Saut à ski à PyeongChang 2018 : suivez le guide avec Maren Lundby
Maren Lundby s'envole des grands tremplins sur des skis depuis l’âge de 3 ans. La nouvelle star du saut à ski féminin révèle comment elle saute à plus de 100 mètres à 90 km/h. Particulièrement brillante sur la Coupe du monde cet hiver, elle espère atteindre de nouveaux sommets aux Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018.
Le saut à ski est sans doute l’épreuve la plus emblématique des sports d’hiver, avec ses athlètes qui s'élancent et prennent de la vitesse sur un tremplin très pentu avant de s’envoler et d’atterrir à plus de cent mètres. La discipline a vu le jour en Norvège où les premières compétitions ont eu lieu au XIXe siècle. Épreuve olympique depuis 1924, le sport a parcouru un long chemin depuis que le Norvégo-Danois Ole Rye est retombé à 9,50 m lors du premier saut enregistré en 1808.
"C’est indescriptible. On ressent énormément de puissance et de pression, et une véritable poussée d’adrénaline", déclare Maren Lundby, la meilleure sauteuse norvégienne. "On a l’impression d’enfreindre les lois de la gravité. Si on trouve le bon angle avec les skis, on se contente ensuite de voler en quittant le tremplin."
Maren Lundby n’avait que trois ans quand elle a sauté d’un tremplin sur des skis pour la première fois. "Mon frère aîné faisait du saut à ski, alors j’ai essayé très jeune et je n’ai jamais arrêté depuis. J’ai commencé par un petit tremplin, puis il est devenu de plus en plus grand, et me voilà", dit la jeune femme de 23 ans.
Lorsqu’on pratique "le fleuron des sports d’hiver", ainsi que le saut à ski est surnommé, il ne s’agit cependant pas uniquement de voler le plus loin possible. Les sauteurs sont également évalués par cinq juges qui analysent la réception et le style et tiennent compte des conditions de vent. L’athlète qui compte le plus de points après deux sauts est déclaré vainqueur.
Compétences majeures et conseils
Maren Lundby connait une saison olympique exceptionnelle : Avant d'arriver à PyeongChang, elle totalise sept victoires sur les dix compétitions de la Coupe du monde déjà disputées au 28 janvier 2018 et s’est classée deuxième dans les trois autres, ce qui lui permet de pointer en tête du classement général.
"Je pensais rivaliser avec les meilleures, mais cela a dépassé toutes mes attentes", dit-elle.
"Jusque-là, j’étais un peu trop irrégulière pour me maintenir dans les premiers rangs, mais cette année, j’ai été beaucoup plus régulière et j’ai progressé techniquement."
C’est indescriptible. On ressent énormément de puissance et de pression, et une véritable poussée d’adrénaline Maren Lundby -Maren Lundby
Avant le saut, les spécialistes de saut à ski dévalent en position accroupie la piste d’élan – une rampe d’une inclinaison comprise entre 35 et 37 degrés – et atteignent des vitesses d’environ 90 km/h. Maren Lundby pense que le fait d’avoir gagné de l’équilibre à l’envol explique ses récents excellents résultats.
"Le moment le plus important pour moi, c’est de garder un bon équilibre dans le haut du corps lorsque je suis en position accroupie, juste avant de sauter. Il faut garder cette position aussi longtemps que possible afin d’obtenir une puissance verticale maximale", dit-elle.
"Puis, il suffit d’utiliser l’aérodynamique pour voler loin. Tout se décide à partir de l’équilibre qu’on a sur la piste d’élan et lors de l’envol : si tout se passe bien à ce moment-là, une grande partie du travail est fait."
En vol, plus on se fait grand, plus on va loin selon Maren Lundby. C’est pourquoi le sauteur suédois Jan Bokloev a révolutionné le sport dans les années 1980 en adoptant le style de saut en forme de V, généralisé aujourd’hui.
"Il faut se maintenir en quelque sorte au-dessus de l’air afin de ne pas s’arrêter mais plutôt de planer sur l’air, en étirant au maximum les bras et les skis pour augmenter le plus possible la surface de portance. On a des skis plats pour pouvoir voler sur la plus grande surface possible", explique Maren Lundby.
Les préparatifs de la Norvégienne pour les Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018 comportent beaucoup d’entraînement au niveau des jambes. Essayer de perdre du poids pour voler plus loin n’est pas envisageable. "Les règles nous interdisent de peser moins d’un certain poids par rapport à notre taille", précise Maren Lundby.
"Si on est trop léger, on doit sauter avec des skis plus courts, ce qui est un handicap car il y a moins de portance. Bien sûr, être léger peut être une bonne chose, mais jusqu’à un certain point."
Sauter vers l’or
Favorite pour figurer sur le podium de PyeongChang avec la première championne olympique de saut à ski féminin, Carina Vogt (GER), médaillée d’or à Sotchi 2014, ainsi qu’avec la quadruple lauréate de la Coupe du monde, Sara Takanashi (JPN), et Katharina Althaus (GER), qui a remporté deux épreuves de Coupe du monde cette saison, Maren Lundby refuse que son parcours royal cette saison lui rajoute une pression supplémentaire en République de Corée.
"Je pense simplement que c’est quelque chose de positif, dit-elle. C’est signe que je suis en forme. La confiance est importante en saut à ski et selon moi, c’est un avantage plutôt qu’un poids." Lorsqu’elle s’élancera sur le tremplin de PyeongChang, elle aura bien plus en tête que le point K, cette ligne rouge marquant la distance à partir de la table d’envol au-delà de laquelle on marque le maximum de points.
"J’ai dit avant la saison que je viserai la médaille d’or olympique et mon objectif est toujours le même."