Saint-Moritz, premier théâtre des Jeux d’hiver pérennisés
« Les sports d'hiver ont été inscrits en 1894 dans la charte fondamentale des Jeux Olympiques au même titre que les autres catégories et j’ai, dès lors, poursuivi infatigablement leur introduction pratique dans le programme non sans reconnaitre les difficultés matérielles qu’il y avait à vaincre pour y parvenir, » écrit Pierre de Coubertin.
Du 24 janvier au 4 février 1924, la « semaine international des sports d’hiver de Chamonix », organisée sous le haut patronage du CIO, rencontre un formidable succès sportif et populaire. Les athlètes des pays scandinaves, et tout particulièrement norvégiens, y brillent de mille feux. L’institution tient son 8e Congrès à Prague (Tchécoslovaquie) en juin 1925, et alors que Pierre de Coubertin cède son poste de président au Belge Henri de Baillet-Latour. Il est formellement décidé d’instaurer les Jeux Olympiques d’hiver.
Un cycle distinct de quatre ans est donc lancé dans lequel l’édition hivernale prend sa place aux côtés des Jeux d’été. Le ski, le patinage, le hockey sur glace, le « bobsleigh et tobogganing » sont inscrits comme sports olympiques. Il est aussi décidé que l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver sera confiée tous les quatre ans au pays dont la ville s’est vue accorder ceux d’été…. quand la possibilité existe.
Il s’avère qu’Amsterdam avait été désignée dès 1921 comme organisatrice des Jeux Olympiques d’été de 1928. Un pays sans territoire montagneux. La Suisse a réfléchi dès l’hiver 1924-1925 à poser sa candidature à l’organisation des Jeux d’hiver la même année (IXe olympiade de l’ère moderne) dans le cas où ils seraient pérennisés. Une fois la décision prise à Prague, le baron de Blonay, membre suisse du CIO, présente la candidature de son pays, celle-ci est acceptée.
Dès lors, trois villes se portent candidates : Davos, Engelberg et Saint-Moritz. Celles-ci sont présentées par le Comité Olympique suisse (COS) au CIO, et l’institution décide en mai 1926 lors de de sa session de Lisbonne (Portugal) de choisir Saint-Moritz pour l’organisation des deuxièmes Jeux Olympiques d’hiver, après avoir requalifié « la semaine internationale de sports d’hiver de Chamonix 1924 » comme les premiers.
De nouvelles nations s’inscrivent à la compétition, leur nombre se monte désormais à 25 avec notamment l’Allemagne qui n’avait pu envoyer d’athlètes à Chamonix après la première guerre mondiale. Mais aussi, l’Argentine, le Japon, les Pays-Bas, le Mexique, la Roumanie, le Luxembourg, l’Estonie. Le nombre d’athlètes qui vont participer à ces Jeux s’élève à 464, dont 26 femmes.
Le programme sportif s’établit à huit disciplines : Hockey sur glace, patinage de vitesse, patinage artistique, ski de fond, skeleton, bobsleigh, combiné nordique et saut à ski, pour un total de treize épreuves. Par rapport à Chamonix 1924, le curling disparait, alors que le skeleton fait son apparition. Le classement « toutes distances » du patinage de vitesse est abandonné, la « patrouille militaire » devient sport de démonstration tout comme une épreuve que l’on ne verra aux Jeux qu’à Saint-Moritz : le ski-jöring.