire pour décrocher un quota olympique et s’offrir une chance de concourir sur la Place de la Concorde l’été prochain. Mais pas seulement pour participer ! Comme à son habitude, c’est pour gagner que la Française veut être de la partie.
« La médaille d’or est un vrai objectif et toute la préparation est basée sur ça. Tout ce que je fais jusqu’à maintenant, c’est aussi pour Paris 2024. »
Viser l’or olympique n’est pas illogique pour B-Girl Syssy, c’est seulement l'une des deux options possibles pour faire mieux que sa médaille de bronze aux Mondiaux 2023…
Les Comités Olympiques Nationaux (CNO) étant les seules autorités habilitées à déterminer qui représentera leur pays aux Jeux Olympiques, la participation de chaque athlète aux Jeux de Paris 2024 sera de fait du ressort desdits CNO, qui sélectionneront leur délégation nationale respective à Paris.